Hyundai Sonata, dire qu'on s'en est déjà moqué...
Avec cette dernière refonte, la Sonata a pris du gallon. À tel point qu’aux États-Unis, on la classe désormais dans la catégorie des « grandes voitures », un titre qui, à lui seul, lui amène assurément plusieurs ventes. Mais il ne s’agit pas seulement d’une classification. Il suffit d’entrer dans l’habitacle d’une Sonata pour remarquer que l’espace habitable est très vaste. Conducteurs et passagers, à moins de posséder un gabarit hors-norme, ne devraient pas s’y sentir coincés. À l’arrière, l’espace pour les jambes est amplement suffisant, même lorsque les sièges avant sont reculés au maximum. Le coffre aussi se montre généreux et la possibilité d’abaisser les dossiers des sièges arrière de façon 60/40 dégage encore plus d’espace. Dommage que lesdits dossiers, une fois rabattus, ne forment pas un fond plat et que l’ouverture du coffre soit petite.
Dans l’habitacle, la qualité des matériaux ne cause pas de problèmes, sauf peut-être au niveau de certains plastiques moins exposés aux avatars de la vie quotidienne d’une automobile. Les sièges se révèlent confortables à la longue en dépit de leur apparence pour le moins banale et de leur dureté des premiers instants. Le tableau de bord ne devrait pas remporter un prix de design international, mais il est pratique et ergonomique malgré un agencement de couleurs quelquefois surprenant. Une bonne claque derrière la tête de la personne qui a pensé mettre des couvercles noirs aux endroits où, normalement, il devrait y avoir des commandes optionnelles : sur fond crème, ces couvercles jurent et crient à l’univers que votre budget est limité… Soulignons aussi que les boutons les plus éloignés de la radio (à la sonorité correcte sans plus) et du chauffage sont, justement, un peu trop éloignés, que le cuir qui recouvre le volant est trop glissant et que la position de conduite n’est pas facile à trouver pour tous. Cependant, tous les panneaux sont assemblés avec soin et l’ensemble inspire la confiance.
Dansons la lambda !
La Sonata a droit à deux moteurs. Le premier est un quatre cylindres de 2,4 litres développant 162 chevaux et 164 livres-pied de couple. Même arrimée à une transmission manuelle à cinq rapports (il y a aussi la possibilité de choisir une automatique à quatre rapports), la Sonata n’est pas une bombe de puissance. Le levier de vitesse se manipule bien mais on dirait qu’il est relié à un élastique. De plus, l’étagement des rapports favorise l’économie d’essence plus que les performances, ce qui est encore plus flagrant lorsqu’on constate que la puissance fait défaut à bas régime. Il faut souvent jouer du levier. L’automatique est mieux indiquée. Le moteur le plus intéressant est, bien entendu, le V6 Lambda (c’est son nom… Autrefois, nous avions des Magnum, des 351 Windsor et des Cleveland alors ne venez pas vous moquer de Lambda). Ce V6 de 3,3 litres fait 235 chevaux et 226 livres-pied de couple. Sa douceur et sa souplesse en font notre premier choix et, lors d’accélérations intempestives, on retrouve très peu d’effet de couple, un mal qui afflige pourtant bon nombre de tractions. Il est arrimé à une automatique à cinq rapports au fonctionnement « soyeux ». Cette transmission propose même un mode manuel. On reconnaît facilement la voiture porteuse du V6 par son échappement double.
La rigidité du châssis ne peut être prise en défaut et on lui a accroché des suspensions traditionnelles, résolument axées vers le confort. Les modèles V6 bénéficient de suspensions un peu plus rigides. En fait, tout dans la Sonata semble avoir été pensé en fonction du confort. L’habitacle est silencieux, même en accélération (surtout avec le V6) et le passage de trous et de bosses ne secoue pas les occupants, même ceux assis à l’arrière. Une courbe prise avec un peu trop d’allégresse révèle rapidement les limites des suspensions. Certes, la tenue de route se montre à la hauteur, mais la caisse penche passablement et on se rend alors compte que les sièges n’ont pas été dessinés selon les forces G. Si la direction n’est pas des plus précises ou des plus communicatives, les quatre freins à disque, eux, s’acquittent fort bien de leur tâche. L’ABS est offert sans supplément sur tous les modèles, sauf celui de base. La sécurité a un prix…
Le comportement routier de la Sonata n’a donc rien d’extraordinaire, mais rares sont ceux qui s’achètent une Sonata pour titiller les limites de l’adhérence en virage ! S’il y a un domaine où la Sonata est imbattable, c’est au niveau du rapport équipement/prix. Autant au chapitre de la sécurité qu’à celui du confort, l’équipement est fort relevé et même une Sonata de base ne rougit pas devant la concurrence, d’autant plus que son prix est toujours inférieur à celui d’une Honda Accord, par exemple, possédant la même dotation. La Sonata, compte tenu de son raffinement, de son équipement et surtout de son prix, est un coup de maître de Hyundai. Malgré quelques milliers de dollars de moins que certaines concurrentes, elle affiche un haut niveau de sécurité, une excellente garantie et une fiabilité qui l’honore. Qui plus est, elle déploie une sacrée classe ! Mon fils de 19 ans a même avoué l’avoir trouvé « pas pire ». C’est tout un exploit pour une « berline de mon oncle » !
feu vert
Excellente habitabilité
V6 bien adapté
Confort assuré
Rapport équipement/prix difficile à battre
Fiabilité très correcte
feu rouge
Tableau de bord « multicolore »
Faible puissance à bas régime
Suspensions un peu molles
ABS en option sur modèle de base
Moteur 4 cylindres un tantinet juste