Lexus RC 2016: Comme un sabre de samouraï
La marque Lexus est synonyme de berline, confort et qualité, beaucoup plus que de coupé, tenue de route et performance. Ses ingénieurs s’y connaissent en sportives, pourtant. Prenez la IS F d’il y a quelques années, ajoutez une pincée de la fabuleuse LFA en fibre de carbone, mélangez le tout et vous obtiendrez quelque chose comme les coupés RC lancés l’an dernier. Surtout le RC F à moteur V8 qui fut la grande surprise de notre match des sportives.
Les coupés RC partagent la même structure que les berlines GS, mais aucune de leurs dimensions. Ils sont également plus longs, plus larges et plus bas que les berlines IS d’au moins 3 cm, sur un empattement plus court de 7 cm. Le coupé RC 350 est pourtant plus lourd que l’IS et aussi lourd que la GS, à groupe propulseur égal.
Les trois séries offrent le choix de la propulsion ou du rouage intégral. Les trois ont leurs versions F Sport qui se distinguent par une calandre plus grande, une suspension plus ferme, des pneus plus mordants et des touches sportives dans l’habitacle. Tous ces modèles partagent le même V6 à injection directe de 3,5 litres; il développe 307 chevaux sous le long capot des coupés RC.
À savourer en mode Sport + de préférence
Seule exception à cette règle : le RC F qui fut la surprise et la révélation du match des sportives avec son V8 de 5,0 litres qui transmet ses 467 chevaux et 389 lb-pi de couple aux seules roues arrière. Il le fait d’autant mieux avec un différentiel électronique qui modifie la répartition du couple entre les roues pour réduire le sous-virage et favoriser l’agilité. Ce différentiel est inclus au groupe Performance optionnel qui ajoute aussi un toit et un aileron arrière mobile en fibre de carbone, et des roues d’alliage de 19 pouces.
Vous en apprendrez évidemment beaucoup plus sur le RC F dans les textes, tableaux et fiches techniques du match. J’ajoute quand même que sa conduite sur route n’annonçait aucunement sa prestation étonnante au circuit ICAR. Alors que ses rivales allemandes, surtout les versions M de BMW et les Mercedes-AMG, sont trop frénétiques et nerveuses en mode Sport + sur la route, c’est tout le contraire avec le RC F.
Il faut effectivement faire pivoter la molette sur sa console centrale deux fois vers la droite pour passer en mode Sport +. Les cadrans auront déjà viré à l’orange et au rouge en mode Sport, mais ça ne suffit pas. Un autre quart de tour et l’accélérateur s’aiguise encore, les rapports de la boîte à 8 rapports passent plus net et le son du V8 est toujours plus enivrant à mesure que l’aiguille grimpe vers son apogée de 7 100 tr/min. Sinon, ce puissant coupé est plutôt banal à conduire. Sur la route du moins. Parce que sur un circuit et certainement aussi sur une route en serpentin, commodément déserte, c’est tout autre chose.
Risques et découvertes d’un essai hivernal
Il faudrait alors imiter notre collègue Alain Morin qui a piloté les deux versions du RC 350 F Sport sur le sec, au circuit ICAR et s’en est dit plutôt satisfait, avant de chanter les louanges du RC F. Parce que l’essai d’un RC 350 F Sport AWD au cœur du dernier hiver a fait ressortir plusieurs points agaçants, au fil des jours. Malgré les vertus indiscutables du rouage intégral.
Après avoir admiré la silhouette profilée et l’immense calandre noire en sablier qui lui donne toute une gueule, littéralement, on remarque que la ligne de toit assez épaisse du RC affecte l’accès et réduit l’espace pour la tête à l’intérieur. Attention en entrant. Il y a ensuite cette grosse bosse au plancher, côté conducteur, qui fait place au différentiel central du rouage intégral et ce frein de stationnement au pied qui est un anachronisme. Au moins, il ne gêne pas trop le grand repose-pied en aluminium. Le volant sport gainé de cuir est superbe, en passant.
Les notes mentionnent aussi un pavé tactile distrayant, des réglages de température par glissement qui ne valent pas une simple molette, un siège pas tellement confortable malgré les efforts pour le régler et des places arrière à peu près inutilisables. Les plafonniers qui s’allument par effleurement sont très cool, par contre, et on apprécie forcément le volant et le siège chauffants, la sonorité du V6 en accélération et la sécurité du rouage intégral sur neige et glace.
Pour ce qui du titre de ce texte, c’est au RC F qu’il s’applique. Comme un sabre de samouraï, il est certainement plus lourd que le fleuret des mousquetaires, mais tout aussi précis et redoutable. Espérons que Lexus en prépare une version à rouage intégral et que tous les RC feront aussi une cure minceur.