Hyundai Azera, cossue coréenne
Quand l’Association des journalistes automobiles du Canada a annoncé que c’est à la Hyundai Azera que revenait le titre de voiture de l’année chez les 35 000 $ et plus, j’avoue avoir eu une surprise, voire un choc. Il faut dire que ma connaissance de la nouvelle coréenne de luxe d’entrée de gamme se limitait alors à un essai de quelques minutes, et que la concurrence était plutôt féroce. Après tout, dans cette catégorie, l’Azera n’a battu rien de moins que la Audi A4 Avant, la Audi A3 et la BMW Série 3 Touring.
Une fois le choc initial passé, et surtout après avoir piloté l’Azera sur une plus longue période, il devient plus facile (bien que toujours pas évident) de comprendre pourquoi elle a réussi cet exploit. Il est vrai qu’en parlant de strictes performances, la coréenne n’est peut-être pas aussi sportive que ses rivales de la catégorie. Ce qui, dans les faits, n’a pas une importance considérable, car il est clair que l’Azera s’adresse davantage à un public habitué aux grandes américaines qu’aux germaniques sportives.
Une conduite sans surprise
Conduire une Azera durant quelques jours, dans toutes les conditions y compris avec des vents violents est le meilleur moyen d’en évaluer le potentiel. Une évaluation par ailleurs fort positive, puisque la grande berline du fabricant coréen est sans surprise en terme de conduite. La direction est bien un peu engourdie, surtout au centre de la trajectoire ou sur une route particulièrement rectiligne, et elle ne transmet que bien peu d’informations sur l’état de la route, mais c’est là une caractéristique appréciée par la clientèle ciblée par l’Azera. Car rappelons-le,celle-ci remplace la défunte XG350, dont la mission était clairement de garder au sein de la famille Hyundai une clientèle vieillissante. Mais autant l’ancienne XG n’avait à offrir qu’un peu de confort, autant l’Azera propose une conduite plus complète et plus agréable.
Concernant la motorisation, l’Azera se déplace sans beaucoup d’hésitation, malgré une accélération assez linéaire. Ainsi, le V6 de 263 chevaux couplé à la boîte de vitesses à cinq rapports (automatique comme il se doit, et un peu lente à réagir) est capable de performances remarquables. Il réalise par exemple un 0-100 km à l’heure en 7,3 secondes, ce qui est plus rapide que la Audi Avant, et réussira à faire le trajet inverse en freinant en moins de 40 mètres, mieux que la BMW série 3 Touring.
Les suspensions sont un tantinet trop molles, ce qui se ressent essentiellement lorsque l’on tente de pousser un peu la machine dans les courbes. Elles constituent tout de même un avantage en ligne droite, alors qu’elles absorbent nids-de-poule et autres catastrophes naturelles de nos routes québécoises sans rebondir outre mesure. Le confort est garanti par un habitacle sans reproche. L’espace y est abondant et bien aménagé, les sièges de la version de base sont en tissu et les matériaux utilisés sont de qualité. Tous les sièges procurent un support convenable même si, encore une fois, l’accent a d’abord été mis sur les longues randonnées plutôt que sur des portions de route plus courtes mais abordées à vive allure.
Confort étudié
Le tableau de bord est sobre mais d’une ergonomie étudiée. La position de conduite est impeccable, et les multiples ajustements du siège du conducteur permettent de la trouver aisément. Fait à noter, conducteur et passagers profitent d’une visibilité sans défaut. L’accès à bord constitue un des aspects les plus remarquables de l’Azera. Les portières sont de grandes dimensions, et s’ouvrent selon un angle tellement prononcé qu’il approche les 90 degrés. Idéal pour se hisser à bord dans sa cour, mais un peu moins pratique lorsqu’on fréquente le stationnement du centre commercial par exemple !
Notons enfin que l’Azera propose de série un climatiseur thermostatique, un régulateur de vitesse, un ordinateur de bord, des sièges avant chauffants à réglages électriques, un toit ouvrant en verre à commande électrique et des jantes en alliage de 17 pouces. Difficile de ne pas parler de la silhouette, nettement plus dynamique que la XG350. C’est vrai que l’on retrouve l’influence des Acura dans la calandre, ou des BMW dans la partie arrière, mais l’amalgame rend le tout agréable au regard. Pas certain que la voiture fera tourner les têtes, mais elle dégage au moins une impression visuelle; ce qui n’était pas le cas avec la défunte XG, une voiture qui n’aurait pu être plus anonyme.
Les dirigeants de Hyundai l’ont dit, ils veulent être parmi les cinq plus grands constructeurs mondiaux en 2010. Un objectif qui devient de plus en plus possible avec l’arrivée de modèles aussi intéressants que l’Azera. Cette fois c’est bien vrai, les Coréens pourront dire qu’ils ont une vraie berline de luxe. Et une berline qui remplit la commande pour pas cher de surcroît !
feu vert
Coût d’achat
Silhouette agréable
Randonnée confortable
Technologie de pointe
Puissance du moteur
feu rouge
Direction endormie
Accélération trop linéaire
Suspensions à fort débattement
Valeur de revente inconnue