Land Rover Range Rover Sport 2016: Le Rule Britannia en version 4x4
Malgré son prix substantiel, le Range Rover Sport est le plus populaire chez Land Rover. Même plus que le joli Evoque. Son rang a toutes les chances de se consolider avec l’apparition du SVR, le modèle le plus puissant et sportif qui n’ait jamais porté ce nom mythique, et la venue du nouveau HST. Des bolides musclés et raffinés qui viennent défier les champions allemands de la spécialité. Avec ou sans asphalte sous les roues.
Cette offensive performance de la marque indo-britannique se prépare depuis des années. Le Range Rover Sport s’est d’abord transformé de pied en cap et d’un pare-chocs à l’autre il y a deux ans. Plus long de 6,7 cm, plus étroit de 8,5 cm, un poil plus bas et posé sur un empattement allongé de 17,8 cm, il était surtout plus léger de 345 kilos, grâce à une nouvelle coque autoporteuse en aluminium.
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Cette première mouture était propulsée par un V6 de 3,0 litres et 340 chevaux ou un V8 de 5,0 litres et 510 chevaux. S’y sont invités, depuis, le V8 de 5,0 litres et 550 chevaux de la version SVR — développée par la division de performance SVO (Special Vehicle Operations), et le V6 3,0 litres et 380 chevaux du modèle HST.
Il s’agit, dans tous les cas, de groupes à essence suralimentés par compresseur. Land Rover en remet une couche cette année en ajoutant à la motorisation du Range Rover Sport un V6 diesel turbocompressé de 3,0 litres qui produit 254 chevaux et 440 lb-pi de couple, promettant une consommation mixte de 9,8 l/100 km.
Costauds et racés
La série Sport a la carrure familière des Range Rover, avec un hayon incliné pour signe distinctif. Son style moins guindé rappelle plutôt l’Evoque, avec de grands blocs optiques étroits à l’horizontale qui se terminent en pointe sur les ailes, à l’avant comme à l’arrière. Sans toutefois les ailes arrondies et la ligne de toit fuyante du petit frère.
Le SVR se distingue par de plus grandes prises d’air à l’avant, des évents plus prononcés sur les ailes avant, un grand aileron au sommet du hayon et un bouclier en forme d’extracteur sous le pare-chocs arrière. En plus de ces éléments, la calandre, les moulures et les lettrages sont peints en noir. Devant et derrière, on retrouve des écussons SVR et, sous le pare-chocs arrière, deux paires d’embouts d’échappement. Les ailes en aluminium couvrent bien les jantes de 21 pouces qui sont de série pour ce modèle et même les jantes optionnelles de 22 pouces, chaussées d’immenses pneus de performance en taille 295/40.
Il s’agit, somme toute, de modifications discrètes et raisonnables pour ce créneau sélect des utilitaires ultrasportifs, si l’on compare avec les excès vaguement baroques de certains rivaux allemands. Le groupe SVO a soigné aussi l’habitacle du SVR en y installant des sièges style course à l’avant et une banquette arrière dont les places extérieures sont très sculptées, pour un bon maintien latéral. Logique, si l’on considère les prouesses dont ce modèle est capable, y compris en courbe sur l’asphalte. Cette fois, on s’approche du baroque avec une présentation en deux couleurs contrastantes et même des lisérés blancs sur les sièges dans le modèle essayé.
Tout en muscle, sans excès
Quel plaisir de humer chaque fois cette riche odeur de cuir en prenant place à bord. Opération facilitée grandement par une suspension pneumatique qui offre trois niveaux : accès, normal et tout-terrain. Sinon, la marche est haute. On retrouve le même cuir souple, soigneusement cousu, sur le volant, les contreportes et un tableau de bord assez opulent, au dessin épuré. Au centre, une large console où voisinent des surfaces d’aluminium lisse et ouvré. S’y retrouvent : le sélecteur électronique de la boîte automatique à 8 rapports, la molette pour les six modes de conduite et les touches pour différents systèmes. Efficaces.
Les commandes, cadrans et boutons sont simples et clairs. Les menus, par contre, nombreux et pas toujours explicites sur l’écran tactile. La position de conduite est juste et le siège superbe de confort et de maintien. En conduite, le Range Rover Sport impressionne déjà dans sa version la plus accessible, avec une carrosserie solide et un roulement maîtrisé. Son V6 n’a pas le charme et le coffre des V8. Celui du HST y verra sans doute.
Le SVR affiche la même solidité et hausse les niveaux de performance et de comportement de quelques crans. Un sprint 0-100 en 4,8 secondes c’est épatant pour un camion de plus de deux tonnes, mais moins que le son de ce fabuleux V8 en pleine accélération. Adieu frugalité, par contre. Telle est la règle pour ce type de véhicule, qu’on approuve ou pas.