Infiniti G35/G35X, juste à point
L’histoire de l’automobile est remplie de cas pathétiques d’excellentes bagnoles qui ont été pensées trop rapidement. Prenez, par exemple, le cas de la Chrysler Airflow. Au milieu des années 30, Chrysler lançait cette voiture aux formes aérodynamiques. Sauf qu’à l’époque, les lignes fluides avaient fait fuir les clients potentiels. L’Airflow était dix ou vingt ans en avance sur les autres. L’Infiniti G35, elle, semble toujours se trouver à la bonne place au bon moment. Dans la première partie de ce Guide, lors d’un match entre intégrales, nous soulignions que sa carrosserie du modèle 2006 commençait à dater…
Vous savez quoi ? Pour 2007, Infiniti modifie l’avant de sa G35 berline en plus d’améliorer sa mécanique. Juste à point. Cette nouvelle génération de la G35 avait été dévoilée au Salon de l’auto de New York. Les changements à la silhouette sont assez discrets. Les phares, surtout, ressemblent désormais à ceux d’une certaine Mercedes-Benz CLS. Est-ce que Infiniti voudrait se positionner vers le haut de gamme avec sa voiture d’entrée de gamme ? Le capot est subtilement retouché ainsi que la partie située sous le pare-chocs avant. À l’arrière, les modifications sont encore plus timides. Dans l’habitacle, on remarque immédiatement le nouveau volant et la partie centrale du tableau de bord qui devient la console redessinée. Aussi, excellente nouvelle, les commandes des sièges électriques se trouvent maintenant à l’endroit habituel, soit sur le côté du siège, près de la portière. Personne ne s’ennuiera des commandes placées sur le dessus du rebord du siège. Parmi les autres nouveautés, on retrouve un système audio qui promet. Juste le nom a de quoi inquiéter les tympans. Il s’agit du “Infiniti Studio on Wheels” de Bose qui utilise des « woofers » de 10 pouces dans les portes et un convertisseur audio numérique Burr Brown de 24 bits. Je n’y comprends pas grand-chose mais ça semble invitant !
Nous désirons vous aviser tout de suite. Étant donné que la nouvelle G35 berline ne sera lancée sur le marché qu’en novembre, nous n’avons pas encore eu la chance de la conduire. Mais nous ne vous laisserons pas tomber. Nous vous informerons par l’entremise de notre magazine Le Monde de l’auto vendu en kiosque six fois l’an (un peu d’autopromotion, ça n’a jamais fait de tort !) Lorsque la G35 initiale avait été lancée, en 2003, on retrouvait seulement la berline. Le coupé était apparu quelques mois plus tard. Il est donc fort possible que l’histoire se répète cette année.
Le moteur demeure toujours le V6 de 3,5 litres, mais il a été alésé et retouché dans le but d’obtenir 306 chevaux, comparativement à 280 pour la génération actuelle. Le couple serait de 268 livres-pieds. La ligne rouge, si ce genre de détail vous intéresse, est passée de 6 600 tours minute à 7 500. Souhaitons, malgré tous ces changements, que la sonorité de ce V6 soit demeurée intacte. Les transmissions ne changent pas et on retrouve une automatique à cinq rapports avec mode manuel et une vraie manuelle à six rapports. Ce qui veut dire que l’automatique se montre toujours aussi bien adaptée tandis que la manuelle ne sera probablement pas plus agréable à utiliser qu’avant. Le point fort de la G35 était son châssis d’une rigidité exemplaire. Pour l’occasion, Infiniti a utilisé la deuxième génération de sa plate-forme FM (pour Front Midship), déjà en service sur les M35 et 45. La G35 berline voit donc ses voies avant et arrière augmenter légèrement, ce qui devrait avoir une incidence directe et positive sur le comportement routier… qui se portait déjà assez bien, merci !
Intégrale de qualité
La G35 2007 est toujours offerte en version propulsion (roues arrière motrices) et AWD, soit une intégrale. Cette dernière a été mise à l’épreuve avec d’autres voitures à rouage intégral lors du match comparatif et, sans terminer première, elle s’en est tirée avec honneur. Ce rouage au nom aussi compliqué que le système lui-même (ATTESA E-TS (Advanced Total Traction Engineering System of All Electronic Torque Split, ouf) s’avère très sophistiqué. Ses réactions sont rapides mais c’est surtout l’efficacité des systèmes de contrôle de traction et de stabilité qui impressionne. Même lorsque le voyant indiquant la mise en marche de ces systèmes s’allume au tableau de bord, le pilote ne ressent aucun changement au comportement de la voiture. J’ose imaginer que ce sera encore le cas dans la version 2007 !
Et le modèle actuel, lui ?
Mais trêve de spéculation. La livrée 2006, qui est encore en vente au moment de la sortie du présent Guide de l’auto demeure une excellente affaire. La berline s’avère mieux équilibrée même si le coupé a plus de punch visuellement. Il ne faut pas avoir étudié la mécanique quantique longtemps pour deviner que les places arrière du coupé sont nettement moins invitantes que celles de la berline. Puisque le coupé se veut plus sportif, il possède un moteur plus puissant de 20 chevaux que celui de la berline. Les performances sont à peine meilleures (admettons qu’elles ne sont pas si mal, peu importe qu’il s’agisse de la berline ou du coupé) et la sonorité de l’échappement devient agaçante à la longue lorsqu’on roule à vitesse constante. Il faut noter que le coupé n’est pas offert en version intégrale. Le comportement routier est à l’image du moteur, soit très enjoué. Les freins et la direction sont à l’avenant.
Esthétiquement, la G35 commençait à prendre quelques rides. Infiniti vient de corriger le tir avec le modèle 2007. Et même si la partie mécanique n’était jamais pointée du doigt, la marque de prestige de Nissan a décidé de prendre le taureau par les cornes et d’en donner un peu plus au consommateur. Souhaitons que les prix ne suivent pas la même tangente…
feu vert
Moteur en verve
Transmission automatique bien adaptée
Traction intégrale professionnelle
Châssis exemplaire
Comportement routier à l’avenant
feu rouge
Boîte manuelle désagréable
Places arrière pénibles (coupé 2006)
Intégrale non disponible sur le coupé (2006)
Certaines commandes peu ergonomiques (2006)
Quelques plastiques "cheaps" (2006)