Cadillac ATS-V 2016 : la grande Amérique
Points forts |
|
---|---|
Points faibles |
|
Soyons francs, les Américains ont fait de l’automobile ce qu’elle est aujourd’hui. Certes, les premières voitures « modernes » patentées par Karl Benz étaient européennes, mais fermez les yeux et rappelez-vous les grands films hollywoodiens des années 50 et 60, que voyons-nous? Des autos, partout, tout le temps. C’est la culture de l’automobile, qui place cet objet au cœur de toutes les infrastructures qui furent développées depuis.
Cette culture, on la doit à l’Amérique. Pourtant, aussi instigateurs que soient les États-Unis, de 1990 à 2010, disons, 20 ans de malheurs, leurs produits étaient plutôt décevants. Tranquillement, on revient sous les feux des projeteurs, surtout chez Cadillac.
- À lire aussi: Cadillac Crystal White Frost : des ATS-V et CTS-V frigorifiés
- À lire aussi: Cadillac ATS-V : réplique américaine à la BMW M3/M4
La marque fait peau neuve en lançant beaucoup de nouveaux modèles, tous assez réussis, et au chapitre des voitures de performance, elle ne se cache même plus : sa cible, c’est BMW.
Pour concurrencer la BMW M5, nous avons la CTS-V de 640 chevaux, et pour rivaliser avec les M3/M4, nous avons l’ATS-V.
Une voiture axée sur la performance
La Cadillac ATS, la compacte d’entrée de gamme chez Cadillac, a permis de démocratiser la marque, mais surtout, de la rajeunir. Que vous optiez pour la berline ou le coupé, pour la propulsion ou les quatre roues motrices, pour le quatre cylindres turbocompressé ou le V6, vous serez charmé par la voiture, qui a l’étoffe d’une BMW Série 3.
Cela dit, ne concurrence pas la M3 qui veut! L’ATS a beau être une bonne voiture, il ne suffit pas de lui mettre 450 chevaux pour qu’elle soit digne de représenter l’Amérique sur le marché des compactes de luxe de performance, où, rappelons-le, on retrouve, en plus des BMW M3/M4, la Audi RS 5, la Mercedes-AMG C 63, la Lexus RC F, ainsi que l’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio.
Pour commencer, l’ATS-V a subi plusieurs changements cosmétiques, qui ont tous une raison. La disparition des phares antibrouillards permet d’ajouter des prises d’air additionnelles, pour permettre aux radiateurs de refroidir le moteur. La caisse légèrement élargie peut accueillir de gros pneus Michelin Pilot SuperSport larges de 275 mm, conférant à la voiture toute l’adhérence dont elle a besoin pour rouler.
Le capot est percé de plusieurs fentes, qui évacuent la chaleur du moteur. À l’arrière, on retrouve un gros aileron, qui augmente le poids de l’air sur l’arrière de la voiture, afin d’améliorer l’adhérence à haute vitesse. La lumière de freinage surélevée vient joliment s’y encastrer.
Pour propulser la voiture, Cadillac a choisi le V6 de 3,6 litres, greffés de deux turbos, produisant un total de 464 chevaux et 445 livres-pied. À titre d’exemple, une BMW M3 compte sur 425 chevaux (444 avec l’ensemble compétition) et la Mercedes-AMG C 63 S sur 503.
La puissance, acheminée aux roues arrière par une boîte automatique à huit rapports, ou une manuelle à six rapports, permet à la voiture de franchir le 0-100 km/h en 4 secondes.
Pour la maintenir en piste, Cadillac a choisi son excellente suspension à contrôle magnétique, la même que l’on retrouve dans la nouvelle Camaro et dans la Corvette.
À l’épreuve des faits
Avec l’assistance électronique au décollage, l’ATS-V fracasse le 0-100 km/h, et croyez-moi, elle ne s’arrête pas là. Dans les faits, elle peut atteindre 304 km/h, chose que nous n’avons pas testée, bien entendu.
Toutefois, à des vitesses élevées, mais beaucoup plus raisonnables, l’alliance entre la suspension technologique et les pneus de compétition porte ses fruits. L’ATS-V bénéficie dune excellente tenue de route, agrémentée par une direction précise, voire surprenante, pour une voiture américaine. Si l’on ferme les yeux, bien installé dans nos sièges Recaro ajustables à la perfection, on croirait entendre le moteur chanter en allemand. Mais non, c’est bel et bien des grands classiques américains à la Gershwin que l’échappement nous renvoie! Fini le country bas de gamme!
La boîte automatique fait un bon travail, mais l’on apprécierait une meilleure réponse en mode manuel. Si tout va bien, la prochaine boîte à 10 rapports de GM devrait corriger ce problème, proclamée la plus rapide au monde selon le constructeur, mais gardons ce sujet pour un autre moment.
En tant que voiture « normale », l’ATS-V sait faire preuve de civilité. Si l’on enlève le mode Sport pour passer en mode Balade, la voiture devient douce, confortable. Les roues de 18 pouces se font oublier, même sur de mauvaises chaussées, et le bel habitacle que Cadillac a fignolé rend les balades agréables. Une chose est agaçante, toutefois : l’interface tactile de l’écran d’infodivertissement est très salissante, et avec le reflet du soleil, ce n’est que traces de doigts... D’autre part, les places arrière sont assez ordinaires…
Quoi qu’il en soit, l’ATS-V est une grande voiture américaine, une auto dont nous parlerons longtemps. Si vous avez un petit regain de patriotisme, vous pouvez vendre votre M3 en toute confiance, vous ne serez pas déçu!