Ford Mustang 2015 GT: Le passé de demain
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Lorsqu’elle arrive sur le marché en avril 1964, la Ford Mustang crée littéralement une révolution. Les ventes se sont immédiatement enflammées. Avec ses composantes provenant de la Falcon, la Mustang devait son succès bien plus à sa belle carrosserie et à son positionnement marketing qu’à sa conception mécanique somme toute banale.
Galop à travers les générations
Or, un jour, il a fallu passer à une nouvelle génération de Mustang. Remplacer une telle icône n’était pas mince tâche et Ford s’est planté avec la génération 1974-1978 (pour être juste, il faut préciser que l’industrie américaine au complet s’est plantée dans ces années-là). En 1979 apparaissait une troisième Mustang, peaufinée jusqu’en 1993.
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Quatrième génération, réussie, de 1994 à 2004. Puis, la cinquième génération, de 2005 à 2014 en mettait plein la vue, toujours en respectant l’idéologie de la première : abordable, offerte en plusieurs déclinaisons — certaines très sportives —, mécaniquement simple et, surtout, typiquement américaine dans sa conception et dans sa façon d’être. Et ce dernier point est sans doute le plus important.
On roule la GT 2015
Voilà qu’arrive la Mustang 2015. Esthétiquement plus raffinée que sa devancière, elle a un peu de la Ford Fusion, surtout dans sa partie avant, et pas mal de l’ancienne Mustang partout ailleurs même si le résultat est différent et plus moderne. Même constat à l’intérieur où le tableau de bord est tout nouveau, sans trop s’éloigner du style de la précédente génération. Les nouvelles commandes à bascule du centre ajoutent au dynamisme de l’ensemble tout en étant très faciles à manipuler. Les deux jauges placées au centre supérieur du tableau de bord (pression d’huile et d’aspiration – vacuum – venant avec le groupe Performance) sont du plus bel effet et s’avèrent fort utiles. En fait, toutes les voitures, pas seulement des sportives, devraient fournir de telles informations au conducteur.
Les sièges avant Recaro de notre Mustang GT sont confortables tout en nous retenant efficacement dans les courbes. Toutefois, les gens au physique plus enrobé pourraient avoir un peu de difficulté à s’y insérer. Une fois la bonne position de conduite trouvée, une question de secondes dans le cas de l’auteur de cet article, le conducteur prend en main un volant d’un diamètre parfait. Il est possible de faire varier l’assistance de la direction grâce à un bouton au tableau de bord. Nettement mieux réussi que les systèmes offerts par Hyundai et Kia, celui de Ford n’entrave pas la perception du travail des roues et n’enlève aucun iota de précision à la direction.
Si les sièges avant sont confortables, ceux d’en arrière, on s’en doute, sont pas mal moins accueillants et sont à éviter, sauf pour punir les enfants. Cependant, abuser de cette punition pourrait entraîner l’arrivée de la DPJ chez vous… Le coffre est un tantinet plus grand qu’avant et, surtout, m’est apparu mieux fini. On peut en dire autant des matériaux de l’habitacle qui ont pris un sérieux coup de qualité.
Le son d'un V8, ça ne se remplace pas
On aurait beau parler des heures et des heures des attraits physiques de la Mustang, c’est le moteur qui intéresse les amateurs. Ça tombe bien, notre version d’essai, une GT, en a tout un!
La nouvelle Mustang a droit à trois moteurs : un quatre cylindres turbocompressé (ou EcoBoost, si vous préférez) de 310 chevaux et 320 livres-pied, un V6 de 300 chevaux et 270 livres-pied ou un V8 5,0 litres de 435 équidés et 400 livres-pied de couple. Entre vous et moi, le premier est très raffiné et tout à fait convenable en offrant des performances adéquates pour une voiture sport. Mais il n’a pas la sonorité ni le caractère d’un moteur sport et plaira surtout aux Européens car la Mustang 2015 a été conçue pour le marché international.
Le V6, qui fait office de moteur de base, fait très bien la job et saura répondre aux besoins de la plupart des gens qui recherchent le style Mustang sans laisser leurs payes dans les stations-service. Mais, si vous voulez mon avis, une Mustang ça doit avoir un V8 avec le son et la souplesse d’un V8. Apprenez-en davantage en consultant la fiche technique.
Démarrage dans 3, 2, 1,
Dès la pression sur le bouton Start/Stop, le ronronnement du 5,0 litres envahit l’habitacle et nous rassure sur les capacités d’accélération de la voiture. La boîte manuelle GETRAG à six rapports possède un embrayage dur que l’on apprend à détester dans les embouteillages mais que l’on adore le reste du temps. Curieusement, je n’ai pas trouvé que le pédalier était parfaitement disposé pour le talon-pointe. Peut-être avais-je le pied droit moins mobile cette semaine-là... La course du levier est courte et précise.
Le moteur est volontaire et la moindre pression sur la pédale propulse la voiture dans une sonorité agréable, typique d’une Mustang V8. Selon l’AJAC (Association des journalistes automobiles du Canada), cette Mustang peut accélérer de 0 à 100 km/h en 6,2 secondes, ce qui est parfaitement plausible. Quoi qu’il en soit, lorsque l’on veut s’amuser au lieu de tenter de battre le chronomètre, il est aussi plaisant que facile de laisser de longues traces noires sur la chaussée en même temps qu’un beau nuage blanc se dissipant lentement dans le ciel.
Révolution et indépendance arrière
Les purs et durs de la Mustang d’antan ont été traumatisés par la nouvelle de l’arrivée d’une suspension arrière indépendante et certains sont encore en thérapie. La suspension à essieu rigide a beau être mieux adaptée aux accélérations de type drag et coûter moins cher à réparer, il était temps pour Ford de faire entrer sa Mustang dans l’ère moderne et la mondialisation. Bien que les ingénieurs aient poussé la suspension rigide à un certain niveau de sophistication, l’indépendance entraîne un plus haut niveau de confort sur mauvaise chaussée et améliore la tenue de route. Ne cherchez aucun lien politique.
Techniquement moderne mais s’adressant toujours au cœur du Nord-Américain pour qui « there’s no replacement for displacement » (traduction libre : Rien ne peut remplacer un gros moteur), la Mustang est à la fois moderne et ancienne. Souhaitons-nous d’écrire la même chose dans 50 ans!