Dodge Durango 2016: Gueule d’enfer et bonnes manières
Construit à partir de la plate-forme du Mercedes-Benz GL, du temps où le fabricant allemand et Chrysler étaient unis pour le moins pire, le Dodge Durango joue la carte du raffinement pour se faire une place au soleil. Raffiné il est. Puissant aussi. Et pas laid du tout, même si des goûts et des couleurs nous ne discuterons pas. Ce VUS de grand format a tout pour réussir et il est en train de le prouver. Voyons-y de plus près.
Tout d’abord, lorsque nous écrivons que le Durango est un VUS grand format, au même titre que les Chevrolet Tahoe ou Nissan Armada, nous n’avons pas tort. Nous pourrions aussi affirmer qu’il est un VUS intermédiaire comme les Nissan Pathfinder ou Ford Explorer et nous n’aurions toujours pas tort. Le Durango se situe entre les deux catégories en termes de dimensions, mais son prix élevé l’amène davantage vers la catégorie supérieure. D’ailleurs, même s’il partage certains éléments avec son cousin, le Jeep Grand Cherokee, il est quand même plus gros et en général plus cher que ce dernier. Cette précision étant apportée, nous comprenons mieux pourquoi son habitacle est si vaste!
- À lire aussi: Des véhicules Mopar uniques pour le salon SEMA
- À lire aussi: Enfin! Le Dodge Durango 2018 offert en version SRT
Le tableau de bord est, selon mon avis quelquefois humble, l’un des plus beaux du moment et d’une grande facilité d’utilisation. Le grand écran central présente ses informations de façon si claire que même un lent de la technologie comme moi s’y retrouve aisément. Bravo Uconnect (c’est le nom donné au système multimédia de FCA – Fiat Chrysler Automobiles). Le bouton rotatif à-la-Jaguar qui remplace le traditionnel levier de vitesses est un peu déconcertant au début, mais on s’y fait très rapidement.
Vaste mais pas tant que ça
Qui plus est, les matériaux sont de belle qualité, une mention qu’on ne retrouvait pas dans un texte portant sur un produit Dodge il y a à peine quelques années. Un essai hivernal a démontré : a- tant qu’à passer un hiver avec de gros manteaux sur le dos, aussi bien le faire dans un Durango dans lequel on peut prendre ses aises; b- que les sièges chauffants ne chauffent pas beaucoup; c- que le volant chauffant chauffe énormément.
Parlant de sièges, ceux à l’avant s’avèrent très confortables. Ceux de la deuxième rangée aussi, mais comme ils sont placés loin à l’intérieur du véhicule, y accéder n’est pas très facile et si les jeunes adultes ou les ados n’en feront aucun cas, les personnes à mobilité réduite pourraient ne pas apprécier. À ces personnes, je recommande d’éviter à tout prix la troisième rangée plus difficile à atteindre et, surtout, passablement moins confortable même si le dégagement pour la tête et les jambes est très bon. Lorsque ces dossiers sont relevés, ce sont les dimensions du coffre qui écopent.
Parlons boulons
Deux moteurs sont proposés à l’acquéreur d’un Durango. Le premier, un V6 de 3,6 litres de 290 ou 295 chevaux, selon la finition, qu’on retrouve à peu près partout chez Dodge, Jeep, Chrysler et Ram. J’imagine que les ingénieurs de Fiat doivent chercher un moyen pour le faire entrer dans une 500. C’est une blague. Ce V6 est tout à fait indiqué et est responsable de performances très correctes. En conduite normale, on peut s’en tirer pour environ 12,0 l/100 km. L’autre moteur est un V8 de 5,7 litres HEMI dont les 360 chevaux sont amplement suffisants pour assurer des accélérations et des reprises musclées. Au prix d’une consommation qui gravite autour des 16,0 l/100 km toutefois…
Logiquement, on serait porté à choisir ce moteur si l’on voulait remorquer de lourdes charges – jusqu’à 3 266 kilos (7 200 livres). Or, à moins d’avoir besoin d’autant de capacité, le V6 peut tirer jusqu’à 2 812 kilos (6 200 livres). Entre chacun de ces moteurs et le rouage intégral assez compétent, on retrouve une boîte automatique à huit rapports d’une rare efficacité.
Comme tous les véhicules imposants et au centre de gravité élevé, le Durango n’est pas sportif pour deux sous, même en version R/T possédant une suspension sport qui contre davantage le roulis en virage. La direction est un peu floue au centre mais, dans l’ensemble, on le sent plus petit qu’il ne l’est en réalité, ce qui est tout à son honneur. L’habitacle est silencieux et seul l’agréable grondement du V8 se fait entendre lors des accélérations. Le V6 aussi se fait entendre mais avec quelques décibels en moins.
Au fil des années, le Durango est en train de s’afficher comme une valeur sûre chez Dodge malgré une fiabilité qui gagnerait à s’améliorer. Et quelle gueule!