Ferrari F12 2016: Un art qui se perd
Racée et radicale, la F12berlinetta de Ferrari appartient presque à une espèce en voie de disparition, celle des exotiques animées par un gros moteur atmosphérique. À l’heure où à peu près tous les constructeurs se tournent vers la turbocompression pour répondre à des impératifs de conformité aux normes de consommation et d’émissions polluantes, la F12 persiste et signe avec son V12 de 6,3 litres et 730 chevaux.
Sera-t-elle la dernière d’une prestigieuse lignée? Lorsqu’on constate que même Ferrari adopte la suralimentation par turbocompresseur greffée à un V8 pour la nouvelle 488 GTB, il ya peut-être lieu de s’inquiéter…
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La F12berlinetta s’inscrit dans la lignée des 599 GTB et 575 Maranello en adoptant une configuration avec moteur avant, tout comme ses devancières. Le châssis de type « space frame » est réalisé en aluminium et la carrosserie est faite de matières composites. Les formes de la F12berlinetta sont le résultat de 250 heures d’essais en soufflerie, ce qui permet à la voiture de générer un appui aérodynamique de 123 kilos à 200 kilomètres/heure et d’afficher un coefficient aérodynamique chiffré à 0,29. La F12 est même dotée d’un système de refroidissement actif des freins composé d’aubes directrices qui ne s’ouvrent que lorsque les températures de freinage sont suffisamment élevées.
Quant au style, on peut facilement le qualifier de ravageur et la F12berlinetta adopte les proportions classiques d’une voiture grand tourisme comme en témoignent le très long capot avant et la partie arrière très courte. Sous ce long capot loge le V12 qui permet à la voiture d’exprimer pleinement son potentiel de performance, grâce à la contribution des systèmes électroniques d’aide à la conduite qui sont presque essentiels lorsqu’on tient compte du fait que les 730 chevaux sont livrés aux seules deux roues arrière…
L’électronique embarquée au cœur des performances
Le conducteur peut donc compter sur l’électronique qui prend la forme du système de contrôle de la traction F1-Trac, du système de contrôle de la stabilité, d’un différentiel piloté électroniquement, de suspensions adaptatives et d’un système de freinage ABS calibré en fonction des caractéristiques de performance des pneus Michelin Pilot Super Sport qui équipent la voiture.
Comme sur les autres modèles de la marque, ces systèmes sont paramétrables via le manettino localisé sur le volant, qui permet de régler le degré d’intervention de l’électronique embarquée selon plusieurs modes de conduite ou de désactiver complètement ces anges gardiens électroniques. Avec une zone rouge qui débute à 8 700 tours/minute, on peut dire que le moteur V12 aime la haute voltige et, selon Ferrari, la F12berlinetta accélère de 0 à 100 km/h en 3,1 secondes, de 0 à 200 en 8,5 secondes, et sa vitesse de pointe est de 340 km/h.
La F12berlinetta est très spacieuse, la qualité de la finition intérieure impressionne et la voiture est truffée de dispositifs visant à rendre la vie plus facile pour le conducteur de cette voiture d’exception. Par exemple, le système qui applique automatiquement les freins pour le démarrage lors de la montée d’une côte ou encore celui qui permet d’augmenter la garde au sol du train avant afin de franchir certaines dénivellations sans endommager le déflecteur avant.
Une offre de personnalisation unique
Comme toujours chez Ferrari, l’acheteur devra composer avec des délais de livraison chiffrés en mois, voire même en années, et peut-être même devoir acquérir une Ferrari d’occasion entretemps, histoire de montrer patte blanche et de faire la preuve du sérieux de sa démarche. Quand l’offre est très nettement en deçà de la demande, c’est le genre de concessions qu’il faut parfois faire.
Pour ceux et celles qui ont franchi les étapes, il devient ensuite possible d’accéder à une offre de personnalisation très poussée comme en témoigne la création, pour un riche collectionneur qui préfère conserver l’anonymat, d’un modèle unique élaboré sur la base de la F12 et appelé F12 TRS afin de rendre hommage à l’une des plus célèbres Ferrari, soit la Testa Rossa de 1957.
Dépourvu de toit et doté d’une saute-vent en guise de pare-brise, ce modèle unique représente bien la volonté du constructeur d’accéder aux désirs de sa clientèle, pourvu qu’elle en ait les moyens. Voilà ce qu’on appelle l’exclusivité ultime…