Ford Sport Trac, congé sabbatique
Cette année, pas de Sport Trac dans la gamme Ford. Il s’agit pourtant du modèle qui ressemble de plus près au spectaculaire Honda Ridgeline. Mais les voies de Dieu et celles de Ford sont imprévisibles et ce véhicule multifonction prend une année sabbatique avant de revenir plus ou moins sous la même forme, mais avec une plate-forme et une mécanique nettement plus sophistiquées. Comme le disent souvent les militaires qui battent en retraite, « on recule pour mieux avancer par la suite ».
Et les premières ébauches dévoilées à date par le constructeur nous permettent de croire que ce sera le cas. En effet, le nouveau venu sera plus long, plus large et plus gros que la version 2005. Il faut également ajouter que celle-ci était une version dérivée du défunt Ford Explorer qui était lui-même une concoction de la camionnette Ranger. Bref, comme le dirait notre collègue Alain Morin, la mécanique était « passée date ».
Cette nouvelle génération sera propulsée par un moteur V8, soit l’incontournable V8 4,6 litres à arbre à cames en tête. Et pour tirer parti de cette puissance accrue, les ingénieurs ont opté pour une suspension arrière indépendante. Le Honda Ridgeline ne sera plus la seule camionnette a offrir une telle suspension. Pour l’instant, les stylistes ont opté pour le thème « Hot Rod » et « Voiture Modifiée » devenu très à la mode chez nos voisins du Sud en raison du succès des émissions Rides, Overhaulin et autres. Des roues de 20 pouces installées sur le véhicule concept donnent de la prestance tandis que les parties arrondies de la caisse lui confèrent une silhouette de modèle « fait sur mesure ». La même approche a été adoptée pour l’habitacle alors que les cadrans sont à fond blanc. Le levier de vitesse type aviation est une bonne trouvaille. Mais ce qui sera le plus apprécié est le fait que la cabine est plus longue et plus large, ce sont les occupants des places arrière qui seront contents.
Reste à savoir à quoi ressemblera le modèle de production qui devrait être dévoilé en cours d’année afin d’arriver sur notre marché à l’automne 2006. Les dimensions et la mécanique devraient être conservés de même que la silhouette. Par contre, je suis prêt à parier que l’habitacle sera plus sobre et moins luxueux.
De beaux restes
En attendant, plusieurs concessionnaires devraient liquider leur Sport Trac 2005 à des prix intéressants. Voici donc un résumé de l’essai de la version 2005, juste au cas ou elle vous serait offerte à prix d’aubaine. Et vous pouvez même vous vanter de vous procurer un véhicule hybride puisque le terme « hybride » servait à identifier des véhicules comportant plusieurs éléments de diverses provenances avant d’être utilisé pour désigner les voitures propulsées par un moteur hybride mi-essence/ mi-électrique. Le Sport Trac répond à ces critères à la perfection. En effet, son châssis autonome est celui de la camionnette Ranger, sa carrosserie est celle de l’ancien Ford Explorer tandis que la boîte de chargement est fabriquée à partir d’un matériau composite. Il s’agit donc d’une solution de compromis qui a des limites plus importantes qu’une vraie camionnette ou un vrai VUS. Le Sport Trac est une camionnette qui tente de jouer les VUS. Il est donc pénalisé par une caisse de chargement moins longue que celle du Ranger. Il doit en effet concéder 56 cm à la vraie « camionnette » et malgré qu’il soit possible de commander une rallonge de caisse de 61 cm, il faut aussi se dire que cet accessoire est également offert sur le Ranger.
Malgré cette crise des dimensions, le Sport Trac devrait répondre aux besoins de la plupart des campeurs, bricoleurs et adeptes de toute autre activité se terminant par « eur ». Compte tenu de l’utilisation anticipée de ce véhicule multifonction, ses concepteurs l’ont équipée d’une caisse de chargement fabriquée à partir d’un matériau composite résistant aux chocs et à la rouille tout en étant nettement plus léger que l’acier. Cette caisse quasiment futuriste est en net contraste avec la suspension arrière qui est carrément rétro avec son essieu rigide et ses ressorts elliptiques. Pour terminer ce chapitre sur la caisse de chargement, celle-ci est recouverte d’un couvercle rigide comprenant trois panneaux articulés. Vous pouvez donc cacher vos bagages et tout équipement de valeur dans la boîte puisque celle-ci est fermée et même verrouillée. Par contre, la serrure est non seulement mal située, mais elle est pratiquement toujours recouverte de neige en hiver.
La motorisation se résume à sa plus simple expression puisqu’un seul moteur et une seule transmission sont disponibles. Le moteur V6 4,0 litres est le même que celui utilisé sur la camionnette Ranger. Sur le Sport Trac, sa puissance est de 210 chevaux, trois de plus que sur la camionnette en raison d’une admission d’air plus généreuse. Il est couplé à une boîte automatique à cinq rapports, ce qui démarque ce VUS de bien d’autres de la catégorie pourtant vendus beaucoup plus chers.
A part un volant plus sportif et quelques boutons placés différemment, l’habitacle est similaire à celui du Ranger. Les sièges avant sont donc moyennement confortables.
Sur la route, le moteur V6 est bruyant, mais il est robuste, capable de tracter une remorque de 2 404 kg et ses années de service nous permettent de pouvoir compter sur une rassurante fiabilité du groupe propulseur. Par contre, plusieurs ennuis mécaniques de nature secondaire sont venus entacher le dossier de fiabilité global du Sport Trac. Mais à prix réduit, il s’agit de beaux restes.
Feu vert
Moteur efficace
Places arrière confortables
Boîte de chargement en composite
Finition soignée
Tenue de route saine
Feu rouge
Modèle discontinué
Suspension ferme
Consommation élevée
4X4 à temps partiel
Prix élevé