Porsche Panamera GTS: Le plaisir sans turbo
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Chez Porsche, les lettres GTS représentent le juste milieu. Le juste milieu entre la version de base (quand même pas si de base que ça!) et la livrée la plus performante qui, trop souvent, n’est appréciée que pour son appellation Turbo S.
La Panamera de base possède un V6 de 310 chevaux. Ce n’est pas une indigence mais ce n’est pas non plus le pactole, surtout pour une Porsche. La Turbo S, elle, fait carrément dans la démesure avec son V8 de 570 chevaux. Si l’on fait la moyenne de la puissance de ces deux moteurs, on arrive à 440 chevaux. Or, c’est exactement ce que déploie le V8 de 4,8 litres de la GTS!
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Pas la plus puissante mais la plus plaisante
On le sait, il n’y a pas que la puissance dans la vie. Il faut être capable de bien la faire passer au sol. Et ça, c’est l’affaire de la GTS. Malgré un poids de plus de 1 900 kilos, cette voiture se comporte avec une étonnante agilité.
Lors du Super Auto Show, un événement organisé pour souligner la 50e parution du Guide de l’auto, j’ai eu l’occasion de piloter une GTS sur la piste ICAR. En mode Sport Plus, la direction s’affermit, elle qui l’était déjà passablement. La suspension pneumatique s’abaisse et devient plus dure et la boîte automatique double embrayage à sept rapports se met à passer les rapports avec une vivacité peu commune. Ouvrons une petite parenthèse pour mentionner qu’en mode Normal, je trouve cette transmission assez ordinaire. Suffisamment pour douter de sa prestance une fois les modes Sport ou Sport Plus choisis. Futiles interrogations… Fermons la parenthèse.
150 000 $ de travers
Sur la piste, il en résulte un pilotage étonnamment précis... pour une voiture aussi lourde. La bagnole se place au centimètre près dans chaque virage, la caisse ne présente pratiquement pas de roulis et les freins ne souffrent jamais de la chaleur. Remarquez que lors de nos tours de piste, ils étaient constamment refroidis par la pluie! En sortie de courbe, la puissance est amplement suffisante pour faire décrocher l’arrière, une activité toujours agréable, tempérée par le prix de la voiture (144 455 $). Toutefois, n’allez pas croire que cette GTS soit aussi agile qu’un Cayman, une Boxster ou même une 911, son poids élevé jouant contre elle. Dans le cas d’un Cayman, par exemple, le « se place au centimètre près » aurait été remplacé par « se place au millimètre près ».
Comme toute Porsche qui se respecte, la Panamera GTS possède un système départ-canon (Launch Control) qui autorise un 0-100 km/h en 4,4 secondes selon les données officielles. Je n’ai pas réussi à descendre sous les 5,0 secondes. Il faut dire que le système de départ-canon ne fonctionnait pas avec la précision de celui d’une 911 Turbo essayée l’an passé. Il était plus brusque et le moteur semblait caler un peu. Quoi qu’il en soit, les accélérations, légères comme violentes, sont accompagnées de la sonorité exquise propre aux V8 atmosphériques puissants. Merci aussi à l’échappement sport qui fait partie de l’équipement standard de la GTS.
La GTS peut aussi aller sur la route
Sur la route, les suspensions de la GTS, même en mode Confort, sont assez dures. On a indéniablement affaire à une voiture sport. De plus, les larges pneus (des Pirelli P Zero 255/40ZR20 à l’avant et 295/35ZR20 à l’arrière) suivent fidèlement les moindres craquelures de la chaussée. Le mode Sport Plus rend la voiture très agréable à piloter sur une piste de course et sur une route publique. En ville, en revanche, il est franchement désagréable.
Lors de la semaine d’essai, j’ai obtenu une moyenne de 12,2 l/100 km. Il s’agit d’une excellente moyenne. Cependant, il convient de préciser que bien que j’aie effectué une dizaine de tours du circuit à plein régime, le reste du temps j’ai roulé bien peinard sur des autoroutes.
Pour le reste, on a affaire à une Panamera, avec ses qualités et ses travers. Les sièges avant sont d’un grand confort et ceux à l’arrière le sont presque autant même si leur accès est plus pénible. Les cuirs rouges de notre voiture d’essai apportaient beaucoup de gaieté dans l’habitacle, pour la modique somme de 610 $, ce qui, dans le langage de Porsche, est vraiment modique. La radio Burmester possède une belle sonorité mais elle changeait toute seule de station de radio, passant allègrement du 102,7 au 103,1, sans raison. Parmi les autres « particularités » de notre voiture d’essai, mentionnons une caméra de recul d’une résolution résolument mauvaise la nuit venue.
La qualité des matériaux et de la finition, la large console toute pleine de boutons, la clé de contact à gauche du volant et le gros compte-tours en plein devant le conducteur nous rappellent toutefois qu’on a affaire à une voiture d’exception. La vraie sportive de la famille Panamera, ce n'est pas la Turbo S, c'est la GTS!