Toyota Sequoia 2016: Sonnez les matines!
Alors que les Chevrolet Tahoe, Dodge Durango, GMC Yukon et Ford Expedition ont le vent dans les voiles, les ventes du Toyota Sequoia tournent en rond. Mais, c'était prévisible... Pendant que les constructeurs américains peaufinaient leurs modèles, Toyota pelletait par en avant en attendant que la catégorie des grands VUS meure de sa belle mort. Sauf que la crise du baril de pétrole a donné une seconde chance à ces mastodontes.
D'ailleurs, qui aurait prédit que la baisse des prix de l'essence coïnciderait avec la refonte des grands VUS de General Motors ? Mais qu'importe, pendant que le géant japonais dormait au gaz, Ford réagissait rapidement en rajeunissant les lignes de son Expedition en plus de remplacer son V8 par un V6 EcoBoost. De son côté, Dodge avait vu venir la vague il y a deux ans en boulonnant un V6 et une boîte automatique à huit rapports dans le Durango. Chez Toyota ? Rien...
On peut juste espérer que le Sequoia profitera un jour ou l'autre des retouches esthétiques apportées à son frère Tundra. Du côté de la mécanique, le défi est de taille pour Toyota qui doit faire face aux nouveaux V8 de GM, lesquels ont reçu des technologies de pointe comme l'injection directe, la désactivation de cylindres, la distribution à calage variable en continu et un système de combustion avancée; sans compter l'apparition de boîtes de vitesses plus sophistiquées.
Un seul moteur
Tant chez nous qu'aux États-Unis, les faibles ventes du Sequoia ne justifient plus la possibilité d'offrir le choix entre deux moteurs. Ainsi, seul le V8 de 5,7 litres a le mandat de propulser le Sequoia depuis que le V8 de 4,6 litres a été supprimé en 2013.
Même si la concurrence a fait plusieurs avancées technologiques, il ne faut pas croire que le V8 de 5,7 litres est caduc comme en font foi certaines de ses composantes : double arbre à cames en tête, 32 soupapes, double système de distribution à calage variable intelligent, injection électronique multipoint séquentielle, système de commande électronique intelligent du papillon des gaz, etc. Développant 381 chevaux et 401 livres-pied de couple, ce moteur permet, de concert avec la boîte automatique à six rapports, de tracter une roulotte ou un bateau pesant jusqu’à 3 220 kilos (7 100 lb). Par rapport à ses rivaux, sa capacité de remorquage est inférieure à celles des grands VUS de GM, Ford et Nissan, mais elle rivalise avec celle du Dodge Durango.
Même s'il est plus lourd et encombrant que le Toyota 4Runner pour faire du hors route, le Sequoia n'est pas piqué des vers non plus. Il est pourvu d'une mécanique similaire à son frère dont un rouage à quatre roues motrices temporaires, un boîtier de transfert à deux rapports, un verrou de différentiel central, un différentiel arrière à glissement limité automatique ainsi que des plaques protectrices pour le moteur et la boîte de transfert.
Dans la lignée des baroudeurs de Toyota, sa garde au sol de 24,1 centimètres est élevée et surclasse celles de ses rivaux américains. Seul le Nissan Armada offre une hauteur supérieure. Heureusement, nul besoin d'un escabeau pour monter dans le Sequoia puisque les marchepieds font partie de l'équipement de série, un bien pour un mal puisque cet accessoire est vulnérable aux bosses et ornières en conduite tout terrain.
Un mobilier désuet
Les cinq portes du Sequoia s'ouvrent sur un vaste habitacle où peuvent s'engouffrer huit occupants avec leurs bagages. En ce qui concerne la décoration, le tableau de bord mérite quelques critiques car il apparaît défraîchi. Ce vieux mobilier est un héritage du Tundra, lequel s'est modernisé récemment. Le Sequoia aurait avantage à imiter ce dernier, car son bloc d'instrumentation au fini gris comportant cinq cadrans individuels est maintenant révolu.
L'ergonomie n'est pas sans faille, sauf exception, le conducteur devra étirer le bras droit pour atteindre certaines commandes de la ventilation, de l'audio et du système de navigation. Heureusement, les commandes de l'audio sont intégrées au volant, ce qui permettra d'éviter quelques distractions. Parmi les astuces, la deuxième rangée de sièges est coulissante et permet d’augmenter l’espace pour les passagers de la troisième banquette.
Sur la route, la douceur des suspensions et le silence de roulement se comparent à ceux de son cousin Lexus LX. En ville, il est plus facile à manœuvrer et à garer que ses rivaux Expedition et Armada à cause d'un empattement et d'un rayon de braquage plus court. Bien entendu, la lourdeur du Sequoia se ressent sur les routes sinueuses où le roulis et le manque de précision de la direction vous obligent à rester vigilant.