Chevrolet Traverse 2009, le quatrième de la série...
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À tort, GM s'est trop souvent prêté au jeu des multiplications de modèles en offrant à la clientèle trois ou quatre modèles semblables simplement vendus sous différentes bannières. On peut par exemple penser au récent quatuor de fourgonnettes Uplander/Montana SV6/Relay/Teraza, qui s'est avéré être un lamentable échec. Malgré ces erreurs répétées maintes fois, le constructeur nous arrive cette année avec une quatrième interprétation de son véhicule multisegment pleine grandeur. En effet, après l'arrivée du trio Enclave/Acadia/Outlook en 2007, voilà que Chevrolet embarque aussi dans la parade avec le Traverse.
Assurément, le Traverse hérite de bonnes bases. Ses trois jumeaux non identiques lancés l'an dernier se sont mérités maintes éloges, et avec raison. Toutefois, la conjoncture économique actuelle qui se traduit également par une descente aux enfers pour GM cadre mal avec l'arrivée sur le marché de notre sujet. Actuellement, GM en est même à considérer l'abandon de plusieurs marques, et donc de plusieurs modèles. Il faut rationaliser, réduire le nombre de produits offerts et ramener l'entreprise à la taille qu'elle représente réellement sur le marché nord-américain. L'arrivée d'un nouveau joueur, qui ne remplace rien, est donc discutable.
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Évidemment, Chevrolet ne disparaîtra pas. L'arrivée du Traverse est donc en quelque sorte une bonne chose, puisque sa survie est quasi assurée. En revanche, cela pourrait signifier qu'éventuellement, on abandonnerait la production d'un ou deux de ses jumeaux, à la suite de la disparition d'une division. Et en considérant les ventes plus discrètes du Saturn Outlook, on pourrait croire qu'il s'agirait du premier modèle visé.
Pareil, mais différent!
Par ses dimensions et ses formes, il est facile de faire un lien entre le Traverse et ses frères. Mais il est tout aussi facile de le distinguer, grâce à son style distinctif. Au premier coup d'œil, la calandre propre à Chevrolet frappe, annonçant fièrement la provenance du véhicule. Puis, de côté, ce sont les glaces latérales arrière qui, faisant un crochet vers le haut, contribuent à renforcer sa personnalité. Finalement, la partie arrière se caractérise par une lunette en V et par des lentilles aux formes plus élaborées que sur les Acadia et Outlook.
À bord, l'éclairage d'ambiance bleu de mer envahit l'habitacle, les GMC et Saturn affichant respectivement le rouge et l'orangé. La planche de bord très élégante affiche une belle partie centrale qui chute vers la console centrale, incorporant comme de coutume les commandes de ventilation, du système audio, ainsi que plusieurs autres boutons. La console centrale, avec son accoudoir coulissant et ses deux porte-gobelets, est toutefois directement reprise de ses jumeaux.
Personnellement, j'affectionne particulièrement le confort des sièges ainsi que la position de conduite, qui s'améliore notamment par la présence d'un volant télescopique. En revanche, il m'a fallu constater une qualité de finition inférieure à celle du GMC Acadia, particulièrement en ce qui a trait à l'agencement des divers panneaux de portes et de la planche de bord. Ce n'est rien de catastrophique, mais il faut admettre qu'à ce niveau, Ford fait beaucoup mieux avec le Flex.
Le Traverse est un véhicule imposant et aux formes bien définies, ce qui lui permet d'offrir plus d'espace que la moyenne pour tous les passagers. Même à la troisième rangée, l'accès est facile et l'espace est honnête. Bien sûr, on peut rabattre les sièges de plusieurs façons pour bénéficier d'un vaste espace cargo. Derrière les sièges avant, le Traverse peut même se vanter d'offrir le plus vaste espace cargo de sa catégorie.
Quelques gadgets bien appréciés
La version mise à l'essai, loin d'être la plus luxueuse, était caractérisée par une petite caméra de recul logée à même le rétroviseur, ainsi que par un sonar de détection d'obstacle. Ensemble, ces deux dispositifs permettent au conducteur de ne rien perdre de vue, et ce, sans avoir à débourser une fortune pour un écran de navigation qui accompagne normalement ce genre d'option. Et toujours dans l'optique d'optimiser la visibilité et l'évitement d'obstacle, Chevrolet a aussi doté son Traverse de rétroviseurs avec lentille à grand angle. Il s'agit d'une idée toute simple, certes, mais oh combien appréciable.
Le moteur V6 de 3,6 litres offert l'an dernier chez ses frères reçoit cette année quelques changements, qui lui permettent d'être plus performant et, dit-on, moins gourmand. C'est notamment grâce à l'adoption d'un système d'injection directe de carburant que ce V6 offre maintenant le souffle auquel on aurait dû avoir droit dès son arrivée en 2007. On le sent aujourd'hui plus souple et vivant, et plus enclin à être à la hauteur lors de dépassements. D'une puissance de 281 chevaux (288 sur la version LTZ grâce à la présence d'un système d'échappement double), il fait toujours équipe avec une boîte à six rapports, d'une grande efficacité.
Côté consommation, il faut prévoir une moyenne minimale oscillant entre 12,5 et 13,5 litres aux 100 kilomètres, selon la saison et le type de rouage sélectionné. En effet, le Traverse est offert en version à deux ou quatre roues motrices, la première étant dotée de roues motrices avant. Dans le cas du modèle à traction intégrale, on nous propose un système de type réactif, nettement plus efficace que celui de l'actuel Chevrolet Equinox.
Imposant, mais maniable
Malgré ses dimensions imposantes, le Traverse est on ne peut plus maniable. Pour cela, remercions la direction qui affiche un court diamètre de braquage et qui transmet un excellent feedback au conducteur. Sur la route, la Traverse fait sentir sa robustesse et sa qualité de construction en ne laissant entendre aucun craquement ou bruit de caisse. L'insonorisation est à la hauteur, le confort est exceptionnel et la visibilité est bonne, peu importe l'angle. Le Traverse démontre également un bel équilibre sur la route, ainsi qu'une tenue de cap exceptionnelle. Les entrées en virage se font sans riposte et le roulis est passablement limité. Quant aux manœuvres d'évitement, elles se font de façon plus sécuritaire qu'avec un Toyota Highlander ou un Hyundai Veracruz. Encore une fois, merci à la direction, d'une grande rapidité.
La version mise à l'essai, qui n'était pas dotée de la traction intégrale, m'a cependant laissée sur mon appétit en conduite hivernale. Sur sol enneigé, le véhicule patine plus facilement que la moyenne, ce qui entraîne bien sûr une usure prématurée des pneus, mais aussi la mise en fonction du système antipatinage. Et puisque ce dernier est sensible et peu permissif, il m'a souvent fallu le désactiver pour être en mesure de partir d'un coin de rue en ne retardant pas le trafic me suivant. Aussi, il faut savoir que la version à deux roues motrices laisse sentir un petit effet de couple qui n'a rien d'exagéré, mais qui, en certaines situations hivernales, peut se transformer en problème. Bref, vivement la traction intégrale pour l'hiver.
Chose certaine, le Traverse permettra aux concessionnaires Chevrolet de voir réapparaître une clientèle perdue depuis belle lurette suite au déclin du marché des VUS intermédiaires. Et sans en mettre ma main au feu, il y a fort à parier pour qu'il devienne plus populaire que ses homologues offerts chez les autres divisions de GM.