Dodge Charger Hellcat : main d'acier dans un gant de fer
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Ma première « vraie » voiture fut une Dodge Magnum RT 2005 noire. Cette grosse familiale représentait pour moi la voiture idéale (c'est encore le cas, soit dit en passant!) : sa conduite était confortable, elle était spacieuse comme pas une et son allure m'avait conquis. Son plus grand atout se trouvait cependant sous le capot. Avec son V8 HEMI de 5,7 litres, elle était le modèle le plus puissant disponible à son lancement (puisque les versions SRT ne sortiraient pas avant 2006). Développant 340 chevaux et un impressionnant couple de 390 livres-pied — envoyés aux roues arrière uniquement, comme un vrai muscle car!), ma Magnum pouvait tenir tête à la majorité des autos sport que mes amis possédaient à l'époque. Les accélérations étaient suffisamment musclées pour vous coller au siège, et j'ai toujours dit qu'elle avait plus de puissance que j'en avais besoin.
Voilà exactement pourquoi j'étais plus qu'enthousiaste lorsque j'ai finalement réussi à réserver la Charger Hellcat pour un essai : celle-ci est construite sensiblement sur la même plate-forme que ma Magnum, mais elle a plus du double de sa puissance; ce n'est pas moins de 707 chevaux qui sont désormais disponibles sous mon pied droit!
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L'âge d'or des muscle cars
Il n'y a pas si longtemps, le modèle le plus puissant de la gamme Charger était la version SRT et son HEMI de 6,4 litres et 470 chevaux. Semble-t-il que ce n’était pas assez pour les ingénieurs qui ont développé le V8 HEMI Hellcat de 6,2 litres; avec l'ajout d'un compresseur de suralimentation (et une révision complète du bloc-moteur, puisque 90 % des composantes sont uniques à cette motorisation), c'est maintenant 707 chevaux qui sont extraits du gros huit cylindres.
Mentionnons que même si certains préparateurs réussissent à obtenir une puissance équivalente — ou supérieure – avec d'autres moteurs, Dodge vend le Hellcat avec une garantie complète de 5 ans/100 000 kilomètres sur le groupe motopropulseur.
Une fois ce gros engin entré au chausse-pied dans le compartiment moteur, les ingénieurs se sont penchés sur la maniabilité; grâce à une suspension ajustable (de ferme à ultra ferme), des pneus Pirelli P Zero ainsi que d’énormes freins Brembo (les plus gros jamais installés sur un modèle de production), la voiture peut même se targuer d'être relativement agile... un exploit pour une berline de près de 2 000 kilos!
Mais le plus beau, c'est que l'apparence de la Charger Hellcat n'est pas foncièrement différente de celle d'une SRT; elle a les mêmes pare-chocs, le même capot, les mêmes jantes... À moins de reconnaître le petit badge situé juste derrière les roues avant, personne ne saura que vous êtes au volant de la plus puissante voiture de production jamais vendue.
Un exercice de retenue
Conduire la Charger Hellcat est une expérience à deux facettes; d'un côté, on est assuré de ne JAMAIS manquer de puissance. Besoin de dépasser sur une ligne pointillée dans une zone qui semble un peu trop courte? On n'a qu'à enfoncer l'accélérateur au tiers de sa course : la boîte automatique à huit rapports (la seule disponible) rétrogradera de 2 rapports et vous gagnerez instantanément 50 ou 60 km/h.
L'envers de la médaille, c'est qu'il faut constamment être vigilant; si l’on profite un peu trop des accélérations diaboliques (accompagnées d'une trame sonore digne des gros V8 à carburateur d'antan), on dépasse vite la zone « Non, Monsieur l'agent, je ne sais pas à quelle vitesse je roulais » pour entrer dans la zone « Oui, officier, j'ai bien compris les raisons de mon incarcération »... La Charger Hellcat peut supposément rouler a plus de 320 km/h — ce qui en fait la berline de production la plus rapide au monde, d'ailleurs —, et je n'ai aucun problème à imaginer qu'elle atteint cette vélocité assez rapidement.
Une fois passé le choc initial d’accélérations aussi brutales, on se rend compte que la Hellcat est restée suffisamment proche de ses bases; au fond, il s'agit encore d'une Charger, ce qui fait qu'elle est confortable, silencieuse et parfaitement capable de longs trajets. Mais le point le plus impressionnant, c'est probablement sa consommation d'essence; si l’on résiste à la tentation de faire rugir l'engin, on peut atteindre une moyenne de 11,6 litres aux 100 km!
Le meilleur rapport performance/prix
Vrai que la Charger Hellcat n'est pas donnée : avec un prix de base de 75 000 $, on est assez loin d'une voiture abordable pour tous. Par contre, la bagnole sera capable de battre pratiquement n'importe quelle voiture exotique sur une piste d'accélération, vous apprendra à doser votre accélérateur avec la précision d'un chirurgien… et réveillera vos voisins chaque fois que vous la démarrerez!
Ce n'est pas ce que tout le monde recherche, mais c'est pour moi trois excellentes raisons (oui, oui, même de réveiller mes voisins!) d'ouvrir un compte-épargne nommé Hellcat.
- L'inspection mécanique de la Charger Hellcat
- La fiche technique de la Charger Hellcat
- Des Hellcat, en voulez-vous, en v'là!