Mercedes-Benz AMG GT 2016: Le second opus
Alors que dans le passé elle produisait la SLR en collaboration avec McLaren, AMG, la filiale haute performance de Mercedes-Benz, a décidé de voler de ses propres ailes en 2010 en commercialisant la spectaculaire SLS, le premier superbolide développé entièrement par la firme d’Affalterbach. Six ans plus tard, la voiture tire sa révérence pour faire place au second opus de sa lignée, l’AMG GT.
Contrairement à la croyance populaire, la Mercedes-AMG GT ne prétend pas remplacer la SLS. Elle s’insère un peu plus bas dans la hiérarchie et son prix de base le reflète bien, 149 900 $ par rapport à 250 000 $ ! Ce n’est pas modeste, mais tout de même moins indécent. En fait, Mercedes-AMG (c’est le nouveau nom des produits AMG) veut offrir une voiture sport qui ratisse plus large, capable de subtiliser des parts de marché à Audi, Jaguar et Aston Martin, mais surtout à Porsche qui domine ce segment avec les multiples déclinaisons de sa 911. AMG appliquera la même recette, et cette nouvelle GT engendrera une panoplie de rejetons dans le futur. Cabriolet à toit rigide, versions plus et moins puissantes, tout y passera!
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Pas de portières en aile de mouette
Comme la SLS avant elle, l'AMG GT adopte la configuration d’un coupé biplace et reprend sensiblement la même architecture à moteur à l'avant. Ce dernier, assorti d’une boîte automatisée à double embrayage, est tout de même placé en position centrale, derrière l’axe des roues avant. Cette configuration apporte un équilibre des masses idéal, soit 53 % à l'avant et 47 % à l'arrière. Côté style, la voiture est simplement magnifique avec son design contemporain et ses composantes visuelles issues des voitures sport qui ont marqué le passé du constructeur.
Par rapport à la SLS, l’AMG GT est moins angulaire et beaucoup plus en rondeurs, particulièrement la partie arrière avec sa ceinture de caisse plus élevée et sa fenestration réduite. Toujours discret, le béquet est entièrement caché dans la carrosserie à l’arrêt et se déploie graduellement en fonction de la vitesse. Il ne mise pas nécessairement sur l’efficacité mais beaucoup plus sur le style, ce qui explique pourquoi les versions de course doivent être dotées d’un aileron gigantesque. On préfère d’ailleurs le béquet fixe et plus imposant de la version Edition One qui procure plus de caractère au modèle.
À notre plus grand regret, on n’a pas reconduit les fameuses portières en aile de mouette (gullwing). C’était certainement l’aspect le plus spectaculaire de la SLS mais pour vous consoler, plus besoin d’être acrobate pour sortir de la voiture et enjamber le large seuil de porte. On y gagne en aspect pratique.
L’habitacle reflète bien la vocation de la voiture. Les designers ont aménagé le tout à la manière d’un cockpit de course et le résultat est excellent. L’effet est bien appuyé par le choix des matériaux qui comprend des garnitures en Alcantara, des surpiqûres aux couleurs de la carrosserie, des appliques en fibre de carbone et un pédalier métallisé. La large console centrale reprend la thématique de l’aviation et comporte une panoplie de commandes destinées principalement à modifier les réglages dynamiques du bolide. On la trouve un peu large et intrusive, et son ergonomie n’est pas toujours optimale, notamment dans le cas du levier de vitesses qui est très reculé.
510 chevaux grâce à la turbocompression
Alors qu’une version un peu moins puissante et plus abordable sera proposée ultérieurement, on a droit initialement à l’AMG GT S, qui reçoit sous son long capot un moteur V8 de 4,0 litres de 503 chevaux et 479 lb-pi de couple. Véritable pièce d’horlogerie, ce moulin hérite de plusieurs composantes issues des écuries de course, dont un carter sec qui permet d’éliminer le réservoir d’huile et de loger le moteur plus bas dans le châssis, abaissant le centre de gravité. Les deux turbocompresseurs sont aussi situés à l'intérieur du V formé par les rangées de cylindres, ce qui rend le moteur plus compact et permet une réactivité plus rapide des turbos.
Le 0-100 km/h n’est l’affaire que de 3,8 secondes, preuve que le couple est libéré sans délai. On colle littéralement au siège alors que le moteur laisse constamment filtrer une symphonie de rugissements, et davantage si le mode Sport+ est sélectionné. Affichant un poids inférieur à la SLS (100 kg), on sent la voiture un peu plus agile et surtout moins vicieuse. Elle vous prévient un peu plus de tout excès et lorsqu’on la pousse un peu trop, le train arrière tend à se dérober, mais l’électronique sauve rapidement la mise si le jeu devient trop sérieux.
La Mercedes-AMG GT est véritablement une voiture sport de puriste, positionnée juste au bon endroit en termes de prix et de performance.