Subaru Legacy 2016: Sur les traces de Toyota
Bien que Subaru ait beaucoup de succès dans le monde du rallye, ce constructeur japonais se spécialise principalement dans les voitures tranquilles qui font tout bien, mais sans jamais d’éclat, imitant ainsi le leitmotiv de Toyota avec qui elle a cousiné dans l’aventure des Scion FR-S et Subaru BRZ.
J’en ai été témoin en menant un essai révélateur de leur modèle haut de gamme, la berline Legacy 3.6R qui m’a mené jusqu’au Saguenay lors d’un déplacement d’un bon millier de kilomètres. Soit dit en passant, la route qui mène là-bas et qui traverse le parc des Laurentides est l’une des plus belles au Québec. Peu fréquentée et avec un pavé table de billard, c’est l’endroit idéal pour vérifier si le constructeur de votre auto publie les bonnes statistiques sur la vitesse maximale de votre chère bagnole.
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Mais je m’éloigne du sujet, soit de vous dire si la Legacy est une voiture à laquelle on peut faire confiance quand le premier garage se situe à 175 km d’où vous êtes. Bien que j’aie reçu dans le passé plusieurs plaintes de clients insatisfaits de leur Subaru, ce constructeur semble avoir résolu ses manquements à la qualité. Le seul ennui ayant fait surface durant mon essai est la trappe du réservoir à essence qui s’est montrée récalcitrante à s’ouvrir.
Des lignes banales
Dans sa nouvelle livraison, cette Legacy passe plutôt inaperçue et elle se fond dans le décor sans autre tape à l’œil que ses deux embouts d’échappement chromés.
N’y voyez pas une promesse de performances spectaculaires puisque le moteur six cylindres à plat de 3,6 litres n’affiche que 256 chevaux, ce qui est peu pour une telle cylindrée. La boîte automatique, malgré son système à variation continue, arrive à se faire oublier et réagit assez vivement pour signer un 0-100 km/h en 7,2 secondes seulement. Les versions moins luxueuses cédées autour de 25 000 $ à 30 000 $ se satisfont d’un quatre cylindres de 2,5 litres n’offrant qu’un modeste 175 chevaux. On pourra toutefois les marier à une boîte manuelle à six rapports. En matière de consommation, la Subaru Legacy peut sembler très frugale (capable dit-on, de franchir 1 000 km avec un seul plein), mais il faut savoir que le réservoir d’essence est énorme et qu’il vous en coûtera autour de 100 $ pour étancher sa soif de 8,2 litres aux 100 km.
En retour, ce six cylindres témoigne d’une bonne forme avec un couple suffisant pour assurer des dépassements sans sueurs froides. Louons aussi sa douceur et sa quiétude, telles, qu’une correspondante au téléphone ne croyait absolument pas que j’utilisais un cellulaire (mains libres) dans une auto pour lui parler. En bref, la Legacy 3.6R est remarquablement silencieuse sur la route. Rien à redire du freinage ou de la direction qui s’acquittent de leur tâche sans sourciller.
Une transmission intégrale efficiente
Venons-en à la qualité maîtresse de toutes les Subaru (sauf la BRZ à propulsion), soit le rouage intégral d’une redoutable efficacité dans ce cas-ci. Avec de bons pneus de surcroît, le comportement routier est rassurant sans être excitant, en raison d’une suspension axée sur le confort.
À l’intérieur, cette Subaru n’échappe pas à la critique, d’abord à cause de certains commutateurs qui ne sautent pas aux yeux tels ceux du coffre, de l’antipatinage et surtout du déverrouillage du réservoir à essence. L’ordinateur de bord en remet avec sa lecture difficile et son décodage peu convivial. Finalement, le ding-ding vous avertissant que votre ceinture n’est pas attachée est tout à fait assommant.
Le volant reçoit le régulateur de vitesse et les palettes servant à passer manuellement les rapports de la boîte automatique. Toutefois, on s’en passerait tellement on s’en lasse vite. Par ailleurs, hourra pour les spacieuses places arrière, le grand coffre modulable, les généreux espaces de rangement et une finition soignée, sinon un peu fade.
À l’heure des comptes, la Subaru Legacy ravira sans aucun doute les partisans de la marque. Mais, vue sous un angle global, elle fait face à des adversaires mieux nanties (Accord, Camry, Sonata, Fusion, Mazda6, etc.) qu’elle aura du mal à faire oublier.