Nissan Micra 2016: Et on rrrrroule au Québec!
Il y a de ces voitures qui changent la donne. Le Porsche Cayenne a, en quelque sorte, sauvé Porsche du gouffre financier. La Corvette a modifié à tout jamais l’image de la voiture sport américaine. La Bugatti Veyron a déclenché le mouvement des supervoitures aussi puissantes qu’exclusives. La Nissan Micra a également changé la donne. À plus petite échelle, évidemment.
Lorsqu’elle a été dévoilée l’an dernier, la diminutive Nissan affichait le prix de base le plus bas du marché, 9 998 $. Au moment d’écrire ces lignes, début juin 2015, c’est toujours le même prix. Ce qui a relégué dans l’ombre la plupart des citadines (Chevrolet Spark, Ford Fiesta, Toyota Yaris entre autres), qui a obligé Mitsubishi à baisser le prix de sa Mirage et qui prouve au public qu’une voiture potable à un prix vraiment bas c’est possible.
En vérité, personne n’est encore ressorti d’un concessionnaire au volant d’une Micra flambant neuve en signant un chèque de moins de 10 000 $! L’attrait des options axées sur le confort ou l’apparence et les inévitables taxes viennent invariablement se mêler du prix final... Quatre versions sont proposées. Il y a la « S » de base, la SV, la Krom et la SR. Dans tous les cas, le moteur et le niveau de sécurité sont strictement les mêmes, sauf pour la caméra de recul qui n’est pas offerte sur toutes les versions.
En prenant place à bord, on remarque un design qui, sans être recherché, est quand même assez relevé pour une voiture si peu chère. Il faut toutefois être prêt à accepter des plastiques durs et bas de gamme, un volant qui ne s’ajuste pas en profondeur, des espaces de rangement peu nombreux et des matériaux insonorisant utilisés avec parcimonie, ce qui se constate surtout en accélération. La version de base est très de base et il faut aller vers les autres livrées pour avoir une voiture le moindrement équipée. Les sièges avant sont étonnamment confortables (à l’arrière c’est une autre histoire) et l’espace ne fait pas défaut.
Pour faire les courses
Le moteur de la Micra est un quatre cylindres de 1,6 litre développant 109 chevaux et un couple de 107 livres-pied. Rien de trop impressionnant. Le 0-100 km/h demande 11,5 secondes, une donnée qui se situe dans la moyenne de la catégorie. On retrouve deux boîtes de vitesses au catalogue, soit une manuelle à cinq rapports ou une optionnelle automatique à quatre rapports. Oui, je sais, quatre rapports seulement alors que certaines boîtes en possèdent neuf. Mais elles sont offertes dans des véhicules qui coûtent plus du double de la Micra. Faibles dimensions, faible poids et faible écurie se soldent en une consommation frugale mais pas exceptionnelle. Que ce soit au volant d’une manuelle ou d’une automatique, je n’ai jamais pu obtenir mieux que 6,3 l/100 km. Je me serais attendu à une moyenne sous les 6,0 litres. Il me faut toutefois ajouter que j’ai surtout roulé sur des routes secondaires, ce qui n’est pas le terrain de jeu préféré de la Micra.
Cette dernière est taillée sur mesure pour le milieu urbain. Agile malgré une direction pas très vive, mais qui autorise un court rayon de braquage et dotée d’une très bonne visibilité tout le tour, la micro Nissan se faufile dans le trafic avec aisance. Pour la ville, autant l’automatique que la manuelle sont recommandables. Pour la grand-route, par contre, l’automatique est davantage indiquée puisqu’elle maintient le régime moteur beaucoup plus bas que la manuelle (2 600 tr/min à 100 km/h pour l’automatique contre 3 000 pour la manuelle). Un régime plus élevé entraîne l’augmentation du niveau sonore dans l’habitacle et une consommation plus élevée.
Pour faire la course
Pour une si petite voiture, la Micra se révèle fort agréable à conduire. À tel point qu’une série monotype a vu le jour. Les voitures qui participent à la Coupe Micra sont des versions de base modifiées pour une utilisation en piste uniquement. La mécanique n’a pas été touchée mais les suspensions, les freins et l’échappement ont été revus pour une utilisation plus intense. Et si vous croyiez qu’une Micra de base est dépourvue d’accessoires de luxe, attendez de voir une Micra de course! Vous en saurez davantage en consultant l’article de Gabriel Gélinas en première partie de cet ouvrage.
L’an dernier, près de 50 % des Micra vendues au Canada le furent au Québec, société distincte s’il en est une, où les petites voitures et le sport automobile sont davantage appréciés. Surpris? Pas moi.