Mercedes-Benz Classe B 2009, question de mœurs...
Points forts |
|
---|---|
Points faibles |
|
En Amérique du Nord, la culture du " plus gros c'est mieux " est une façon de vivre. On achète la plus grosse maison, le plus gros bateau, le plus gros camion et le plus gros chien sans même réfléchir. Et les grandes entreprises ont vite compris ce manège, ce qui explique le si grand nombre de Costco, Wal-Mart, Home-Depot et compagnie. Même les commerces de restauration rapide suivent la rythme, en vous proposant d'augmenter la taille de votre boisson gazeuse pour quelques pièces de monnaie. En fait, seule la SAQ vous incite à la sagesse en vous invitant à consommer avec modération…
Contrairement à ce qui se passe sur notre continent, l'Europe fait payer cher toute forme d'excès. Et il en va de même pour le luxe. C'est ce qui explique pourquoi les habitants du vieux continent vivent majoritairement dans de petits appartements et conduisent de petites voitures. Ironiquement, les marchands de vin ne leur dictent toutefois pas de ligne de conduite quant à leur consommation! Quoi qu'il en soit, l'Europe est mère de nombreuses voitures compactes qui ne nous sont pas destinées. Et s'il en est ainsi, c'est qu'on a compris là-bas qu'il est inutile de se barricader derrière un immense carrosse. Une voiture compacte peut offrir confort, luxe, qualité, sécurité et performances comme le font les grandes berlines de chez nous. Et par-dessus le marché, elles consomment drôlement moins grâce à de plus petites cylindrées.
- À lire aussi: Mercedes-Benz Classe B, le jeu des sept erreurs
Il y a à peine dix ans, je n'aurais jamais cru à l'arrivée de petites voitures un tant soit peu luxueuses, comme la Mini. D'ailleurs, chaque fois que des constructeurs ont tenté de commercialiser de petites voitures de luxe à hayon, l'échec s'en est suivi. À preuve, rappelez-vous la BMW 318ti. Seulement, voilà, on a assisté plus récemment à l'arrivée de modèles comme l'Audi A3, la Volvo C30 et notre sujet, la Mercedes de Classe B. Évidemment, ces voitures ne rivalisent pas toutes l'une contre l'autre directement, mais ont toutes en commun le fait d'offrir luxe et grande qualité en format de poche. Et si les Américains n'en sont toujours pas si friands, les Canadiens eux, les adorent.
Redessinée?
Pour 2009, Mercedes tente de nous faire croire avec une forte campagne publicitaire que la Classe B est remodelée. Certains parlent même d'un renouvellement. Alors, mettons tout de suite les choses au clair. La Classe B 2009 n'hérite que d'une nouvelle grille de calandre (très semblable à l'ancienne) et de nouveaux pare-chocs… très semblable aux anciens! Oh, la voiture reçoit aussi de nouvelles jantes d'alliage, qui n'ont rien d'extravagant. Peut-on vraiment parler d'un renouvellement? Bien sûr que non. En fait, si Mercedes en fait autant pour si peu, c'est qu'on souhaite donner un nouveau souffle à la carrière de cette petite. Et en cette période " d'écoénergétisme " (nouveau terme automobile utilisé par les constructeurs pour faire croire qu'on se soucie soudainement de l'environnement!) où les modèles compacts sont plus que jamais à la mode, le moment ne pouvait être mieux choisi.
Quoi qu'il en soit, la Classe B demeure une voiture charmante qui en sol canadien, n'a pas son pareil. Elle s'inscrit dans cette classe sélecte de voitures appelées Tourer par les Européens, mais qui ne sont en fait que des voitures familiales hautes sur pattes. Vous cherchez un véhicule comparable? Franchement, il n'y en a pas vraiment. Mais si l'on parle de format, des voitures comme la Dodge Caliber, la Toyota Matrix ou la Chrysler PT Cruiser pourraient s'y comparer.
Une Mercedes, vraiment?
La Classe B est la preuve qu'un produit Mercedes de bas de gamme n'existe pas vraiment. Oh certes, la B200 n'a rien d'une SL, mais la qualité retrouvée à l'intérieur de sa cabine est tout aussi relevée. Et s'il y a un élément qui permet à mon sens de justifier le prix de cette compacte, c'est cette qualité. Tant la grande qualité des matériaux que la rigueur dans l'assemblage nous mène à des années-lumière de la Dodge Caliber.
