Kia Borrego 2009, ordinaire et vraiment pas nécessaire...
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Ai-je vraiment besoin de vous dire à quelle vitesse la valeur marchande des Trailblazer, Explorer, Commander et Pathfinder dégringole? Eh bien, sachez que pour le Borrego, c'est pareil. Et la raison est simple : l'offre pour ce genre de VUS est de beaucoup supérieure à la demande. Donc, à quoi bon introduire un tel véhicule dans un marché déjà inondé en 2009 alors que la clientèle crie haut et fort qu'elle ne veut tout simplement plus de ce genre de camion?
Chez Kia, on nous répond qu'en dépit d'une baisse de la demande, il existe toujours une clientèle aux besoins spécifiques, désireuse de conduire un VUS à châssis indépendant, ce qui est vrai. Mais comme je l'ai précédemment mentionné, le marché est déjà saturé. L'exercice de Kia qui consiste à introduire son Borrego tient donc du masochisme, puisque nous pouvons déjà affirmer qu'un échec commercial en résultera.
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Évidemment, lors de la création de ce modèle, Kia n'avait pas prévu la hausse faramineuse du coût du carburant, ainsi que la crise économique qui sévit actuellement à l'échelle mondiale. On ne peut donc pas totalement blâmer le constructeur dans cette histoire, qui s'est vu dans l'obligation de mener son projet à terme, même en prenant conscience de l'éventuel marasme économique.
Toujours est-il que Kia propose contre vents et marées son plus gros VUS jamais offert. Comme le Sorento, qui sera prochainement renouvelé dans une toute nouvelle formule, le Borrego fait appel à une structure de type châssis à échelle. Cette configuration lui permet notamment de bien se comparer aux ténors de la catégorie en matière de remorquage. Adeptes de chiffres, sachez que le Borrego peut tracter des charges de 2 268 kilos en version V6, et de 3 402 kilos en version V8. Oui, vous avez bien lu, un V8.
337 chevaux…
C'est la première fois de son histoire, que ce constructeur propose une telle motorisation. D'une puissance de 337 chevaux, le moteur offre une souplesse et un souffle étonnants. Mais vous vous en douterez, ce n'est pas ce lui qui sera considéré par la majorité des quelques acheteurs. On se tournera plutôt majoritairement du côté du V6 de 3,8 litres, lequel produit 276 chevaux et 267 lb-pi de couple. Accouplé à une boîte automatique à cinq rapports, il se veut un brin rugueux et drôlement moins en verve que le V8. Les accélérations demeurent assurément dans la moyenne des temps, mais le V6 semble détester subir des sévices.
Bien évidemment, la consommation d'essence n'a rien d'économique, quoiqu'elle n'est guère supérieure à la moyenne. En version V6, il faut prévoir environ 14,5 litres aux 100 kilomètres, alors que le V8 vous dirige vers les 16 litres.
Le Borrego déçoit rapidement sur la route, en raison d'un amortissement très sec. La fermeté des amortisseurs, jumelée à la présence d'un essieu arrière rigide, engendre des chocs passablement prononcés, surtout sur pavé endommagé. De plus, le train arrière affiche une légère tendance au sautillement, problème que bien des constructeurs ont su régler depuis belle lurette, même avec une configuration similaire. Heureusement, le châssis et la caisse semblent bien encaisser les chocs. La bonne qualité d'assemblage se fait aussi sentir par l'absence de craquements.
Conduite hasardeuse
Derrière le volant, le conducteur compose avec une direction plutôt engourdie qui ne transmet que peu de rétroaction de la route. Et même si la suspension semble à première vue plutôt ferme, le roulis en virage est considérablement prononcé. Il faut donc apprendre à doser l'accélérateur en virage, surtout si vous avez l'habitude d'une voiture.
Évidemment, le Borrego s'équipe d'un système de quatre roues motrices complet. Toutefois, le modèle EX V6 et les deux versions à moteur V8 reçoivent un mode " Auto ", contrairement à la version LX qui se contente d'un mode deux roues motrices. Dans tous les cas, les modes 4Hi et 4Low sont offerts, en combinaison avec le contrôle dynamique de stabilité avec aide à la descente en pente.
Des gênes d'Envoy
Le Borrego n'est pas laid, tout comme c'est le cas de la majorité des produits de la marque. Toutefois, on ne peut pas dire que les stylistes ont ici œuvré de beaucoup d'originalité, puisque le parallèle esthétique avec le GMC Envoy est flagrant. Certes, les lignes sont plus fluides et un brin plus modernes, mais en les plaçant côte à côté, la ressemblance est frappante.
À bord, on retrouve de l'espace pour sept occupants, ce que plusieurs rivaux (dont l'Envoy) n'offrent pas. Le confort est louable et la position de conduite est optimisée par de nombreux réglages. Le poste de conduite, à défaut d'être esthétiquement très inspiré, propose une ergonomie sans faille et une belle attention aux détails. Vous trouverez d'ailleurs à bord un nombre incalculable d'espaces de rangement, ainsi que toutes les commodités dernier cri en matière de système audio. En revanche, aucune trace d'un système de communication mains libres, de navigation ou de divertissement. Curieux…
Même à la troisième rangée, le confort est supérieur à la moyenne, ce qui est tout à l'honneur de Kia. L'espace est vaste et le dégagement est de bien meilleur augure qu'à bord d'un Jeep Commander. Et bien sûr, il ne suffit que de rabattre les sièges pour obtenir un espace cargo très vaste, totalisant 2 765 litres.
Aussi solide qu'un Américain?
Je me dois d'admettre qu'à défaut de nous offrir quelque chose de très raffiné, Kia a su faire de son plus gros VUS un dur de dur. Il est évidemment difficile de savoir à ce moment s'il passera à travers les années avec la même endurance qu'un Ford Explorer, mais tout porte à croire que oui.
Cela dit, le Borrego peut-être un choix sensé dans la mesure où vous l'obtenez à bon prix. Ce segment de marché est aujourd'hui si peu populaire que mon instinct me dirigerait davantage vers des valeurs sûres comme le Ford Explorer, mais la facture, ça compte toujours. Et encore une fois, Kia fait preuve d'agressivité à ce niveau. N'oubliez cependant pas que dans le cas d'un joueur américain, le prix de l'étiquette est souvent très loin du prix final et que l'aubaine peut s'avérer tout aussi alléchante de leur côté.