HYUNDAI ACCENT, comme Cristobald Huet
L’automne dernier, le nom Cristobald Huet était inconnu de la plupart des Québécois. Même les dirigeants des Canadiens de Montréal ne le connaissaient pas puisqu’ils avaient oublié de le nommer lors de la présentation des joueurs au public en début de saison ! Aujourd’hui, l’histoire est très différente et même l’auteur du présent texte, qui se demande chaque fois si le hockey est bien ce sport qui se joue avec une raquette et une petite balle, connaît le nom de Cristobald Huet. La Hyundai Accent, autrefois oubliée dans un recoin de l’estime populaire, est désormais reconnue. Tant mieux.
Un peu comme Porsche qui a tout d’abord dévoilé la Cayman S avant de présenter la version ordinaire, Hyundai a commencé par révéler le modèle berline de la nouvelle Accent. En cours d’année, la version hatchback trois portes est arrivée sur le marché. Il ne reste plus que le modèle à cinq portes à être présenté et la gamme sera complète.
La trois portes se décline en livrées GS, GS confort, GS sport et GS luxe tandis que la berline s’appelle soit GL, GL confort ou GLS. Il devient rapidement facile de se mêler dans ces dénominations, mais il suffit de savoir que les GS et GL sont des versions de base, peu dispendieuses qui privent les occupants de la climatisation, des glaces et rétroviseurs électriques et de la télécommande d’ouverture des portes. Les versions GS luxe et GLS, par contre, offrent tous ces éléments en plus des coussins gonflables latéraux pour les passagers avant ainsi que des rideaux gonflables et j’en passe. Le prix, cependant, vient de prendre une méchante augmentation de plus ou moins 4 000 $. Rendu à ce point, une Elantra pourrait être une bonne affaire…
Berline ou hayon ?
Au niveau du style, c’est une question de goût mais l’Accent trois portes qui a participé à notre match comparatif présenté au début du présent ouvrage a récolté sa large part de commentaires positifs. Des deux modèles de l’Accent, il est indéniable que la berline se révèle plus agréable à vivre. Même si l’empattement demeure le même, la longueur hors tout gagne 23 cm, ce qui n’est pas rien. Cet espace se retrouve surtout dans le coffre. La berline peut engloutir quelque 450 litres de matériel tandis que le hatchback n’en engouffre que 351. Bien entendu, il est possible d’abaisser les sièges des deux cousines pour agrandir davantage cet espace. Soulignons que le hayon de l’Accent trois portes pourrait ouvrir plus haut qu’aucune tête ne s’en porterait plus mal… L’accès aux places arrière, curieusement, n’est pas pénible, même dans le hatchback. Pour le confort, c’est une autre paire de manches, d’autant plus que les glaces de ce modèle ne s’entrebâillent même pas. Sur la berline, les glaces arrière ouvrent complètement, ce qui est rare par les temps qui courent.
Le tableau de bord est relativement joli, mais c’est davantage la quantité élevée d’espaces de rangement et la visibilité très correcte qui étonnent en premier lieu. Les plastiques sont de belle qualité pour une voiture de cette catégorie. Le système audio mérite à peine le qualificatif « audio » tellement sa sonorité fait 78 tours… Parmi les autres éléments moins positifs, mentionnons que le climatiseur peine à fournir par temps de canicule. Les sièges s’avèrent confortables même si leur texture n’est pas des plus engageantes.
Douceur et hurlements
La Hyundai Accent et la Kia Rio partagent plusieurs éléments, dont le châssis et le groupe motopropulseur, à quelques différences près. Le moteur est un quatre cylindres de 1,6 litre qui développe 1110 chevaux et 106 livres-pied de couple. La puissance, un bien grand mot, est acheminée aux roues avant par l’entremise d’une transmission manuelle à cinq rapports ou, en option, d’une automatique à quatre rapports. Si le 1,6 litre sait se faire économe de son carburant, on ne lui a par contre pas appris à se taire lors d’accélérations. De plus, à bas régime, la puissance est tout simplement absente. Le levier de la transmission manuelle pourrait servir de modèle pour quiconque désire se lancer dans l’industrie de la guimauve mais, au moins, l’embrayage est progressif. À 120 km/h, on cherche en vain un sixième rapport tellement le moteur hurle son désespoir. Pourtant, il ne tourne pas si vite que ça! L’automatique fonctionne avec une douceur insoupçonnée.
D’ailleurs, le mot douceur s’applique à bien des aspects de l’Accent. Malgré une direction pas très précise et un peu déconnectée, la douceur de roulement impressionne sur une aussi petite voiture. Les suspensions, calibrées pour le confort bien plus que pour la tenue de route obligent d’y aller en douceur dans les courbes. De plus, les pneus, de très ordinaires Kumho de 14 pouces, ne sont pas à la hauteur. Il est possible, par le biais des options, de chausser son Accent de pneus de 15 pouces, une initiative que nous ne pouvons qu’encourager. Dans le même ordre d’idées, les freins ABS sont chaudement recommandés, car leur absence provoque un blocage prématuré des pneus en situation d’urgence. Petite voiture principalement urbaine (son rayon de braquage très court le confirme), la Hyundai Accent marque une évolution importante par rapport à sa devancière. Il n’y a désormais plus raison de la bouder. Mais, comme c’est toujours le cas pour les voitures économiques, il faut faire attention au jeu des options. Sinon l’économie pourrait bien ne pas se réaliser. La Hyundai Accent, en versions trois portes ou berline a beaucoup à offrir malgré ses quelques petits défauts. Après tout, Huet ne peut pas toutes les arrêter !
feu vert
Versions de base économiques
Lignes agréables (hatchback)
Nombreux espaces de rangement
Automatique bien adaptée
Tenue de route correcte
feu rouge
Versions « luxueuses » pas données
Système audio désolant
Pneus d’origine pauvres
Moteur bruyant
Places arrière un peu justes