Chevrolet Malibu, mission presque accomplie
De retour en 1997 après une absence de treize ans (la Malibu est disparue en 1983), la Malibu ressuscitée avait pour objectif de faire la vie dure aux nombreuses rivales japonaises. Remplaçante de la pitoyable Corsica, la voiture a connu un certain succès à ses débuts. Cependant, sa qualité déficiente a rapidement déçu la clientèle, ce qui a engendré un important recul des ventes. Ce n’est que onze ans plus tard, soit en 2008, que Chevrolet a vraiment réussi à faire honneur à la très huppée région qui a inspiré le nom de cette berline intermédiaire. Enfin, la Malibu est aujourd’hui en mesure de véritablement détourner l’attention des acheteurs de berlines nipponnes.
L'effet de surprise étant maintenant passé, il s’agit désormais de savoir si la Malibu possède tous les attributs pour se battre contre les Honda Accord et Toyota Camry. Car vous en conviendrez, la tâche n’est pas facile. Il faut en plus que Chevrolet se rebâtisse une réputation dans ce créneau, et ce, en conservant une voiture à nomenclature inchangée. Chose certaine, on fera mieux avec cette voiture qu’avec l’ancienne génération, qui se vendait au compte-gouttes à qui voulait bien profiter de l’aubaine du concessionnaire, aux prises avec un stock difficile à écouler. Et non, il n’y a pas de nouvelle Malibu Maxx à arrière ouvrant. Le concept n’était peut-être pas vilain, mais l’exécution douteuse aura tué tout espoir de réitérer avec un second modèle.
Le style, première clé du succès
Pour bien évaluer la voiture, j’ai parcouru plus de 2000 km au volant de deux différentes versions, et ce, tant en conditions hivernales qu’esti vales. Aujourd’hui, je peux sans équivoque affirmer que cette voiture de masse attire vraiment les foules. En effet, rarement ai-je recueilli autant de commentaires positifs par rapport à la beauté des lignes d’une voiture qu’avec la Malibu. À 17 ans, on la trouve chill, à 77, on évoque toutes les raisons pour remplacer son Impala ! Elle est belle, un point c’est tout !
À bord, c’est la même chose. On craque à coup sûr pour la beauté de la planche de bord, pour l’instrumentation à éclairage aqua et blanc, pour les combinaisons de teintes et pour le souci du détail qui se fait remarquer partout dans l’habitacle. La qualité des plastiques demeure cependant moyenne, mais l’assemblage plus rigoureux que par le passé excuse la chose. Confortablement installé sur un siège ferme et enveloppant, le conducteur dispose de tous les éléments dont il a besoin pour se sentir à l’aise. Le siège est réglable de multiples façons, le volant est télescopique, les rangements et autres commodités sont nombreux et l’ergonomie est sans reproche. En fait, seule la visibilité est dérangée par l’importance de l’épaisseur des piliers A et C.
Derrière, les passagers sont confortablement installés et disposent de plus d’espace qu’il n’en faut. Le dossier des sièges avant creusé vers l’intérieur permet notamment un meilleur dégagement pour les genoux, alors que les appuie-têtes amovibles assurent confort et sécurité. Il faut cependant savoir que le coffre déçoit énormément, puisqu’on doit composer avec un seuil élevé et une ouverture ridiculement petite. Quant au volume, il est drôlement plus impressionnant sur papier que dans la vraie vie.
L’ardeur au travail des ingénieurs de GM se constate dès qu’on prend le volant de la Malibu. Le sentiment de conduire une voiture bon marché n’est plus, et on ne peut qu’être agréablement surpris par la qualité de construction et la solidité de la caisse. Naturellement, les versions utilisant le moteur V6 de 3,6 litres sont celles qui impressionnent le plus par leur dynamisme. Les performances sont très relevées et le raffinement mécanique se fait davantage sentir. Fort heureusement, la boîte automatique à six rapports qui ne se mariait en 2008 qu’au moteur V6 peut être commandée en option avec certaines versions à moteur quatre cylindres. Assurément, cette boîte est la clé d’un bon rendement énergétique et d’une conduite plus agréable. Considérez-la donc avant tout.
Hybride à proscrire
Cela m’amène d’ailleurs à vous recommander fortement l’acquisition d’une Malibu à moteur Ecotec et boîte à six rapports, bien avant la version hybride. Voyez-vous, c’est que l’hybride doit composer avec une boîte automatique à quatre rapports qui n’est même pas surmultipliée, et qui annule carrément tout l’effet positif que pourrait offrir l’assistance énergétique électrique. Et comme le système de la Malibu est franchement désuet par rapport à ce que Ford, Honda et Toyota proposent, il est clair que cette option n’est pas valable. Une randonnée de 1 312 km principalement composée de conduite sur autoroutes et routes secondaires s’est soldée par une consommation de 8,4 litres aux 100 km. Vous obtiendrez sans doute le même rendement avec une Malibu régulière (à boîte à six rapports), qui ne vous encombrera pas d’un bloc de batterie dans le coffre et d’un entretien futur possiblement plus délicat.
Dois-je en rajouter ? Cela dit, la Malibu est une routière à découvrir. Hormis une direction qui pourrait être plus communicative et moins élastique, cette berline démontre une conduite franchement étonnante. Le niveau de confort est exceptionnel tout comme le silence de roulement, la tenue de cap est impeccable et le roulis en virage est limité. Quant aux performances du moteur V6, elles n’ont rien à envier à quiconque. Ainsi, il est clair que la Malibu possède les éléments pour voler d’importantes parts de marché aux rivales asiatiques.
FEU VERT
Ligne craquante
Habitacle superbe
Moteur V6 puissant
Boîte à six rapports efficace
Prix raisonnable
FEU ROUGE
Version hybride
Coffre mal conçu
Boîte à quatre rapports désuète
Direction à revoir
Certains plastiques bon marché