MINI Hayon 2016: S?apter pour survivre
Chez BMW (comme chez tous les constructeurs allemands), on remarque une nette propension à décliner un modèle sous une foule de variantes. Il n’y a qu’à regarder le nombre de versions de la Porsche 911 pour s’en convaincre. Même la germano-britannique MINI, qui fait partie depuis plus d’une décennie de l’empire BMW, s’est laissée prendre au jeu.
À l’automne 2014, nous apprenions que les versions Roadster et Coupé, tirées de la Cooper nous quittaient. Ces deux inutilités équivalaient à un tartare de zombie et il n’est pas surprenant qu’ils aient connu peu de popularité. Les Allemands étant ce qu’ils sont (ça doit tenir de leur culture), ils n’ont pas été longs à les remplacer par une version 5 portes de la MINI et par une future Clubman, plus grande que celle de la génération précédente.
Aussi plus grande de quelques centimètres depuis sa refonte l’an dernier, la MINI demeure une Mini même si elle est légèrement plus maxi. Son style extérieur évolue lentement et c’est surtout dans l’habitacle, là où les besoins étaient les plus criants, que les designers se sont attardés. Désormais, le compteur de vitesse et le compte-tours sont placés devant le pilote, là où ils doivent être. Ainsi, l’écran central est devenu un écran central normal par lequel le conducteur et son passager peuvent manipuler une foule de paramètres. D’ailleurs, il faut être au moins deux pour comprendre le fonctionnement de certains accessoires supra complexes comme la radio. Les personnes prenant place à l’arrière sont priées de se faire toutes petites, mais moins depuis la refonte de l’an dernier.
Là où le plaisir se trouve
Le moteur de base est un trois cylindres turbocompressé (tous les moteurs de la MINI le sont) de 1,5 litre qui développe 134 chevaux. Les performances ne sont peut-être pas explosives, mais elles sont tout à fait acceptables, compte tenu du nombre de personnes qui se procurent une MINI juste parce qu’elle fait cool. Cette version de base arrive d’office avec une boîte manuelle à six rapports à l’embrayage bien dosé et au levier précis. Une automatique à six rapports est livrable en option (toutes les MINI ont droit à ces deux transmissions, peu importe le modèle).
Vient ensuite la Cooper S avec son quatre cylindres 2,0 litres de 189 chevaux. Là, on commence à jaser. Il faut calculer environ un litre de plus à tous les 100 km par rapport à la Cooper de base, mais le plaisir davantage exacerbé compense allègrement. Enfin, ceux qui désirent se procurer un go-kart avec un toit seraient avisés d’opter pour une version John Cooper Works (JCW) dotée d’un 2,0 litres toujours prêt à laisser ses 228 chevaux partir au galop. On peut ajouter un litre aux 100 km de plus que pour la S.
Si la MINI d’avant 2015 était jouissive à conduire, que dire de la génération actuelle? Bien qu’elle ait perdu un tantinet de son agilité au passage, elle est toujours bien au-dessus de la moyenne. Même la Cooper de base est réellement amusante à pousser dans les courbes. La S l’est encore davantage. Et la JCW pourrait suivre une Corvette dans les courbes tant elle y est soudée. Évidemment, le confort suit une courbe inverse. Déjà que dans la Cooper d’entrée de gamme, le roulement est assez dur merci, imaginez ce qu’il peut avoir l’air dans une JCW dotée de suspensions de réfrigérateur.
Une MINI avec 5 portes
En septembre dernier, MINI dévoilait la 5 Portes (baptisée MINI avec 5 portes sur le site public de MINI. Comme dans « Bob avec cheveux »). Il s’agit d’une Cooper dont l’empattement a été allongé de 72 mm et la longueur totale de 161 mm, dans le but d’attirer les petites familles. Souhaitons à ces familles d’être vraiment petites! L’ouverture des portes arrière est très étroite et accéder au siège demande certaines contorsions pas toujours gracieuses. Le dossier est un peu trop droit à mon goût mais ça demeure, justement, une question de goût. Cependant, c’est nettement mieux que dans une Cooper « avec » 3 portes. Même si la 5 portes, aussi offerte en version S, pèse 65 kilos de plus que la version équivalente chez la 3 portes, ça ne paraît pratiquement pas en conduite normale. Sur un circuit, on les sentirait sans doute davantage, ces kilos.
La MINI actuelle, à trois ou à cinq portes, est plus imposante et plus lourde qu’elle ne l’a jamais été. Elle ne l’est pas autant que la Countryman, une version à rouage intégral qui fait partie des VUS sous-compacts, mais elle doit répondre à des impératifs commerciaux et sécuritaires propres à notre époque. C’est ça, savoir s’adapter.