Infiniti Q50 2016: La raison, pas la passion
Avec une gamme composée de modèles à propulsion ainsi qu’à rouage intégral, de modèles sport et à motorisation hybride, on constate que la Q50 cherche à plaire au plus vaste auditoire possible et tente par tous les moyens de conquérir les acheteurs du créneau des berlines sport en proposant une alternative aux références établies. Mais en misant d’abord et avant tout sur l’électronique embarquée et les systèmes d’aides à la conduite, elle échoue un peu dans sa mission de rivaliser directement avec les rivales allemandes qui mettent l’accent sur la dynamique et l’agrément de conduite.
Prendre le volant d’une Infiniti Q50 vous laisse avec une forte impression d’ambivalence. La voiture est compétente, confortable et plutôt jolie à regarder. Elle est sécuritaire aussi, parce que littéralement truffée des derniers anges gardiens électroniques, mais elle manque cruellement de personnalité et on attend toujours cette étincelle ou ce coup de foudre qui ne viendra jamais.
Et pourtant, on attendait de belles choses de la part de cette marque japonaise qui claironnait haut et fort que le Champion du monde de Formule Un Sebastian Vettel occupait le rôle de « Directeur de la performance ». Il a même collaboré au développement d’un prototype ultraperformant de la Q50 appelé Eau Rouge, une référence au mythique virage du circuit de Spa-Francorchamps. Quelques mois plus tard, Vettel quittait l’équipe Infiniti Red Bull pour Ferrari en F1 alors que le chef de la direction de la marque Infiniti passait chez Cadillac. Fin de la récréation…
Un VQ qui a du vécu
Chez Nissan/Infiniti, on apprête les versions évoluées du moteur VQ à toutes les sauces. C’est pourquoi le modèle hybride est animé par un V6 de 3,5 litres secondé par un moteur électrique, et que tous les autres modèles de la gamme Q50 reçoivent un V6 de 3,7 litres développant 328 chevaux, peu importe qu’il s’agisse du modèle de base ou de la version Sport. Ce moteur a fait ses preuves, on le retrouve même sous le capot de la Nissan 370Z, mais on éprouve un peu de difficulté à en exploiter le plein potentiel de performance en raison du fait qu’il est jumelé à la boîte automatique peu réactive de la Q50.
Aussi, les paliers de changement de vitesses au volant brillaient par leur absence sur le modèle d’essai à rouage intégral mis à notre disposition, ceux-ci n’étant disponibles que sur les versions Sport et non sur l’ensemble de la gamme. Sur une route sinueuse, on n’a jamais l’impression de faire corps avec la voiture. Oui, la voiture s’accroche bien en virages et le freinage est performant, mais on peine à bien sentir la route.
L’apport de l’électronique
Avec sa direction adaptative paramétrable sur trois modes, son système de prévention de sortie de voie comportant un contrôle actif du volant et son détecteur prédictif de collision frontale qui freine automatiquement la voiture, la Q50 d’Infiniti s’approche de la conduite autonome et ces aides électroniques peuvent vous sauver la mise en cas de distraction. Il est d’ailleurs assez étonnant de constater que la voiture freine et s’arrête derrière une voiture qui s’est immobilisée devant vous, même lorsque vous conservez le pied sur l’accélérateur, et cette fonctionnalité s’avère efficace et plutôt relaxante dans la circulation dense où l’on avance à pas de tortue.
La Q50 est également dotée de deux écrans couleur superposés et celui du bas permet d’interagir avec les applications InTouch d’Infiniti. Le menu est plutôt complet et comprend la lecture de courriels, la consultation de votre agenda ainsi que la recherche en ligne sur Google, de même que des fonctionnalités permettant au conducteur d’accéder aux données de performance de sa Q50 et de savoir combien de forces G il génère en virages, à l’accélération et au freinage. Pour le geek qui sommeille en vous, la Q50 est tout à fait indiquée. Pour le reste, la finition intérieure est soignée, la visibilité est bonne, surtout vers l’avant en raison du capot plongeant, mais on s’étonne un peu du fait que le volume du coffre est plutôt limité.
Somme toute, la Q50 fait la démonstration qu’elle est très avancée sur le plan de la sécurité et de la connectivité, mais la communication entre elle et son conducteur s’avère toujours plus virtuelle que viscérale.