Mercedes-Benz Classe SL 2016: Des lettres trompeuses
S’il y a un modèle de chez Mercedes qui a su traverser les époques sans se diluer ou perdre de son lustre, c’est bien la SL. L’originale et très prisée 300 SL avec ses portières en ailes de mouette est d’ailleurs une des voitures de collection les plus connues, tant auprès des fanatiques de l’automobile que des admirateurs de la marque. Elle a été utilisée d’innombrables fois pour des modèles réduits et divers jouets, en plus d’avoir été le sujet d’une panoplie d’affiches et de cadres qui ont orné les murs de garages, sous-sols et chambres d’enfants.
Malgré cela, c’est la seule génération de la SL à avoir été produite pendant moins d’une décennie. Les générations suivantes connurent toutes de longues et fructueuses carrières, tout en s’éloignant petit à petit de la signification même des lettres SL, soit Sport Light. Celle qui nous intéresse aujourd’hui est la sixième, la plus récente et la plus achevée de la famille des SL. C’est, à n’en point douter, une référence dans la catégorie du grand tourisme. Car avec une masse tournant autour de 1 800 kilogrammes selon la version, on est bien loin de la légèreté. À titre comparatif, la 300 SL pesait un peu moins de 1 100 kilos.
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Une dévoreuse de kilomètres
La SL n’est peut-être pas un poids plume, mais elle a du muscle pour compenser. Elle est prompte, c’est le moins qu’on puisse dire. À bord de la SL 550, le sprint 0-100 km/h se boucle en moins de 5 secondes, tandis que la consommation tourne autour de 10 litres aux 100 km. Pas mal. Comme si cela n’était pas suffisant, des versions AMG sont également au programme, proposant respectivement des mécaniques de 577 et 621 chevaux au lieu des 429 de la SL 550.
À l’exception d’un bref moment d’hésitation au départ, la boîte automatique enchaîne les rapports en un éclair et en toute douceur de surcroît. On peut doubler de façon sécuritaire grâce à des reprises vives qui ne se font jamais attendre. Pour de longs trajets, la SL est un charme. « Un vrai jet privé pour la route » m’a dit un quidam. Elle file à vive allure, mais aussi en toute quiétude. Le confort est de haut niveau, même lorsque le mode sport est sélectionné. Pas de risque de souffrir de maux de dos en se frayant un chemin à travers les méandres de notre réseau routier où nids-de-poule, trous béants et soubresauts mettent votre bonne humeur et votre confort à rude épreuve.
On remarque aussi la qualité de l’insonorisation lorsque le toit est en place, car n’oublions pas que la SL se transforme en cabriolet en quelques secondes à la simple pression d’un bouton. En revanche, cette prouesse se paie du côté de l’espace disponible dans le coffre. Avec le toit en place ce n’est pas si mal, mais une fois cette grosse coque repliée, le volume disponible chute drastiquement.
S’il fait aussi bon vivre à bord de cette grande routière, c’est aussi grâce à la qualité des matériaux et de leur assemblage. La présentation intérieure est tout simplement exquise, particulièrement lorsque deux tons de cuir y cohabitent. Le seul détail agaçant provient de la nacelle des instruments, où les chiffres noirs sur fond d’aluminium sont de lecture difficile. Heureusement, il est possible d’afficher numériquement la vitesse.
Un aperçu de l’avenir
À l’aube de la voiture autonome, une compagnie à la fine de pointe de la technologie comme Mercedes-Benz nous offre déjà un aperçu de ce qui nous attend. Si l’intention à la base est louable, soit la sécurité active des usagers de la route, cela peut s’avérer un peu déconcertant quand l’électronique s’empare du contrôle du véhicule. Ainsi, on constate qu’en quittant une voie de circulation, non seulement une sonnerie se fait entendre, mais la voiture réintègre d’elle-même la voie initiale. C’est dérangeant la première fois et à vrai dire, ça le demeure les fois suivantes.
Au rayon des gadgets qui se font mieux apprécier, il faut s’attarder un instant aux sièges. En plus du système AIRSCARF qui diffuse une chaude brise au niveau de la nuque afin de pouvoir bénéficier des joies de la conduite à ciel ouvert quelques semaines de plus, on retrouve également des coussins latéraux qui se gonflent en courbe afin d’accentuer le soutien latéral. Malgré ces attentions, ces sièges sont d’un confort correct, mais on a déjà fait mieux.
La SL demeure une icône de l’automobile. C’est la grande routière par excellence, rapide et confortable, mais pas spécialement sportive. Si vous cherchez un peu plus de dynamisme, il y a bon nombre d’options qui s’offrent à vous pour ce prix. On doit savoir notamment que la fiabilité à long terme des SL n’est pas très reluisante quand on consulte les propriétaires de ce modèle.