Volvo XC90, un remède parfait
Ce gros véhicule multifonction en a impressionné plus d’un lors de son lancement en 2002. En plus de nous offrir une silhouette fort bien réussie, cette suédoise à tout faire était équipée de tous les dispositifs de sécurité passive qu’un véhicule de cette catégorie pouvait proposer. Et au catalogue, deux moteurs étaient offerts. Pourtant, curieusement, c’est à ce niveau que les choses se sont gâtées. En effet, le gros moteur six cylindres se faisait faire la barbe par le moteur de moindre cylindrée.
Après m’être assuré que je n’avais pas la berlue, j’ai constaté comme tous mes confrères que la combinaison gagnante sur la XC90 n’était pas la version avec moteur six cylindres de 268 chevaux, mais celle propulsée par le moteur cinq cylindres, lui aussi monté transversalement, mais couplé à une boîte automatique à cinq rapports. Et c’est justement la transmission qui faisait toute la différence. Celle du moteur cinq cylindres tire le plein potentiel des 208 chevaux du moteur cinq cylindres tandis que le moteur six cylindres était étouffé par sa boîte à quatre vitesses. Cette situation était doublement cocasse du fait qu’en plus de devoir patienter avec des performances décevantes, le pilote d’une XC90 T6 devait également payer une facture de carburant plus corsée. Heureusement que Volvo est une compagnie dont les ingénieurs sont en mesure de trouver de brillantes solutions à des problèmes qui seraient endémiques ailleurs ! Si un long moteur six cylindres en ligne ne fait pas l’affaire, alors pourquoi ne pas utiliser un moteur V8 fait sur mesure et s’insérant transversalement dans un espace prévu pour un moteur beaucoup plus étroit ?
C’est la solution qui a été retenue puisque Volvo a développé en collaboration avec Yamaha un moteur unique en son genre. Alors que la plupart des moteurs V8 utilisent des rangées de cylindres inclinées à un angle de 90 degrés, ceux du 4,4 litres sont d’une configuration en « V » de 60 degrés pour un format plus compact. Ceci engendre généralement des vibrations, mais l’utilisation d’un arbre d’équilibrage tournant dans le sens contraire de rotation du vilebrequin corrige la situation.Toujours pour faire plus compact, l’alternateur est boulonné directement sur le moteur, tandis que le démarreur est installé au-dessus de la transmission pour la même raison. Une autre astuce digne de mention : la rangée gauche des cylindres est décalée d’un demi-cylindre en avant par rapport à la rangée droite. Ce qui permet d’insérer le moteur avec précision entre les longerons structurels. Ce moteur unique en son genre est bien entendu fabriqué en aluminium, ce qui explique pourquoi il ne pèse que 190 kg. Et puisque le constructeur suédois est toujours sensibilisé à l’environnement, ce moteur 4,4 litres est le V8 le plus propre sur le marché car il rencontre les normes américaines ULEV II. L’utilisation de quatre pots catalytiques, d’un système d’échappement et d’admission à distribution variable et d’un mélange pauvre en air et carburant lors des démarrages à froid contribuent à cette « propreté ».
Cette fois, pas question d’associer ce moteur à une transmission qui viendrait atténuer les performances. La XC90 V8 étrenne donc une toute nouvelle boîte automatique à six rapports dont les dimensions sont également très compactes afin de pouvoir cohabiter avec le V8 sous le capot. Elle permet d’obtenir une bonne puissance de démarrage et une économie de carburant une fois le véhicule lancé. De plus, les ingénieurs de Volvo ont mis au point un nouveau logiciel de gestion du moteur et de la transmission qui traite ces deux composantes comme une seule et même unité. Pour compléter le portrait, la transmission intégrale Haldex est toujours utilisée sur le modèle à moteur V8, mais elle bénéficie de plusieurs modifications internes. Elle est en fait dotée d’un mécanisme de traction instantanée qui est une première mondiale selon Volvo. Une soupape de retenue permet de maintenir un couple préchargé dans le système, ce qui assure une réaction immédiate lorsqu’on frappe soudainement une surface de faible adhérence.
Et ça fonctionne !
Toute cette description de mécanique sophistiquée impressionne, mais encore faut-il que ce soit efficace. Et je vous permets de me croire, ça fonctionne à merveille. Les 315 chevaux font sentir leur présence dès qu’on appuie sur l’accélérateur et il faut moins de huit secondes pour franchir le 0-100 km/h, une amélioration de près de deux secondes par rapport à la version du moteur six cylindres. De plus, avec un couple généreux à bas régime, les reprises sont impressionnantes tandis que la transmission est impeccable.
Feu vert
Moteur V8
Nouvelle boîte six rapports
Intégrale améliorée
Sécurité poussée
Sièges confortables
Feu rouge
Qualités hors route modestes
Dimensions encombrantes
Troisième rangée peu pratique
Prix corsé
Rayon de braquage important
Et l’autre bonne nouvelle est que ce modèle n’est pas vendu beaucoup plus cher que l’ancienne version T 6 qui nous tire sa révérence. Avec ce V8, le modèle T6 n’avait plus aucune justification sur notre marché. Bien entendu, tous les éléments de sécurité active et passive sont présents. D’ailleurs, toutes les versions sont équipées de sièges confortables, proposent une sécurité passive exemplaire et une qualité d’assemblage qui laisse loin derrière plusieurs concurrentes. Et même si la troisième rangée de sièges n’est pas plus confortable que sur les autres VUS similaires, il est toujours rassurant de savoir que les spécialistes de la sécurité de ce constructeur suédois l’ont rendu très sécuritaire. Il ne faut pas non plus ignorer la XC90 équipée du moteur cinq cylindres qui doit concéder 106 chevaux au moteur V8. Mais il ne faut pas se fier aux chiffres puisque ce moteur et la boîte à cinq rapports nous assurent des performances fort intéressantes.
Ce véhicule multifonction est surtout destiné à un environnement urbain ou à des routes secondaires les week-ends, mais il est devenu un incontournable aux yeux de plusieurs.