Ram ProMaster City 2016 : VUVPS (Véhicule utilitaire vraiment pas sport)
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Parmi les véhicules les moins sexy offerts au Canada (et sans doute au monde!), le Ram ProMaster City tient une place de choix. Si cette étrange boîte sur roulettes roule sur nos routes, c’est grâce au rachat de Chrysler par Fiat. En effet, sur le marché européen, ce Ram ProMaster City est un Fiat Doblo.
Ce Ram s’inscrit dans la nouvelle vague de véhicules commerciaux que l’on pourrait qualifier de compacts. Outre le ProMaster City, cette catégorie comprend les Nissan NV200, Ford Transit Connect et, dans une certaine mesure, le Mercedes-Benz Metris.
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Fait pour le travail
Si la carrosserie du PMC (écrire ProMaster City au long trop souvent, ça use le clavier) donne dans l’utilitaire, que dire de son habitacle! Les matériaux sont plus résistants que doux au toucher, les commandes sont grosses et facilement manipulables avec des gants et les espaces de rangement sont nombreux et suffisamment gros (quoique j’ai trouvé difficile de dégoter un bon endroit pour déposer mon cellulaire, un LG G4). Les designers ont prévu plusieurs cavités ici et là dans le tableau de bord et une tablette au-dessus du conducteur et de son passager.
Les plastiques sont durs mais ne s’égratignent pas à rien, un bel atout dans un véhicule qui ne sera pas dorloté. La finition générale est correcte, sans plus; en tout cas, elle est nettement mieux réussie que dans le Nissan NV200. L’excellent système d’infodivertissement UConnect arrive de série dans la livrée SLT et, en option, il est possible de se prévaloir d’un GPS d’une navrante banalité. En option toujours, on retrouve la caméra de recul. Si l’image qu’elle projette le jour est nette, il en va tout autrement la nuit...
Même si le PMC Wagon possède une rangée de sièges à l’arrière, on se doute bien que personne ne va s’en porter acquéreur pour le simple plaisir d’amener la petite famille au Zoo de Granby. Il s’adresse aux entrepreneurs qui désirent transporter des travailleurs et des objets. Si les humains ne sont pas nécessaires, il est toujours possible d’opter pour le PMC Cargo Van qui ne compte pas de siège à l’arrière mais un espace de chargement vraiment plus intéressant (2 880 litres contre 3 729). Beaucoup d’entreprises se spécialisent dans la confection, souvent sur mesure, de tablettes ou de tiroirs qui meubleront les côtés intérieurs de la boîte. Pour faciliter le chargement et le déchargement, les portes arrière asymétriques s’ouvrent à 90 degrés puis, en faisant simplement basculer une petite clenche, à 180 degrés. Le plancher est bas et une bande de PVC protège le dessus du pare-chocs.
Les sièges avant sont durs mais confortables. Leur dossier s’ajuste au moyen d’une « molette à la Volkswagen », ce qui veut dire qu’elle est détestable... Les sièges arrière sont d’un confort moins relevé, on s’en doute. Il est possible de les faire basculer vers l’avant avec facilité pour agrandir un espace de chargement déjà grand et mieux fini que celui du Nissan NV200.
Service de livraison rapide… ou presque
Pour mouvoir cette boîte, FCA (Fiat Chrysler Automobiles) fait appel à un quatre cylindres MultiAir2 de 2,4 litres développant 178 chevaux et 174 livres-pied de couple. Le PMC ne pèse que 1 680 kilos — il s’agit d’une boîte vide, ne l’oublions pas —, ce qui donne des accélérations correctes. Le 0-100 km/h ne prend que 11,0 secondes et une accélération entre 80 et 120 km/h se fait en 9,1 secondes. C’est amplement suffisant pour faire de la livraison!
Une boîte automatique à neuf rapports active les roues avant. Cette transmission s’attire son lot de critiques partout où elle se retrouve mais, dans le PMC, du moins dans le nôtre, elle se comportait convenablement. Elle était un peu lente à rétrograder mais on ne peut quand même pas trop lui en demander…
Bâillements
Sans doute pour décourager toute tentative de plaisir au travail, la conduite d’un PMC est tout à fait ennuyante. La direction est légère et plus ou moins précise. En plus, le volant ne s’ajuste pas en profondeur. Ce qui ne m’a pas dérangé, remarquez. Le moindre mouvement brusque imprimé à cette direction fait ressortir un considérable roulis, les suspensions n’étant pas conçues pour une activité frôlant le dynamisme. Les freins, un duo disques/tambours, effectuent bien leur tâche lorsque le véhicule est allège. Or, le PMC est appelé à être lourdement chargé (854 kilos – 1 883 livres) ou à tirer une remorque allant jusqu’à 907 kilos (2 000 livres). Les distances de freinage, qui me sont apparues un peu longues quand la boîte est vide — je n’ai pas pu les mesurer — devraient s’allonger une fois celle-ci pleine. Un arrêt d’urgence simulé fait ressortir une pédale trop dure et un important transfert de poids vers l’avant, une situation qui pourrait toutefois être moins évidente avec du poids dans la boîte.
Le ProMaster City risque fort de s’imposer dans sa catégorie. Cependant, il s’agira toujours d’un véhicule marginal et indéniablement plus utilitaire que ludique. Et le fait qu’il ne s’appelle pas Fiat devrait aussi plaider en sa faveur, la réputation de piètre fiabilité de la marque étant bien établie. Toutefois, si l’on se fie à l’expérience générale de quelques personnes (et à la nôtre), la fiabilité du PMC ne semble pas problématique. Si vous possédez un tel véhicule, faites-nous part de votre expérience!
- Comparez le Ram ProMaster City avec le Nissan NV200.