Dodge Dakota, un an plus tard

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

L’an dernier, le Dodge Dakota était révisé du tout au tout. Nouvelle silhouette, châssis plus moderne, groupes propulseurs plus puissants, bref il semblait que le constructeur américain avait fait l’impossible pour se hisser en tête de la catégorie des camionnettes intermédiaires, un créneau d’ailleurs établi par ce constructeur. Et il est indéniable que ces améliorations en ont fait un meilleur véhicule à tous les points de vue. Par contre, il faut se demander si tous ces efforts ont permis au Dakota de pouvoir bien se défendre contre une concurrence nettement plus relevée que lors de son arrivée sur le marché il y a presque deux décennies maintenant.

D’emblée de jeu, il est certain que le Honda Ridgeline s’est placé dans une situation privilégiée relativement à ses concurrents et le Dakota n’échappe pas à cette comparaison. S’il se défend honorablement au chapitre de la présentation visuelle, de choix de moteurs et de sa capacité de charge, il est clair que son comportement routier est l’élément qui souffre le plus par rapport au Honda. La suspension arrière à essieu rigide et lames de ressorts elliptiques ne se débrouille pas trop mal sur une chaussée uniforme, malheureusement les ruades ne se font pas attendre lorsque les trous et les bosses sont de la partie. Et force est d’admettre que le Nissan Frontier et le Toyota Tacoma font mieux en pareilles circonstances. En contrepartie, certains vous répondront que le Dakota est plus robuste et ils n’ont sans doute pas tort.

Stylisme

En cette époque où les camionnettes ne servent pas uniquement d’outil de travail, le stylisme prend de plus en plus de place. D’ailleurs, le premier Dodge Ram revu et corrigé dévoilé en 1995 a profité de sa silhouette à part pour intéresser les gens. Le premier Dakota comptait surtout sur ses dimensions songées et ses allures de mini Ram pour convaincre les clients. Cette fois, les designers ont opté pour un style extérieur nettement plus angulaire au chapitre des phares avant, du pare-chocs et des ailes arrière. Mais sans vouloir jouer les pseudo-experts, plusieurs spécialistes du design soulignent que l’ensemble manque d’harmonie, que le toit de la cabine est trop arrondi par rapport à la section inférieure, plus anguleuse.

Un détail en passant. Le pare-chocs avant paraît des plus costauds avec ses dimensions imposantes, mais celui-ci devient fragile comme du verre par temps très froid. L’hiver dernier, je me suis retrouvé avec un pare-choc avant en partie désagrégé à la suite, c’est du moins ma déduction, d’une manœuvre de stationnement ratée de la part d’un autre automobiliste. Espérons que les ingénieurs auront su trouver une solution à cette faiblesse au cours des mois qui se sont écoulés depuis.

Puisque cette nouvelle génération du Dakota a était faite sous le signe de la croissance des dimensions extérieures, il est facile de comprendre pourquoi la cabine est plus spacieuse qu’auparavant. Mais je ne crois pas qu’elle soit plus confortable. Mon essai principal s’est effectué sur un modèle à cabine allongée et je devais toujours me contorsionner pour éviter que mon épaule se heurte à l’ancrage supérieur de la ceinture de sécurité. Eh oui, je sais, elle est réglable en hauteur et son réglage était à la position la plus haute ! Par contre, il faut accorder de bonnes notes aux panneaux d’accès aux places arrière qui s’ouvrent à un angle de 90 degrés. De plus, l’espace disponible est moyen. Sur une version Club Cab, il faut s’entendre. Si vous aimez prendre vos aises, le Quad Cab est la seule solution avec des places nettement plus généreuses que précédemment et surtout plus confortables. La banquette est plus rembourrée et l’angle du dossier mieux étudié. Le tableau de bord a un air de déjà vu avec ses cadrans circulaires à fond blanc et chiffres noirs. Même si c’est inspiré des Chrysler 300C et Dodge Durango, la planche de bord est exclusive à ce modèle. Et malgré toutes ces astuces de design, le résultat final manque de piquant.

Préjugés favorables

Il a toujours été reconnu par les spécialistes, amateurs de camionnettes et le public en général, que la présence d’un moteur V8 sous le capot est un gage de puissance et de capacité de remorquage. C’est pourquoi plusieurs vont s’intéresser au Dakota puisque depuis l’an dernier il peut être commandé avec un moteur V8 de 4,7 litres produisant 230 chevaux en version de base et 260 dans un modèle à haut rendement. Ce moteur n’est pas un « monsieur gros muscles » comme le légendaire Hemi offert sur le Ram, mais il y en a sous la pédale lorsqu’on tracte une remorque puisque les 290 lb-pi de couple du V8 de base assurent une capacité de remorquage de 7 000 livres.

Compte tenu des prix capricieux du carburant, et si vous n’avez pas l’intention d’apporter une partie de votre maison lorsque vous partez en vacances, le moteur V6 3,7 litres de 210 chevaux est à considérer. Par contre, n’allez pas confondre boîte manuelle six rapports avec conduite sportive puisque celle-ci est à vocation industrielle avec course longue et passages des rapports parfois difficiles.

Traditionnel

Malgré son nouveau plumage et une mécanique améliorée, il n’en demeure pas moins que ce Dodge respecte la tradition des camionnettes nord-américaines offrant un habitacle de plus en plus confortable, mais dont la tenue de route n’est pas toujours exemplaire. Comme sur plusieurs de ses rivales, la direction est passablement engourdie, la suspension arrière peu douée pour maîtriser les mauvaises routes tandis que la tenue en virage est correcte sans plus. Par contre, le comportement d’ensemble s’améliore lorsque la caisse est moyennement chargée.

Feu vert

Moteur V8 disponible
Habitabilité supérieure
Cabine Quad Cab
Bonne capacité de remorquage
Finition améliorée

Feu rouge

Suspension rétive
Dimensions encombrantes
Direction engourdie
Pare-chocs fragiles en hiver
Silhouette controversée

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