Honda S2000, une moto sur quatre roues
En attendant l’arrivée de la remplaçante de la défunte NSX, la S2000 porte à elle seule le flambeau de la performance chez Honda et elle poursuit sa route en 2009 en demeurant essentiellement inchangée par rapport aux modèles des années antérieures. Cette voiture mérite pleinement son qualificatif de moto sur quatre roues tellement sa conduite est directe et précise. Mais comme la S2000 ne fait aucun compromis pour ce qui est du confort, on peut également dire qu’elle possède les défauts de ses qualités.
Cette sportive intransigeante doit son origine au cinquantième anniversaire de la marque Honda en l’an 2000, pour lequel les ingénieurs ont développé une voiture dans le plus pur esprit d’un roadster, en guise de célébration. La S2000 s’inscrit également dans le respect des traditions établies chez ce constructeur pour ce qui est de la motorisation, puisqu’elle était alors animée par un moteur atmosphérique de 2,0 litres très poussé sur le plan technique qui donnait dans la haute voltige avec sa limite de révolutions-moteur de 8 000 tours/minute. Avec son rapport de 120 chevaux par litre de cylindrée sans l’apport d’un turbocompresseur ni d’un compresseur volumétrique, le moteur de la S2000 était alors, et demeure aujourd’hui, une véritable démonstration de l’expertise technique de Honda.
Par la suite, la cylindrée a été portée à 2,2 litres afin d’améliorer légèrement le couple du moteur à bas régime, sans toutefois corriger une lacune qui demeure encore et toujours le point faible le plus évident de la S2000. Entre le ralenti et 4 000 tours/minute, il ne se passe absolument rien et l’on ne sent pas du tout la poussée du moteur qui ne s’exprime avec pleine force qu’entre 4 000 et 8 000 tours/minute. Résultat, le conducteur d’une S2000 qui veut exploiter la performance de sa voiture a l’air d’un dangereux psychopathe aux yeux de tous ceux qui le regardent passer, les hauts régimes moteur étant accompagnés d’un cri strident qui s’apparente presque à celui d’une moto sport. Le fait que l’on doive constamment rouler en affichant un régime élevé au compte-tours signifie que c’est un style de conduite plus radical qui doit être préconisé au volant de la S2000, qui partage d’ailleurs ce point faible avec une autre sportive japonaise, soit la Mazda RX-8.
Il faut donc jouer du levier de vitesses afin d’exploiter pleinement les performances du moteur, mais on ne rechigne pas à cette idée, la course du levier étant ultraprécise, exactement comme sur une voiture de course de type Formule 2000. La boîte de la S2000 demeure l’une des meilleures transmissions manuelles de toute l’industrie automobile. Le parallèle avec une voiture de course est d’ailleurs intéressant à d’autres égards, la S2000 se comportant presque avec l’agilité d’un kart de compétition.
Par rapport aux premiers modèles, l’actuelle S2000 est dotée d’une suspension arrière légèrement assouplie et de pneus plus larges montés sur des jantes de 17 pouces. Ces deux correctifs, apportés à la voiture en 2004, ont été adoptés afin de corriger la tendance au survirage qu’exhibait la première version de la S2000, et qui a parfois pris par surprise certains conducteurs trop téméraires. De plus, les ingénieurs de Honda ont ajouté en 2006 un système de contrôle électronique de la stabilité afin de corriger les impairs des conducteurs qui font preuve de plus d’enthousiasme que de talent.
Un habitacle de style « cockpit »
L’habitacle de la S2000 propose un environnement spartiate dans le plus pur esprit d’une voiture de compétition. Le tableau de bord n’est pas composé des traditionnels cadrans, mais présente plutôt l’information sous forme numérique alors que le système audio se cache derrière une plaque métallique. Le pédalier ajouré et le pommeau du levier de vitesses, parfaitement localisé et tombant facilement sous la main, ajoutent à cette présentation plus sportive. Parmi les points faibles, on peut relever le fait que les rangements à bord sont limités, tout comme le volume du coffre qui propose à peine 152 litres de volume utilisable. De plus, la colonne de direction n’est pas ajustable, ce qui représente un réel handicap pour les conducteurs de grande taille. Finalement, les sièges, qui offrent un très bon support latéral en virages, seront peut-être trop étroits pour certains gabarits.
Si vous êtes à la recherche d’un cabriolet confortable pour rouler paisiblement pendant la courte saison estivale, je ne vous recommande pas l’achat de la S2000, qui a plutôt été conçue dans l’optique de la performance pure propre à un vrai roadster et qui ne fait pas de compromis côté confort. Si par contre vous cherchez à remplacer votre moto par une véritable voiture sport exaltante qui vous demandera le même niveau de concentration derrière le volant que derrière un guidon, la S2000 conviendra parfaitement à vos besoins.
FEU VERT
Go-kart pour la route
Moteur technologiquement poussé
Direction très directe
Lignes encore dans le coup
FEU ROUGE
Couple inexistant à bas régime
Confort rudimentaire
Habitacle très petit
Disparition prévue pour bientôt