Infiniti FX35/FX45, le guépard bionique
Le titre Le guépard bionique n’a pas été choisi au hasard. Lors du lancement des FX35 et 45, Infiniti avait baptisé ainsi son VUS. À bien y regarder, il est vrai que le FX semble toujours être prêt à bondir. Et, au su des moteurs proposés, il est indéniable qu’il va sauter rapidement sur sa proie ! De plus, trait carrément humain, le FX affiche un air superbement macho, surtout lorsque chaussé de ses pneus de 20 pouces. Le physique c’est bien beau mais qu’en est-il de ses capacités sur et en dehors de la route ?
La plupart des véhicules modernes se reconnaissent facilement grâce à leur calandre ou à leurs phares aux formes spécifiques. Le FX, lui, se distingue facilement grâce à… tout ! Les pneus immenses, la ligne de toit très basse, l’allure générale qui rappelle soit un guépard, soit un soulier ou soit, comme le mentionnait le collègue Gélinas l’an dernier, une Hot Wheels, contribuent au spectacle. Les rails de toit viennent rehausser l’impression de hauteur, mais il suffit de laver le FX à la main pour se rendre compte qu’il demeure tout de même assez haut et très large. Ce type de carrosserie très typée ne fait pas généralement long feu. Pourtant, dans le cas du FX, les gens continuent de se retourner sur son passage, quatre ans après son lancement.
L’accès aux places avant s’avère aisé. Les sièges sont confortables et beaux. Le sigle et le nom Infiniti sont brodés en doré sur le haut des dossiers. Ça n’ajoute absolument rien à la conduite ou au confort mais ça fait classe ! Le conducteur est assis devant un tableau de bord qui se déplace avec la colonne de direction. Il se retrouve toujours bien placé, ce qui facilite grandement la consultation des jauges rétroéclairées. Par contre, il faut noter que l’ensemble du tableau de bord est réalisé dans un plastique noir qui sied très peu avec le côté flyé du FX. Aussi, plusieurs commandes manquent un peu de style et l’ensemble du tableau de bord semble avoir régressé par rapport à la concurrence. Par exemple, les boutons de mémoire du siège du conducteur, ceux des sièges chauffants (seulement deux positions) et ceux situés sur le volant font un peu grossier, étant donné que la carrosserie du véhicule paraît avoir vingt ans d’avance !
Le côté sombre de l’ingénierie
Les places arrière s’avèrent confortables et les dossiers s’ajustent. L’espace pour les jambes et la tête est bon mais la place centrale fait montre d’une dureté bien peu appréciée. Design oblige, les vitres ne baissent qu’aux trois quarts et l’accès comme la sortie de l’arrière du FX se révèlent pénibles à cause des puits de roue. Les dossiers s’abaissent pour former un fond plat et agrandir un coffre qui en a bien besoin. Sur la largeur ça va, mais sur la hauteur, c’est moins réussi. Si vous désirez transporter un gâteau de noces, il y a fort à parier que les mariés auront le cou cassé rendus à destination ! Le seuil de chargement est placé très bas et on ne retrouve pas de bande de caoutchouc pour protéger le pare-chocs arrière. Il y a de nombreux espaces de rangement sous le tapis mais c’est surtout le cache-bagages, une pièce d’ingénierie inutilement complexe, lourde et difficile à enlever qui vole la vedette !
Infiniti propose deux FX. Le FX35 est mû par un V6 de 3,5 litres de 275 chevaux et 268 livres-pied de couple tandis que le FX45 reçoit un V8 de 4,5 litres développant 320 chevaux et 335 livres-pied de couple. Les chevaux sont toujours prêts à partir au galop mais, curieusement, je n’ai pas réussi, malgré plusieurs essais, à boucler le 0-100 km/h en moins de 7 secondes, ce qui ne correspond pas à ce que d’autres journalistes ont réussi. Je le prends personnel… La transmission automatique à cinq rapports, d’une belle douceur, fait bien son boulot. Son mode manuel n’est pas des plus intéressants en conduite normale mais le passage des rapports prend moins de temps lorsqu’on sollicite davantage la mécanique. Les suspensions sont relativement dures et la partie arrière perd quelquefois ses moyens sur une chaussée dégradée. Les immenses pneus Goodyear Eagle RS-A de 20 pouces sont en partie responsables de cette dureté. De plus, même s’ils ajoutent au dynamisme des lignes, ils vous soulageront de plusieurs centaines, voire de plus d’un millier de dollars quand viendra le temps de les changer.
Dans les petits pots…
Le FX35, même s’il affiche une puissance moindre, n’est surtout pas à dédaigner, ne serait-ce que pour les sept ou huit mille dollars qu’il permet d’économiser ! Le 3,5 litres procure des accélérations très correctes puisqu’il effectue le 0-100 km/h en moins de 8 secondes. Et il consomme environ 2 litres de moins aux cent kilomètres, ce qui n’est pas à dédaigner non plus. Et, pour en rajouter, ses suspensions sont moins fermes !
Même si l’Infiniti FX semble sortir tout droit d’un film de science-fiction, sa conduite est plus sportive que surréelle. Si sa transmission intégrale ne lui permet pas de suivre un Jeep Wrangler au bout du monde, elle se montre à la hauteur sur des terrains ou certains autres VUS s’enliseraient facilement. La tenue de route est franchement étonnante, surtout avec le FX45 équipé des pneus de 20 pouces. On détecte un bon roulis mais le véhicule s’accroche avec ténacité au bitume. À ce chapitre, le FX35 se révèle plus agile, sa partie avant étant moins lourde que celle du FX45. Si on outrepasse les capacités de l’excellent châssis du FX, le contrôle de la stabilité latérale et de la traction se chargera discrètement mais avec fermeté de ralentir le véhicule. La direction s’avère précise et les freins, qui ont pourtant l’imposante tâche de ralentir plus de 2 000 kilos, accomplissent leur boulot avec passion.
feu vert
Style toujours spectaculaire
Excellents moteurs
Tenue de route sportive
Bonne fiabilité
Prix compétitifs
feu rouge
Confort un peu en retrait
Visibilité 3/4 arrière problématique
Suspension arrière sèche
Espace de chargement limité
Consommation éhontée (V8)