Honda Odyssey, matante a le pied pesant
Bien des gens ne veulent, pour rien au monde, être vus au volant d’une fourgonnette par crainte d’avoir l’air « mononcle » ou « matante ». Alors, pour loger les quatre ou cinq enfants de la famille reconstituée, bien des couples vont chercher un VUS ou un multisegment, tellement plus moderne. Ils y retrouvent certes plusieurs avantages malgré le manque d’espace du coffre ou de la troisième banquette. Nonobstant les valeurs esthétiques discutables des fourgonnettes, nous ferons remarquer à notre couple moderne que dans ce type de véhicule, l’espace n’est pas compté et qu’il ne consomme souvent pas plus d’essence !
Au niveau du style, la Odyssey est loin de redéfinir le genre mais, visuellement, elle demeure toujours dans le coup même quatre ans après son lancement. Aussi bien vous l’apprendre tout de suite, l’Odyssey ne fait l’objet d’aucun changement pour 2009, sauf pour le hayon, désormais à assistance électrique dans les versions EX-L et Touring, les plus huppées. D’ailleurs, depuis son lancement, ce véhicule n’a connu que des modifications de détail, ce qui prouve qu’il est bien né.
Côté mécanique, on ne retrouve qu’un moteur toutefois, selon le modèle, il présente une puissance différente. Le V6 de 3,5 litres VTEC développe 244 chevaux et 240 livres-pied de couple dans les versions DX, LX et EX. Ce même moteur, doté du calage variable des soupapes « intelligent » (i-VTEC), donne trois chevaux de moins mais augmente le couple de deux livres-pied. Cette dernière version profite du VCM (Variable Cylinder Management) qui permet de désactiver les soupapes de trois des six cylindres lorsque la demande en puissance est moindre.
Le passage entre le mode trois et six cylindres se fait de façon tout à fait transparente et si ce n’était d’une indication ECO (pour économie) au tableau de bord, on ne saurait jamais combien de cylindres fonctionnent. En passant, cette indication au tableau de bord est agaçante durant la nuit, observation confirmée par quelques propriétaires d’Odyssey rencontrés au hasard. Fait à souligner, ce moteur carbure à l’essence régulière. Lors d’un essai mené l’hiver dernier entre Montréal et Québec par la 20, en grande partie durant une tempête de neige, l’Odyssey a consommé 11,2 litres en moyenne tous les cent kilomètres, ce qui est excellent, compte tenu de son gabarit.
La transmission est une automatique à cinq rapports dont le fonctionnement est sans reproches. Elle ne présente pas de mode manuel mais, mieux, elle est dotée de la fonction « grade logic » qui lui permet de rétrograder d’un rapport ou de retarder le changement d’un rapport dans le cas où, par exemple, le véhicule tire une remorque. L’Odyssey peut d’ailleurs traîner jusqu’à 1 588 kilos (3 500 livres) lorsque l’ensemble remorquage est coché.
Excitante? Non, équilibrée? oui.
Grâce à ses suspensions indépendantes aux quatre roues, l’Odyssey propose un comportement routier plus près de celui d’une automobile que d’un utilitaire. Certes, la caisse penche en virage et on sent que l’avant désire continuer tout droit si on roulait trop vite (sous-virage) mais, dans l’ensemble et dans le respect des limites de vitesse, l’Odyssey se débrouille très bien. La direction constitue l’un des seuls points faibles de la fourgonnette de Honda, étant aussi peu communicative que précise. Au moins, elle autorise un rayon de braquage assez court pour la catégorie.
Si on opte pour une fourgonnette, c’est sans aucun doute pour les qualités de son habitacle. Encore une fois, l’Odyssey ne déçoit pas. La position de conduite est haute et permet une excellente visibilité tout autour. Le tableau de bord n’a pas changé d’un iota depuis 2005 et c’est tant mieux même si certains boutons à droite du système de navigation et du système audio peuvent être difficiles à rejoindre.
Puisqu’il est question d’audio, mentionnons que Honda, fidèle à son habitude, a équipé l’Odyssey d’un système dont la sonorité, sans être mauvaise, est loin d’être parfaite. Notre Odyssey d’essai, un modèle Touring, était munie du système GPS qui incluait aussi la caméra de recul. L’été, cette caméra est une bénédiction. L’hiver, son objectif se salit très rapidement.
Bagages et kilomètres
Les sièges avant font preuve de confort et je n’aurais aucune crainte d’effectuer un long trajet. Ceux de la deuxième rangée ne sont pas piqués des vers non plus. Dans toutes les versions (sauf la DX, de base), Honda parle de huit places. Il faut être très optimiste pour espérer qu’une personne s’assoie le moindrement longtemps sur l’espèce de chaise entre les deux sièges capitaines de la deuxième rangée... Heureusement, cette honte se replie pour offrir deux porte-gobelets. Quant aux sièges de la troisième rangée, ils ne sont, évidemment, pas aussi confortables que les autres, mais ils ne sont pas non plus à classer dans la catégorie « supplice ».
Pour augmenter l’espace de chargement, ils se rabattent dans le plancher tandis que ceux de la deuxième rangée se replient sur eux-mêmes. C’est mieux que rien mais lors d’un voyage au Salon de l’auto de Québec l’hiver dernier, alors que le véhicule était chargé comme une mule, nous aurions apprécié qu’eux aussi basculent dans le plancher, comme le fait le système Stow ‘N Go de Chrysler, ce qui aurait augmenté le nombre de litres disponibles. Belle finition et qualité des matériaux relevée, comportement routier sain, confort pratiquement à toute épreuve, consommation bien maîtrisée, technologie de pointe, excellente valeur de revente c’est tout ça, la Honda Odyssey.
FEU VERT
Habitacle confortable
Douceur de roulement
Confort assuré
Moteur bien adapté
Seuil de chargement bas
FEU ROUGE
Prix élevé
Certaines commandes éloignées
Direction plus ou moins précise
Roulis important
Rouage intégral non proposé