Audi A8/A8L/S8, une voiture d'exception
Audi ne fait rien comme les autres. Alors que les autres marques germaniques étaient les championnes de la propulsion, ce manufacturier se concentrait sur la traction pour ensuite développer la transmission intégrale dans les voitures de tourisme. Il a adopté une approche toute aussi originale avec sa berline de luxe A8 qui, dès son entrée en scène, proposait le rouage intégral Quattro de même qu’une plate-forme et une carrosserie en aluminium. Malheureusement, les premières générations de ce modèle étaient affublées d’une silhouette plus que discrète. AUDI A8 / A8L / S8 C’ C’ était toutefois il y a une couple de décennies et, si la mécanique est toujours aussi raffinée de nos jours, des gains immenses ont été faits en matière de design extérieur. Dorénavant, cette voiture nous propose un bel équilibre entre son audacieuse partie avant, qui comprend une grille de calandre bien en évidence, ses lignes latérales accentuées par un surplomb à la hauteur de la ceinture de caisse et sa section arrière s’harmonisant très bien au reste de la carrosserie. Nous sommes loin des silhouettes destinées à intéresser les croquemorts. Cette belle exécution est signée Dany Garand, un styliste originaire du Québec qui a également dessiné la Q7.
La référence en la matière
Dans l’industrie automobile, les habitacles conçus et fabriqués par Audi sont réputés pour être ce qu’il se fait de mieux aussi bien en matière de conception que d’exécution. Il est donc normal que le modèle haut de gamme de la marque soit encore mieux réussi. On ne tente pas de nous éblouir par des astuces visuelles ou des gadgets inutiles. Les matériaux, les couleurs, les lignes de la planche de bord, la conception de la console, tout se marie et s’harmonise pour créer une impression de luxe. Et ici, pas de toc ! Les cuirs sont parmi les plus fins et l’aluminium brossé n’est pas du plastique mais bien la vraie chose. Et si vous croyez que les Lexus sont la référence en fait de finition intérieure, jetez un coup d’oeil à l’habitacle de cette Audi. Vous allez changer d’idée.
Les sièges avant sont confortables, réglables de toutes les façons possibles, et chauffants et climatisés selon la saison. De plus, malgré les dimensions extérieures assez imposantes, les places arrière sont quelque peu justes dans la version à empattement régulier. Pour que les occupants de cette berline puissent prendre leurs aises, il est plus sage d’opter pour la version à empattement allongé. Comme toute voiture de luxe qui se respecte, seulement deux places arrière sont disponibles, l’espace central étant réservé à un accoudoir.
Je vous fais grâce de tous les gadgets et accessoires, mais il est presque impossible de ne pas trouver l’accessoire voulu pour votre confort. Par contre, le réglage de la climatisation, du système audio et d’autres éléments semblables est confié à une molette placée sur la console. Ce système appelé MMI nécessite un certain temps avant que l’on s’y habitue, même si son fonctionnement est plus simple que le bouton i-Drive de BMW.
Une voiture pour conducteur
Bien des berlines de luxe se contentent de nous gaver d’accessoires onéreux et des matériaux les plus exotiques, tout en laissant de côté l’agrément de conduite et la tenue de route. Là encore, l’A8 se démarque, car sa conduite est vraiment similaire à celle d’une berline sport. En fait, elle me semble plus intéressante à ce chapitre que l’A6. Il faut dire que la plate-forme de type Space Frame réalisée en aluminium est à la fois rigide et légère, ce qui influence certainement le comportement routier, d’autant plus que les suspensions, elles aussi en aluminium, sont très efficaces. Le moteur V8 de 4,2 litres d’une puissance de 350 chevaux et la boîte automatique à six rapports forment un tandem bien adapté à la voiture. Cette dernière est très neutre en virage et sa stabilité latérale est exemplaire. Tous ces éléments se conjuguent pour nous offrir une conduite fort agréable et aussi rassurante lorsque les conditions de la chaussée se détériorent.
J’ai eu l’occasion de conduire cette voiture sur une route recouverte de gadoue, et alors que tous les autres conducteurs avaient des problèmes de stabilité et d’adhérence, ma Audi demeurait imperturbable. Les conducteurs plus sportifs verront leurs attentes comblées avec la S8 et son moteur V10 de 450 chevaux. Soulignons que ce modèle me semble destiné davantage aux autoroutes allemandes qu’aux routes cahoteuses du Québec. Enfin, ultime modèle, la version propulsée par le moteur W12 affiche la même puissance que la S8, mais la douceur du moteur est de loin supérieure. Il est vrai que cette allemande de luxe se vend à des prix prohibitifs, mais vous en avez pour votre argent. Il faut une fois de plus souligner que sa silhouette ultra sobre lui fait perdre des ventes en Amérique.
FEU VERT
Confort assuré
Choix de moteurs
Mécanique raffinée
Tenue de route exemplaire
Agréable à conduire
FEU ROUGE
Fiabilité perfectible
Plusieurs options chères
Dépréciation rapide
Certaines commandes complexes