Lincoln MKX 2016 : dans la tempête
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C’est après avoir choisi de fermer Mercury que le grand patron de Ford du moment, Alan Mullaly, avait décidé de prendre les budgets accordés à la division et les transférer à la refonte de Lincoln. Cette marque moribonde commandait du sang neuf. Terminé le temps des clones de produits Ford. Depuis, elle porte le nom de La compagnie automobile Lincoln.
Parmi les modèles de la gamme, le MKX occupe une place importante. Il se refait une beauté pour 2016, tout comme son pendant chez Ford, le Edge. Sans révolutionner le genre, les stylistes ont peaufiné la grille en forme de moustache. Moins envahissante, elle marque l’image de Lincoln. Enfin, pour le moment! Avec le dévoilement de la MKZ transformée, parions sur un changement d’orientation à ce chapitre.
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Sa silhouette, plutôt élégante, a des proportions dans la norme. Rien pour faire tourner les têtes, mais tout de même dans le coup pour plusieurs années. Un peu comme les fourgonnettes, il est difficile de réinventer le genre dans cette catégorie. Sa partie arrière affiche une bande associant les feux qui traverse le hayon.
Pour le prix!
Du côté de l’habitacle, la réalisation de l’ensemble est honnête, mais je me serais attendu à mieux que ça côté présentation. Compte tenu de la facture élevée du multisegment, j’aurais apprécié un aspect plus éclatant. Pas de boiseries, peu d’aluminium, que du cuir noir. L’exécution est digne des véhicules de ce rang, mais il manque cette touche que l’on retrouve dans les voitures de luxe. Car c’est dans ce créneau que le MKX s’inscrit.
Si la majorité des accessoires sont à portée de main, certaines commandes sont irritantes. Je suis peut-être trop vieux, mais les boutons poussoirs qui remplacent le levier de vitesses en sont un exemple. Et comme j’ai certaines réserves sur les écrans tactiles, le système SYNC est également un élément négatif pour moi. Mais la nouvelle génération apprécie sûrement!
Positivement, il faut souligner l’insonorisation exceptionnelle de l’habitacle. Pas un son. C’est vraiment l’aspect qui m’a le plus impressionné par rapport à son cousin, le Ford Edge. C’est probablement son plus grand avantage. Les places arrière sont généreuses et le coffre propose un volume intéressant.
Gourmand, mais efficace
Le nouveau MKX peut s’équiper de deux groupes motopropulseurs. Le premier, plus traditionnel, est le V6 de 3,7 L pour 303 ch. Mais c’est la version venant avec le quatre cylindres EcoBoost de 2,7 L que nous avons essayée. D’entrée, ce moteur dispose de 32 chevaux supplémentaires, soit 335 au final. C’est déjà mieux. En plus, il consomme un peu moins. Mais je dis bien « un peu »! J’ai maintenu une moyenne de 11,2 l/100 km pendant les deux semaines que je l’ai conduit. Et pas toujours en situation idéale.
Ce moteur affiche une diminution du poids sur le train avant et c’est nettement perceptible. Il est nerveux et fournit des accélérations franches et linéaires. Les reprises sont également intéressantes. Ce groupe se complète par une boîte automatique à six rapports. Il faut mentionner l’efficacité du rouage intégral, de série bien sûr. J’ai pu mesurer son efficacité entre Montréal et Trois-Rivières pendant la tempête de neige de la période des Fêtes. Il est vrai que la qualité des pneumatiques y est pour quelque chose.
C’est au chapitre du rayon de braquage que le MKX perd des points. Les manœuvres de stationnement doivent toujours, ou presque, se faire en deux étapes. Dommage! Pour ce qui est des dernières technologies d’aide à la conduite, notre MKX les avait toutes : assistance au stationnement avec caméra avant, caméra 360 degrés, détecteur de changement de voie, régulateur de vitesse adaptatif et système précollision. Nommez-les, il les avait.
C’est peut-être en partie pour cette raison que la facture a grimpé à un niveau insoupçonné. Malgré ces nombreuses qualités, notre MKX annonçait un coût de 67 790 $ avant transport et préparation. Et les taxes n’y sont pas encore! À ce prix, le choix est vaste et souvent plus intéressant. Voilà pourquoi, je peux me permettre d’être critique concernant la présentation de l’habitacle. Je me serais attendu à un intérieur plus étoffé et à une silhouette plus exclusive. Pas à un Edge haut de gamme.
En fin de compte, la marque haut de gamme de Ford prend finalement position. Longtemps maintenu en vie artificiellement, Lincoln peut alors espérer prendre la part de marché qui lui revient en Amérique du Nord. Mais ce n’est pas avec ce MKX que Lincoln peut penser rivaliser avec les constructeurs allemands de ce monde. Il faudra travailler un peu plus fort. Même son concurrent direct, Cadillac, fait mieux. N’en déplaise aux amateurs de la marque.
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