Toyota Corolla 2016: Business as usual
Cette année, le Guide de l’auto fête sa cinquantième parution. Feuilleter ces différents bouquins oblige à réfléchir sur l’évolution de l’automobile et de la société par le fait même. Pour les plus jeunes, je tiens à spécifier qu’il y avait des automobiles en 1967, première année du Guide de l’auto. Et elles ne fonctionnaient pas au charbon ni à la vapeur, mais bien à l’essence. Avec plomb par contre. De toutes les voitures présentes sur le marché à ce moment, combien sont encore parmi nous sans jamais avoir connu une interruption de production? Il y a la Chevrolet Corvette, la Ford Mustang et la Toyota Corolla. Point à la ligne. À la limite, on pourrait ajouter la Volkswagen Beetle, devenue New un moment donné. Passons.
Si la Corvette et la Mustang ont connu des jours difficiles dans les années 70, les choses ont toujours semblé mieux aller pour la petite Toyota, débarquée en Amérique en 1968. Dans son Guide de la même année, Jacques Duval ne tarissait pas d’éloges pour cette « première voiture japonaise (…) qui a une personnalité bien à elle ». Au fil des années, la Corolla a pris du volume, du poids et de la puissance.
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En cela, elle représente le parfait reflet de l’évolution de l’automobile depuis près de 50 ans. En 1968, une Corolla possédait un quatre cylindres (elle possédera toujours un quatre cylindres) de 60 chevaux et pesait 1 600 livres (726 kilos). En 1978, son moteur faisait toujours 60 chevaux (mais ils sont calculés différemment depuis 1972) et pesait 873 kilos. En 1988, on parle de 90 chevaux pour déplacer 1 004 kilos. 1998 ? 120 chevaux et 1 079 kilos. Pour 2008, ce sera 126 chevaux pour 1 155 kilos. Cette année, la Corolla de base possède 132 chevaux qui déplacent 1 290 kilos. La compacte de Toyota constitue un intéressant point de repère.
Pour un style éclaté, allez chez Lamborghini
Entièrement renouvelée en 2014, la Corolla s’est mise au goût du jour. Elle présente une carrosserie moins anonyme qu’avant, même si ce n’est toujours pas très éclaté comme style. Toutefois, avouons qu’une Corolla « jazzée » au possible ne connaîtrait pas de succès. L’habitacle aussi a connu sa part de changements et le tableau de bord a été entièrement revampé. Son style n’est pas au goût de tous, mais personne ne peut nier la qualité de l’assemblage, le bel éclairage bleuté la noirceur venue ou la facilité avec laquelle on peut manier les gros boutons de la climatisation ou de la radio.
Lors de la refonte de 2014, les dimensions de la populaire japonaise ont pris du galon, ce qui fait bien l’affaire des gens assis à l’arrière qui ont un peu plus d’espace pour s’étirer les jambes. Si le support des cuisses était meilleur, ce serait encore mieux. Et si l’assise n’était pas si basse pourrions-nous ajouter. Les personnes âgées ou celles ayant de la difficulté à se déplacer pourraient ne pas apprécier ces caractéristiques. Par contre, à l’avant, même après un trajet de plus de trois heures sans aucun arrêt, le siège du conducteur n’a pas eu d’effet néfaste sur mon douillet derrière, ce qui est quand même assez rare dans cette catégorie de voitures. Bravo Toyota!
Du vieux, c’est pas toujours mauvais
Sous le capot, le bon vieux quatre cylindres de 1,8 litre qui produit 132 chevaux dans sa version ordinaire, et 140 dans la livrée ECO grâce au système Valvematic qui fait varier l’ouverture des soupapes. La grande majorité des Corolla reçoit une boîte automatique continuellement variable (CVT) au fonctionnement ma foi, fort honnête.
Ce n’est qu’en accélération vive que le niveau sonore nous rappelle les limites de ce type de boîte. Mais gageons que bien des propriétaires de Corolla n’y verront que du feu. Une manuelle est offerte, mais les temps étant ce qu’ils sont, elle n’est pas très populaire, même si elle se comporte très bien. Enfin, en option sur le modèle de base, donc très peu populaire, on retrouve une automatique à quatre rapports. Peu importe la transmission, la consommation d’essence est toujours retenue, et c’est particulièrement vrai avec la version ECO.
Même si son comportement routier s’est bonifié avec les années, une Corolla demeure une Corolla. La direction est toujours un peu floue au centre et peu communicative, les suspensions sont calibrées pour offrir davantage de confort que de tenue de route et les freins font un travail honnête tant qu’on n’en abuse pas.
La Corolla d’aujourd’hui n’a rien à envier à quelque voiture que ce soit. Elle est confortable, économique à la pompe et d’une proverbiale fidélité… trois éléments qui ne sont pas donnés à toutes et qui font partie de sa génétique.