Kia Sportage 2017 : à l'assaut des meneurs
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Lorsque Kia a décidé de revitaliser sa gamme de produits, la jeune marque coréenne s'est tournée vers Peter Schreyer, qui était à l'époque chargé de dessiner les nouveaux véhicules d'Audi. Avant d'accepter le poste, M. Schreyer avait posé sa condition : il était partant pour insuffler un nouveau look aux voitures et VUS de la marque, mais il fallait que la qualité générale s'améliore. Pas question d’afficher son style caractéristique sur des véhicules bas de gamme!
Kia a accepté : le premier véhicule à voir le jour de cette union fut l'Optima 2008, une berline qui en a pris plus d'un par surprise. Pour la première fois, une auto coréenne pouvait se permettre de tutoyer les bagnoles japonaises qui mènent le segment depuis la nuit des temps! Depuis cinq ans, la qualité des produits Kia a fait des bonds de géants.
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C'est maintenant le Sportage qui est modernisé une fois de plus : pour 2017, ce VUS compact a été complètement revu, recevant non seulement un nouveau look — gracieuseté de Peter et son équipe —, mais aussi d'une abondance d'améliorations destinée à le hisser au sommet du peloton.
Nous avons fait connaissance avec le Kia Sportage 2017 en Colombie-Britannique; là, nous l'avons examiné avec minutie.
A-t-il passé le test?
À grand coup de planche à dessin
Premièrement, il est difficile de passer à côté du look du Sportage. Que l'on aime ou non, force est d'admettre qu'il ne laisse personne indifférent. Les lignes effilées et anguleuses de la génération précédente ont disparu, laissant place à des formes musclées et organiques. Les phares sont maintenant montés très haut dans le devant, et la grille Tiger Nose de Kia est plus basse.
Les flancs du Sportage remontent vers l'arrière, ce qui donne un look dynamique à l'ensemble. Finalement, les grosses roues de 19 pouces — sur les versions SX — et la barre horizontale à DEL servant de feux arrière finalisent le look jeune et différent que Kia recherchait. Même si j'adore le style du nouveau Sportage, j'ai des doutes quant à sa beauté à long terme : dans trois ou quatre ans, il sera intéressant de voir comment les stylistes feront pour maintenir son style...
J'ai aussi été déçu de constater que les clignotants arrière n'ont pas été relocalisés par rapport à l'ancienne version. Ils sont toujours situés dans le bas du pare-chocs, séparés des feux de freinage. Cet arrangement rend, à mon avis, les mouvements du Sportage difficiles à prévoir dans la circulation. Nos yeux ne sont généralement pas portés à regarder les réflecteurs d'un pare-chocs arrière, et il arrive que l'on soit surpris par une manœuvre qui n'avait pas été annoncée.
L'habitacle du Sportage n’étonnera personne qui s'est déjà assis dans la nouvelle Kia Optima 2016 : les plastiques sont de très bonne facture, la grande majorité des surfaces que l'on touche régulièrement sont en caoutchouc ou en cuir, les sièges sont bien finis — même ceux en tissu des modèles de base sont confortables et doux au toucher — et les boutons ne donnent pas l'impression de sortir d'un catalogue Fisher-Price.
La visibilité est aussi bonifiée, les angles morts ayant été diminués par rapport à l'ancien modèle. Grâce aux améliorations dans sa structure, le Sportage 2017 est 39 % plus résistant à la torsion, et Kia annonce que pas moins de 103 mètres d'adhésif structurel sont utilisés pour raffermir le châssis. Tout cela améliore évidemment la sécurité, mais le silence à bord en est également relevé. En termes de qualité, le Sportage peut désormais rivaliser avec les meilleurs du segment, dépassant allègrement certains véhicules japonais qui se sont assis sur leurs lauriers...
Le S dans VUS
Si quelques-uns de ses concurrents semblent l'avoir oublié, le sigle VUS signifie Véhicule Utilitaire Sport. À ce chapitre, le Sportage m'a franchement impressionné. Ses suspensions ont reçu plusieurs améliorations pour les rendre plus sportives que celles du Hyundai Tucson (puisque ces deux modèles partagent diverses composantes). Sans entrer dans les détails techniques, Kia a passé beaucoup de temps sur les petites choses qui rendent la conduite agréable : on peut prendre un virage avec entrain sans que le véhicule tangue, et la direction électrique réagit avec plus de vivacité. Il y a également beaucoup moins de mollesse dans le volant, une caractéristique typique de ce genre d'assistance.
Deux motorisations seront disponibles chez nous : les versions de base héritent d'un 2,4 litres développant 181 chevaux et un couple de 175 livres-pied, tandis que la gamme SX vient avec un 2,0 litres turbocompressé fort de 237 chevaux et 260 livres-pied. Si le moteur turbo est évidemment plus amusant à piloter, le 2,4 litres fait amplement l'affaire dans les conditions normales. La seule boîte de vitesses offerte est une automatique à six rapports.
La traction vient de série sur tous les modèles — sauf la SX —; cependant, Kia s'attend à ce que 70 % des acheteurs optent pour l'intégrale. Ce système réagit en temps réel pour envoyer le couple à la roue qui en a le plus besoin. En condition normale, il fait transiter 95 % de la puissance par l'essieu avant.
À basse vitesse, on peut simuler un différentiel central verrouillable en enfonçant un bouton. De cette façon, 50 % du couple est envoyé à chaque essieu. Cela ne transforme pas le Sportage en Jeep Wrangler, mais c'est suffisant pour s'aventurer sur une route forestière en mauvais état... ou pour sortir d'un banc de neige à Montréal!
Destiné à dominer?
Kia a connu une progression fulgurante au cours des dernières années; le constructeur est passé de pourvoyeur d'autos bon marché à concurrent sérieux dans tous les segments où il est présent. Avec le tout nouveau Sportage 2017, Kia risque de frapper fort dans les ventes des Honda CR-V, Toyota RAV4 et autres Mazda CX-5.