Devant comme derrière, le confort étonne. Et même si les sièges sont plutôt fermes, on ne peut qu'apprécier la façon dont ils épousent les formes corporelles. Le conducteur jouit pour sa part d'une superbe position de conduite surélevée, rendue possible par les nombreux ajustements du siège, par le volant inclinable et télescopique et par l'accoudoir central réglable. Sur une note moins positive, il faut en revanche mentionner que le conducteur doit composer avec un rétroviseur central très imposant et qui selon la position, peut sérieusement handicaper le champ de vision vers la droite.
Les retouches apportées à l'intérieur sont notamment visibles sur la planche de bord qui affiche de nouveaux graphiques pour le système audio. Toutefois, on ne peut là non plus parler de grands changements. La présentation demeure essentiellement la même, et donc toujours aussi agréable. Mais il serait mentir de vous dire que l'utilisation des commandes est totalement intuitive. À moins que vous ne possédiez déjà une Mercedes, il vous faudra vous habituer aux fonctionnalités de la radio et de l'ordinateur de bord.
Avec ou sans turbo…
Il vous faudra vous soumettre à l'utilisation d'une essence de qualité supérieure. Et dans l'un ou l'autre des cas, votre consommation d'essence sera identique, se situant quelque part entre 8,5 et 9 litres aux 100 kilomètres. Mais assurément, l'agrément sera largement rehaussé avec l'option du moteur turbocompressé, dont la puissance est chiffrée à 193 chevaux. Dans ce cas, l'utilisation du mot plaisir est adéquate. Le moteur démontre une belle souplesse et offre toute la puissance nécessaire pour obtenir de belles sensations. En revanche, le moteur 2,0 litres atmosphérique manque vigoureusement de punch. Ses 134 chevaux parviennent tout juste à trimbaler le poids de la voiture (1 355 kilos), et on ne peut pas dire qu'ils se font discrets à plein régime.
Sans turbocompresseur, Mercedes nous offre une boîte manuelle à cinq rapports, dont le rendement est correct. Il est possible de la remplacer par une boîte automatique à variation continue, somme toute à la hauteur. Cette dernière est aussi offerte sur la version B200 Turbo, laquelle est livrée de série avec une boîte manuelle à six rapports.
Naturellement, Mercedes fait payer plutôt cher l'avantage de son moteur Turbo. Il vous faudra effectivement débourser 4 500$ de plus pour bénéficier d'un rapport de transmission supplémentaire et de 59 chevaux. La B200 Turbo est également livrée de série avec des jantes de 17 pouces, facturées au coût de 500$ sur la version régulière.
Du solide
La B200 est une voiture mieux construite et mieux insonorisée que n'importe quelle autre voiture de son genre. Les bruits éoliens sont minimes, l'intégrité de la caisse est épatante et les éléments de suspension effectuent un superbe boulot. La direction juste assez ferme et très précise contribue également à cette sensation unique et rassurante ressentie derrière le volant. Il n'y a en fait que le moteur qui pèche par son manque de puissance, rendant les dépassements et les entrées sur l'autoroute parfois laborieux. Pour cela, vivement le modèle Turbo…
Vient maintenant la question du prix, qui en fait sursauter plus d'un, et avec raison. On vous propose chez Mercedes la B200 à partir de 29 900$, pour un modèle sans artifice. Ajoutez le toit ouvrant, les jantes de 17 pouces, les sièges chauffants et quelques autres babioles, et vous atteignez les 35 000$. Et là, on ne vous a pas encore mentionné les frais de transport et de préparation, de 1 995$! Et on ne vous a pas non plus parlé du moteur turbocompressé. Donc oui, ça monte vite. Près du double d'une Toyota Matrix correctement équipée…
Consolez-vous toutefois en vous disant que la valeur de revente est très élevée, que la voiture s'est jusqu'ici avérée très fiable, et que l'économie réalisée à la pompe est toujours intéressante. Reste à savoir si pour le même prix, vous lui préférerez une grosse berline de classe intermédiaire à moteur V6 et sellerie de cuir…