Jeep Grand Cherokee 2016: Il était une fois dans l’Ouest
La seule mention du nom Jeep évoque pour plusieurs les immenses panoramas de l’Ouest américain ou encore l’ascension des sommets de Moab dans l’Utah, véritable mecque des accros de la conduite hors route. Mais pour la très grande majorité des automobilistes québécois, Jeep représente plutôt une alternative aux VUS de marques importées, particulièrement dans le cas du Grand Cherokee dont l’offre s’est bonifiée, il y a deux ans, avec le retour d’une version à motorisation diesel.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas conduit le Grand Cherokee, puisque mon dernier contact remontait à 2011, année de la refonte pour la génération actuelle. En 2014, le vaisseau amiral de la marque subissait un lifting et, surtout, inaugurait un nouveau design de la planche de bord plus en phase avec les goûts du jour, mais je n’ai eu aucun problème à retrouver mes repères au volant de la version Overland à moteur turbodiesel, testé en plein cœur de l’hiver québécois. J’ai cependant noté que les sièges avant s’avèrent durs sur de longs trajets et que la qualité de certains plastiques laissait à désirer.
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Motore italiano…
Alors que Nissan adopte une mécanique américaine Cummins pour son Titan à motorisation diesel, Jeep est plutôt allé repêcher un V6 turbo de 3,0 litres chez l’équipementier italien VM Motori qui appartient en partie à Fiat et qui fournissait déjà des moteurs diesel pour les modèles européens de Chrysler.
Au démarrage, le V6 carburant au gazole s’exprime avec la sonorité caractéristique d’un diesel et fait preuve d’un certain manque de raffinement par rapport aux moulins des marques européennes. Une fois en route, on apprécie le couple abondant de 420 livres-pied, typique d’un moteur diesel, et la poussée que l’on ressent en accélération franche. La boîte automatique à huit rapports fait un bon boulot pour accélérer cette version du Grand Cherokee, qui est beaucoup plus lourde que celles animées par le V6 Pentastar de 3,6 litres ou le V8 de 5,7 litres. Par ailleurs, le couple abondant du V6 turbodiesel autorise une capacité de remorquage égale à celle du V8, soit 7 200 livres. Quant au moteur V6 à essence, il permet tout de même une capacité de 6 200 livres.
Pour les maniaques de l’accélération à l’emporte-pièce et les départs-canon sur les chapeaux de roues, Jeep propose depuis quelques années une version SRT de son Grand Cherokee, équipé d’un puissant V8 de 6,4 litres développant 475 chevaux et 470 livres-pied de couple. La désignation SRT est désormais réservée aux véhicules de Dodge, mais la direction de FCA fait une exception dans le cas du Grand Cherokee, demande de la clientèle oblige. Selon les rumeurs courantes, il est également possible que Jeep décide d’ajouter une version Hellcat de son Grand Cherokee, qui recevrait le nom Trackhawk et qui serait animé par le fameux moteur V8 suralimenté de 6,2 litres de 707 chevaux.
Une chose est certaine, avec un prix de départ supérieur à 65 000 $, le modèle SRT constitue une bonne source de profits pour le constructeur et représente une alternative plus abordable aux VUS européens aux performances comparables. Au sujet du comportement routier, le Grand Cherokee est plutôt stable dans les grandes courbes rapides, ou les bretelles d’accès à l’autoroute, mais peut parfois faire preuve d’un roulis plus prononcé que les rivaux d’outre-Atlantique . La direction est précise mais ne livre cependant pas beaucoup de sensations de la route.
Il y a de l’eau dans le gaz…
Côté fiabilité à long terme, Jeep se classe au 29e rang sur 31 marques dans le sondage Vehicle Dependability Study (VDS) 2015 de la firme spécialisée J.D. Power and Associates, qui mesure la satisfaction de la clientèle après trois ans d’usage du véhicule. Dire que l’on pourrait faire mieux relève donc de l’euphémisme.
Avec une gamme étendue de finitions et de motorisations, incluant une variété de systèmes à quatre roues motrices et une liste d’équipements comparable à celles de ses rivaux chez les marques de luxe, le Grand Cherokee est capable de jouer sur plusieurs tableaux et son style indéniablement américain comble les attentes de plusieurs. On attend juste que Jeep améliore sa fiabilité…