Infiniti Q45, en voie d'extinction
Croyez-le ou non, il existe un modèle de prestige chez Infiniti qui doit concurrencer directement les Lexus LS, Mercedes-Benz de Classe S, BMW Série 7 et Audi A8 pour ne nommer que celles-là. Il s’agit de la Q45, une voiture à l’allure carrément anonyme qui ne suscite tellement pas les passions qu’elle ne figure tout simplement pas sur le radar des acheteurs. Alors que la G35 et la M45 ont su capter l’attention par leurs qualités dynamiques et par leur style, la Q45 poursuit sa route dans l’anonymat le plus complet.
Dur, dur d’exister dans l’ombre d’une voiture qui est pourtant placée en dessous dans la hiérarchie de la marque, et c’est cependant la situation qui a cours chez Infiniti où la Q45 est totalement éclipsée par la M45 qui lui est grandement supérieure sur le plan technique en plus d’être moins chère. En fait, les ventes de la Q45 étant presque confidentielles, on se demande pourquoi elle est encore au catalogue ! Chez Infiniti, on précise d’ailleurs qu’elle sera retirée du marché et ne sera plus vendue chez nos voisins du Sud en 2007, mais qu’aucune décision n’avait été prise quant à sa diffusion au Canada ou son retrait de la gamme au moment d’écrire ses lignes. Donc, si Q45 il y a au Canada, c’est une voiture essentiellement inchangée par rapport aux années précédentes qui sera proposée aux acheteurs. Déjà larguée par la concurrence directe depuis quelques années, l’écart entre la Q45 et les ténors de la catégorie s’est encore creusé récemment, prenant désormais les allures d’un gouffre infranchissable.
Complètement déclassée sur le plan technique
Pourtant, en faisant la lecture de la fiche technique de la Q45, on s’aperçoit qu’elle n’est pas dépourvue d’atouts pour assurer le confort des passagers puisqu’elle fait montre d’une dotation intéressante pour ce qui est de l’équipement et des accessoires, mais on note également que la voiture est déclassée sur le plan technique par rapport à la concurrence. Prenez simplement la boîte automatique en exemple : celle de la Q45 compte cinq rapports, alors que la Classe S en revendique sept et que la plus récente LS trône au sommet de la catégorie avec huit, ce qui est d’ailleurs une première mondiale.
C’est donc peu reluisant pour une voiture qui est censée représenter le nec plus ultra de la technologie et porter le flambeau de la division de voitures de luxe de Nissan. On ne le dira jamais assez, la concurrence est féroce dans tous les créneaux de l’industrie automobile et plus particulièrement dans celui des voitures de grand luxe, où il est impératif de pouvoir suivre le rythme imposé par la concurrence ; ce que la Q45 n’est tout simplement plus en mesure de faire.
La génération actuelle de la voiture ayant été lancée au début du millénaire, son châssis n’est pas aussi rigide que celui des voitures concurrentes actuelles, et c’est en partie pour cette raison qu’elle n’égale pas ses rivales au chapitre des performances et du comportement routier. En effet, dans les virages, la conduite n’est pas aussi précise au volant de la Q45 qu’au volant de la M45 qui, elle, est dotée d’un châssis plus moderne et de suspensions mieux calibrées. Côté moteur ce n’est pas mal, le V8 de 4,5 litres étant en mesure de livrer 340 chevaux grâce au calage variable des soupapes et à l’injection électronique du carburant, mais c’est là le seul point fort de la Q45 qui doit partager ce même moteur avec d’autres modèles de la marque, ce qui lui retire une certaine exclusivité. La Q45 a subi un léger remodelage en 2005 afin de rafraîchir les parties avant et arrière, mais on avait toujours peine à faire la différence entre une 2004 et une 2005, tellement elles se ressemblaient. Comme me le faisait remarquer mon collègue Denis Duquet, la seule caractéristique frappante de cette voiture sur le plan visuel se résume à l’adoption de phares surdimensionnés composés d’une multitude de lentilles imitant une batterie de missiles antiaériens.
L’espace est compté
La Q45 est plus longue que la M45, et malgré cela, elle offre moins d’espace intérieur, particulièrement du côté des places arrière que l’on peut qualifier d’intimistes. Pour ajouter l’insulte à l’injure, la capacité de son coffre n’est que de 385 litres, ce qui est inférieur au volume d’espace alloué par le coffre d’une simple Chevrolet Cobalt. Quand ça va mal, ça va mal…
La dotation de série est pourtant très complète : sellerie de cuir, système de navigation assisté par satellite, caméra de recul, régulateur de vitesse intelligent avec radar intégré, et j’en passe. Conduire une Q45, c’est un peu comme manger un bol de riz blanc sans aucun assaisonnement. C’est nourrissant certes, mais ça ne déchaîne pas les passions. Somme toute, la Q45 est tout simplement dénuée de charme et d’intérêt, et bien qu’elle ait été conçue en fonction des goûts et des attentes de la clientèle américaine, qui elle même n’en veut pas, ce qui résume en quelques lignes le sort qui attend cette voiture qui est soit en voie d’extinction complète ou qui devra renaître prochainement de ses cendres. C’est pourquoi nous passons donc immédiatement à un autre appel : amateurs de chars, bonsoir !
feu vert
Luxe assuré
Moteur V8 performant
Qualité de la finition
Phares puissants
feu rouge
Modèle en fin de carrière
Silhouette quelconque
Habitabilité moyenne
Prix élevé
Tenue de route moyenne