Porsche Macan 2016: La nouvelle vache à lait de Stuttgart
La clientèle de Porsche se divise facilement en deux catégories. D’abord, le noyau des amateurs de conduite sportive, puis le cercle de plus en plus grand des acheteurs attirés par un blason renommé apposé sur un véhicule extrêmement civilisé. Ce sont ces derniers qui permettent au petit groupe d’irréductibles d’avoir de beaux produits à se mettre sous la dent, alors il ne faudrait surtout pas diaboliser les créations « grand public » de Stuttgart.
Il y a un peu plus d’une décennie arrivait sur le marché le Porsche Cayenne, ce gros utilitaire qui n’a plus besoin de présentation. Il fut tièdement accueilli par les « porschistes » purs et durs, qui se remettaient encore à l’époque de la substitution de l’air par l’eau comme mode de refroidissement moteur sur l’iconique 911. En revanche, le Cayenne a connu un succès retentissant auprès d’une clientèle qui ne considérait pas même l’achat d’un véhicule de la marque auparavant. Puisque cela a bien fonctionné et que la tendance est aux utilitaires compacts, on comprend l’arrivée du Macan et on ne s’étonne pas qu’il soit la nouvelle vache à lait de Porsche.
- À lire aussi: Encore plus de jus pour le Porsche Macan Turbo 2017
- À lire aussi: Porsche rappelle ses Macan 2014 à 2017 au Canada
Comme le Cayman?
On compare parfois le Macan à la 911, mais ces deux véhicules n’ont pas grand-chose en commun. Jamais le Macan ne peut prétendre rivaliser avec la 911 en termes d’accélération et encore moins de sensations, pas même en livrée Turbo malgré la présence de 400 chevaux. En fait, le Macan a plus d’affinités avec le Cayman, en ce sens qu’il est au Cayenne, ce qu’est le Cayman à la 911 : plus svelte, moins cher et plus amusant.
Avec un prix de départ dans les cinquante mille, à quoi peut-on s’attendre? D’abord, 70 % des composantes du Macan lui sont propres, mais certaines économies ont pu être réalisées puisque son architecture provient de son cousin de chez Audi, le Q5. La suspension du Macan de base en est aussi dérivée. Muni de la suspension pneumatique ajustable optionnelle, le Macan repose 15 mm plus bas en mode normal et peut être abaissé de 10 mm supplémentaires en mode Low, ou au contraire soulevé de 40 mm en mode High afin de s’aventurer en terrain accidenté. Ajoutez à cela le fameux système de gestion électronique PASM et on se retrouve avec un utilitaire qui peut donner des leçons à certaines voitures. En revanche, on s’éloigne du prix de base et comme ça grimpe vite chez Porsche, on peut finir par payer 90 000 $ pour un Macan Turbo bien équipé.
Pour ne pas que la facture atteigne de hautes sphères, mais aussi parce qu’un moteur de 400 chevaux dans un véhicule utilitaire est du domaine de la surabondance, il est sage de s’en tenir au Macan S plutôt qu’au Turbo. Au lieu du V6 de 3,6 litres de ce dernier, on aura droit à un autre V6, également turbocompressé, mais d’une cylindrée de 3,0 litres cette fois. Avec ses 340 chevaux, il n’est pas en reste et la boîte robotisée à double embrayage PDK fait un excellent travail afin de sélectionner rapidement le bon rapport et mettre à profit la puissance disponible.
Complet et complexe
Le Porsche Macan peut évidemment recevoir tous les équipements à la mode et même plus. Par contre, s’y retrouver demande la patience d’un moine bouddhiste! Sur la console centrale et le volant figure en tout une trentaine de boutons. Mieux vaut feuilleter le manuel du propriétaire avant de prendre la route afin d’éviter de faire des essais et erreurs en conduisant. Si la clé de contact à gauche est une signature Porsche appréciable, il y a de réelles fautes d’ergonomie du côté des leviers sur la colonne de direction. Non seulement celui du régulateur de vitesse est-il complètement obstrué par le volant, mais il peut aussi être facilement confondu avec celui des clignotants.
Outre la complexité de ses commandes, l’habitacle du Macan est par ailleurs accueillant. Les sièges avant sont confortables et leur support est à la hauteur des produits de la marque. La finition est luxueuse, quoiqu’un peu en deçà de celle du Cayenne. Autre point à l’avantage du grand frère : l’espace aux places arrière qui, dans le cas du Macan, est un peu juste au niveau des jambes. Le coffre en revanche est de bonne capacité étant capable d’engloutir 500 litres lorsque les dossiers sont relevés.
Le Macan est assurément l’un des seuls véhicules utilitaires pouvant être qualifiés de sportif. Il autorise de beaux moments sur les routes sinueuses, mais il peut aussi gravir facilement les pentes escarpées et cahoteuses menant au chalet dans la montagne. Ambitieux et polyvalent, il n’y a pas de doute qu’il apportera de l’eau au moulin.