Nissan GT-R 2017 : la diplômée de la catégorie GT
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Tout constructeur automobile sérieux et audacieux fabrique ou a déjà fabriqué une voiture de sport digne de ce nom. Dans le grand domaine de l’industrie automobile, elles sont une nécessité. Non, il ne s’en vend pas des centaines de milliers chaque année, mais elles expliquent sans doute une partie des ventes de Charger chez Dodge (merci, Viper) et le nombre de livraisons d’A4 chez Audi (merci, R8).
Au salon de l'automobile de Tokyo en 1968, la Skyline GT-R de Nissan démontre le savoir-faire de Nissan. Dans le marché intérieur japonais, elle connaît un succès instantané, mais ce n’est qu’au début du 21e siècle que l’Amérique du Nord découvre véritablement l’authentique Skyline, également connue sous le nom de Godzilla.
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Curieusement, la GT-R R35 de troisième génération effraie de nombreux amateurs puisqu'elle représente la fin de la boîte manuelle et doit composer avec un certain nombre de problèmes troublants. Or, Nissan sait exactement ce qu’il fait lors du dévoilement du concept de la voiture actuelle, il y a de ça près de 16 ans.
Une voiture mature sur le plan aérodynamique
Sans se noyer dans les détails, il faut savoir que la Skyline GT-R originale est une vraie voiture de course de grand tourisme : une voiture GT d'abord et avant tout et une voiture de course (R ou racing en anglais). Avec les mises à jour et les remodelages, la voiture évolue vers quelque chose de beaucoup plus pur et dur et à partir de la fin de la deuxième génération, une version M-Spec est créée, redéfinissant le GT et le R. Elle se transforme en voiture plus civilisée, plus mature, mais tout aussi puissante et sert éventuellement d’inspiration pour la nouvelle GT-R 2017.
Si l'on observe la voiture à une dizaine de mètres, les changements apportés à la carrosserie de la GT-R 2017 sont à peine perceptibles. Les mises à jour les plus importantes ont été apportées au fascia et aux prises d’air avant, qui servent principalement à rafraîchir le plus possible la voiture. Un autre élément facile à remarquer est la grille « V-motion » qui est une nouvelle signature de la marque.
Sur le plan aérodynamique, la GT-R se targue maintenant d’une plus faible traînée et d’un appui aérodynamique au sol amélioré. Ce dernier se fait sentir à 200 km/h et bien que j’aie réussi à atteindre les 250 km/h sur une partie de la célèbre Autobahn, ce n’est pas l’adhérence qui fut étonnante : même à cette vitesse, mon partenaire et moi-même pouvions entretenir une conversation. Selon Nissan, ce dialogue est possible jusqu’à 300 km/h grâce à l’ensemble des améliorations visant à raffiner la voiture.
La maturité procure également une forme de sophistication et la GT-R 2017 compte de nombreux éléments pour le confirmer. Le tableau de bord est grandement épuré et est maintenant couvert de cuir et de jolies coutures. En jetant un simple coup d’œil par les glaces latérales, cette Nissan est plutôt digne des comparaisons avec Mercedes. Parmi les autres changements, notons un écran multimédia amélioré comprenant tous les éléments de base et, contrairement à la voiture précédente, des commandes de changement de vitesse intégrées au volant.
Incomparable sur le terrain
Les commandes servent toujours à manier une boîte automatisée à six rapports avec double embrayage, qui est d'ailleurs plus souple, mais qui continue de passer ses rapports avec la précision rapide de l’éclair.
L’ancienne GT-R était programmée de manière à ce que son couple soit réprimé à bas régime, mais cela ne faisait que neutraliser la réaction de l’accélérateur. La nouvelle voiture n’a plus ce problème, mais le son de l’échappement est beaucoup plus silencieux, et je cite, « pour une expérience de conduite de tous les jours beaucoup plus agréable ». C’est à ce moment que je commence à être embêté et à me rappeler que ce n’est plus une GT-R, c’est-à-dire, une voiture de grand tourisme, de course.
Le V6 biturbo de 3,8 l est de retour et a également pris de la maturité, de la meilleure manière qui soit. Grâce aux leçons apprises de la NISMO GT-R, un système de réglage de l’allumage et un meilleur dynamisme augmentent la puissance. Les chevaux-vapeur se chiffrent maintenant à 565 et le couple, à 467 livres-pied. Ces chiffres ne veulent pas dire grand-chose en fait.
La courbe de couple du moteur VR38DETT étant désormais plus longue, elle est accessible à tous les régimes. La GT-R était rapide, mais elle est maintenant fulgurante. Écraser l’accélérateur en quatrième vitesse permet d’atteindre les 200 km/h en quelques secondes. Malheureusement, ce n’est pas aussi remarquable qu'autrefois. Mais j'ai peut-être tort puisque ceux qui peuvent se payer ces voitures veulent aller vite, et se moquent de l’expérience.
Spa Francorchamps, la GT-R et moi
J’ai eu droit à six petits tours de piste sur l’un des circuits les plus intenses au monde. Je me suis bien entendu avec le système à rouage intégral ATTESA E-TS de la GT-R qui a fait de son mieux pour propulser vers l'avant sur une piste recouverte de pluie. Les différentiels et le contrôle de la stabilité (réglé à « R ») ont manifestement fait leur travail puisque la puissance a été retirée de l’arrière pour être redistribuée à l’avant, me permettant de sortir efficacement du virage La Source, par exemple.
En dépit de l’impressionnante tenue, je ne me suis jamais bien entendu avec la partie avant de la GT-R. Ses pneus et moi semblions être en désaccord et ma confiance était limitée. Lorsqu'on pilote la voiture, aucune rétroaction. Voilà exactement le problème : il faut avoir confiance.
Sur un coin de rue, alors que nous étions en route vers le Nürburgring, j'ai toutefois pris de l'assurance. Tout juste après cette zone effrayante, alors que les roues avant tournent, se trouve un terrain de jeu où l'on retrouve l'adhérence, la réactivité et la vitesse. La torpeur est remplacée par le poids, la réactivité et une suspension avant qui, quand elle se comprime, doit refermer la boucle pendant que l’information est transmise au conducteur. J’aurais seulement aimé vivre cette expérience sur la piste.
La suspension est réglable et maintenant, la disparité est plus grande entre les modes Comfort, Normal et Race. Il est possible de ressentir l’impact du mode Race dans le volant, mais malheureusement, il est impossible que ce mode puisse être utilisé sur des routes ordinaires.
Pour l'année modèle 2017, les personnalités de la GT-R ont été soigneusement séparées, et ce, à dessein. La voiture est tout aussi vive, intense et rapide qu’elle l’était, mais les dispositifs électroniques astucieux permettent de créer une voiture performante qui est censée être plus facile à manier au quotidien. Toutefois, je ne suis pas convaincu qu'elle soit meilleure qu’une Audi R8 ou une Porsche 911, mais pour le prix et la puissance, elle les bat à plate couture.