Lotus Evora 2016: Et légale en plus!
Lorsque la Lotus Evora fut dévoilée en 2010, tous les espoirs étaient permis pour le petit manufacturier anglais. Les affaires n’allaient pas très bien, mais l’Evora était la voiture qu’il fallait pour préserver l’avenir. Déjà, on prévoyait que d’autres modèles s’ajouteraient à la gamme. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. Six ans plus tard, les très sportives (mais aussi très inconfortables) Elise et Exige ne sont plus offertes, du moins en Amérique. Et l’Evora, qui fait partie de notre décor depuis 2011, nous quittera très bientôt. Triste bilan.
Triste? Que non! En fait, l’Evora, et sa sœur plus puissante, l’Evora S nous quittent, mais c’est pour laisser toute la place à l’Evora 400, une bête de 400 chevaux (d’où son appellation) qui promet de beaux moments aux bienheureux qui auront la chance – ou les moyens financiers – de prendre son volant.
Depuis l’an dernier, Lotus n’avait plus le droit de vendre son Evora aux États-Unis puisque ses coussins gonflables ne rencontraient pas les plus récentes normes de sécurité. Grave problème pour une entreprise aux moyens financiers très limités qui ne peut se permettre de dévoiler un nouveau modèle chaque année. Les dirigeants de Lotus ont donc sagement décidé de revamper l’Evora qui, de toute façon, était due pour une mise à jour.
Enfin agressive
Le Guide de l’auto n’a pas encore pu conduire cette anglaise (et au moment d’écrire ces lignes – fin juin 2015 - personne du monde journalistique ne semble l’avoir fait). Selon ce qu’on a pu voir au Salon de Genève en mars dernier, la nouvelle Lotus affiche des lignes davantage taillées au couteau, beaucoup plus agressives, surtout à l’avant, et plus en harmonie avec une voiture aussi sportive. La partie arrière aussi a été passablement modifiée. Au final, une carrosserie plus aérodynamique dotée d’une poussée verticale (downforce) augmentée de 50 livres (23 kilos) à la vitesse maximale de 300 km/h. Grâce à plusieurs astuces, le châssis a perdu 22 kilos.
L’habitacle a aussi connu sa part d’améliorations. Le tableau de bord est tout nouveau et paraît, à première vue, plus facile à utiliser que l’ancien, puisque plus ergonomique. Souhaitons que le système audio soit davantage compréhensible qu’avant. Et que les stylistes aient réussi à créer au moins une illusion de minimum de rangement. De visu, rapidement, ça ne semble pas être le cas. Aucune mention non plus d’un repose-pied pour le conducteur, sans doute toujours à cause de l’imposant châssis qui enserre l’habitacle. Les sièges sont tout nouveaux et ceux à l’avant auraient perdu 3 kilos chacun. Bravo. La version 2+2 sera toujours offerte mais, à moins de connaître des gens sans jambes, sans bras et préférablement sans tête, je ne vois pas qui peut y prendre place. Ces simili-places arrière sont proposées pour contrer l’échelle de taxation de certains pays qui imposent lourdement les voitures à deux places. Quant à la visibilité arrière, elle promet d’être aussi pourrie.
Légèreté et puissance, le credo de Lotus
Même si Lotus n’en fait pas mention, le moteur demeurera le V6 3,5 litres de Toyota, livrant ici la bagatelle de 400 chevaux. Dans une voiture de 1 415 kilos, c’est plutôt sérieux. Chaque cheval trimballe 3,54 kilos. Une Porsche Cayman GTS, l’éternelle rivale, a 340 chevaux pour 1413 kilos ce qui donne un rapport poids/puissance moins favorable de 4,16 kilos par cheval. Pour simples fins de comparaison, une Ferrari F12 a un rapport poids/puissance de 2,25 kg/ch et une Toyota Corolla 9,21 kg/ch. Le 0-100 km/h s’effectue en 4,2 secondes. Avec l’Evora 400, pas avec la Corolla.
Deux boîtes de vitesses seront au programme, soit une manuelle à six rapports qui, espérons-le, ne perdra pas sa merveilleuse sensation mécanique, mais gagnera en précision, ou une automatique IPS (Intelligent Precision Shifting) à six rapports aussi. Cette dernière, bien qu’elle puisse paraître hors contexte dans une Lotus, s’acquitte fort bien de sa tâche.
L’Evora 400 débarquera chez les concessionnaires en décembre 2015 ou en janvier 2016, sans doute en tant que modèle 2017, chassant ainsi les Evora et Evora S des salles d’exposition. À moins que le taux de change varie, le prix d’une 400 devrait graviter autour de 120 000 $. Une version décapotable, probablement de style Targa, suivra.
Enfin, au festival de Goodwood, en juin dernier, Lotus a dévoilé la 3-Eleven, une barquette de course dont les 900 kilos seront propulsés de 0 à 60 mph (96 km/h) en moins de 3 secondes. Au Canada, cette bombe ne sera disponible que sur commande spéciale et ne sera pas légale pour la route. Seulement 311 unités seront produites.