Mazda CX-9 GT 2015 : au travers du maquillage, les rides
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Mazda est une compagnie automobile très populaire au Québec. D’ailleurs, nous avons, sur notre territoire, le plus grand concessionnaire Mazda du monde. Sortez d’ici, et le sobriquet de Mazda est « la puce d’Hiroshima ». Aux États-Unis, il se vend, bon an mal an, plus de voitures Mercedes-Benz que de Mazda. Malgré tout, cette compagnie arrive à offrir des produits des plus compétitifs dans différentes catégories, et elle a conçu, au cours de son histoire, plusieurs voitures sportives aujourd’hui iconiques.
Si Mazda, en 2015, frappe fort avec des voitures comme la Mazda3 et la Mazda6, desquelles nous attendons toujours une version sportive, la marque japonaise fabrique encore un mastodonte. Il s’agit d’un VUS intermédiaire, le CX-9. Pour certains, ce véhicule est un multisegment pleine grandeur. C’est difficile de le positionner, parce qu’il a effectivement des airs de multisegment, mais par son prix, il compétitionne davantage avec un véhicule comme le Toyota Highlander. Qui plus est, tous les deux offrent 7 places…
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Qu’importe, même si le CX-9 est plutôt joli, arborant fièrement le nouveau style Kodo de Mazda, il se fait vieillissant. Depuis 2008, si ce n’est son devant, il n’a pas changé. 7 ans! Sous sa carrosserie, on retrouve la plate-forme du Ford Edge, et son antique mécanique!
Arriver en 2015
Il y a un dicton qui dit qu’il faut « être de son temps ». Le Mazda CX-9 n’est offert qu’avec un moteur : un V6 de 3,7 litres conçu par Ford. La puissance est acheminée aux roues avant, dans le modèle de base, et aux quatre roues, en option ou dans la version GT, par une transmission automatique à 6 rapports. Toute cette cylindrée est bonne pour 273 chevaux, et 270 livres de couple. Si ces nombres ont l’air « corrects », rappelez-vous que le V6 de 3,3 litres que l’on retrouve chez Hyundai et Kia développe 290 chevaux et 252 livres de couple.
Alors, comment se comporte cette mécanique? J’imagine que c’était bien, en 2008, lorsque le moteur de 3,7 litres est venu remplacer le 3,5 litres. Aujourd’hui, en comparaison avec le reste de l’industrie, le CX-9 est anémique. Le moteur, malgré ses 273 chevaux, semble peiner à traîner le poids du véhicule, et la transmission n’a pas la précision ni la rapidité d’exécution de ce qui se fait en 2015. En fait, c’est pratiquement injuste de comparer le groupe motopropulseur du CX-9 avec des contreparties modernes.
Ce constat est similaire avec celui que l’on fait de la cabine. Pour les nostalgiques, les cadrans sont les mêmes, ou presque, que dans une Mazda 3 en 2006. Je suis bien placé pour le dire, j’en ai eu une! C’était un plaisir de retrouver l’espèce d’afficheur en graphique préimprimé rougeâtre. L’écran d’infodivertissement, à l’époque impressionnant, semble aujourd’hui souffrir de nanisme. Mazda emploie dans ses véhicules les plus récents l’un des meilleurs systèmes multimédias du marché. Il est simple, beau, et efficace. Celui du CX-9, s’il fut utilisé dans le CX-5 et dans la Mazda6 en 2014, doit absolument être remplacé. C’est injuste d’offrir ce produit à un client qui paie 50 000 $ pour une voiture, tandis que les acheteurs de Mazda3 ont droit à la crème de la crème.
Qui plus est, cette mécanique vieillissante consomme trop. On est loin des chiffres officiels. Dans le vrai monde, attendez-vous à minimum 13,5 l/100 km au combiné.
Qualités imperméables au temps
Le CX-9 est-il, donc, un véhicule horrible qu’il faut fuir comme la peste? Absolument pas. Même si sa mécanique archaïque (relativement) n’est plus adaptée à 2015, il n’en demeure pas moins que le CX-9 regorge de qualités importantes.
Premièrement, il est spacieux… très spacieux. Lorsque Mazda dit qu’il peut amener 7 passagers, ce n’est pas mentir. Si les places de la troisième rangée sont mal adaptées pour un adulte de 6’4’’, les êtres humains de taille moyenne seront à l’aise pour un trajet de quelques heures. Sinon, la banquette du milieu, elle, est confortable et généreuse en espace pour les pieds et pour la tête. Une fois les bancs abaissés, le CX-9 propose énormément d’espace. En fait, j’ai vraiment été impressionné. J’ai pu amener une imposante cargaison de sacs de terre à jardinage sans même baisser la rangée du milieu. Si je devais, pour un défi quelconque, transformer un VUS en roulotte, je choisirais le CX-9 pour cette raison.
Également, le CX-9 est une voiture qui roule tout en douceur. La cabine est bien insonorisée, les sièges sont confortables, et la suspension nous fait flotter sur un nuage. Autre belle touche, la direction du CX-9 est parmi l’une des plus communicatives que j’ai vu dans un véhicule du genre. Le ressenti est plutôt bien. Malgré sa taille et sa mécanique, ça reste un véhicule dont l’agrément est signé Mazda.
En conclusion, puis-je dire qu’il s’agit d’un véhicule que je recommande? Dans un monde idéal, je vous dirais, si vous voulez un CX-9, d’attendre que Mazda le mette véritablement à jour. Si vous êtes pressé, allez-y. Pour ses qualités, le CX-9 est un véhicule champion. Mais dans l’ensemble, sa mécanique le rend moins intéressant que plusieurs autres modèles. À moins d’une offre exceptionnelle et d’un coup de foudre, allez voir ailleurs.