Kia Cadenza 2015: Signe d’une belle maturité
Introduite l’an passé, la Cadenza devenait le modèle porte-étendard chez Kia. Sa mission : présenter tout le savoir-faire du constructeur coréen en termes de style et de technologie. Son statut n’aura été que de courte durée puisqu’elle doit céder son titre cette année à la K900, une voiture encore plus cossue et, bien entendu, plus dispendieuse. Ces deux nouveaux modèles prouvent que Kia atteint un niveau de maturité supérieur en se lançant dans un créneau qu’elle n’avait pas encore exploré: le luxe!
La Cadenza est en fait la cousine de la Hyundai Genesis ou plus précisément de l'Azera, toujours commercialisée chez nos voisins du Sud. Elle ne prétend pas rivaliser avec les berlines sport proposées par les constructeurs allemands, mais plutôt avec des modèles comme l’Acura TL, la Buick LaCrosse et la Lexus ES. La différence majeure : Kia le fait en utilisant sa marque grand public et non pas en recourant à une division de luxe, comme les autres. Pas facile de se donner une image qui symbolise une gamme aussi étendue, surtout de la part d’un constructeur réputé traditionnellement pour offrir des véhicules peu dispendieux.
Plus puissante que ses rivales
La Cadenza utilise la même plate-forme que l’Optima, mais on l’a allongée pour les besoins de la cause. Lexus a adopté une stratégie semblable dans le cas de sa ES en étirant le châssis de la Camry. Si vous vous laissez tenter par cette Kia de luxe, le choix de la version sera assez simple, il n’y en a que deux, la livrée de base et la Premium. Elles se partagent l’unique mécanique, un V6 à injection directe de 3,3 litres développant 293 chevaux et un couple de 255 lb-pi. Avec ce moteur, qui est aussi installé dans le Sorento, la Cadenza est bien alignée sur la concurrence qui se base également sur des V6, moins puissants dans bien des cas. Seule la Buick LaCrosse en offre plus avec ses 304 chevaux.
Alors que la Genesis profite d’une architecture à propulsion, le V6 de la Cadenza transmet sa puissance aux roues avant via une transmission automatique à six rapports. Avec son ratio poids/puissance supérieur, elle boucle le 0-100 km/h en environ 6,5 secondes, un chrono plus que décent pour une voiture de ce genre.
Un style signé Peter Schreyer
Son style est fort réussi et on peut féliciter Peter Schreyer qui a fait un travail colossal chez Kia, rendant les modèles hautement désirables. La Cadenza offre un mariage d’éléments issus de la jolie Optima et de la dernière génération de la Forte mais dans une présentation plus sophistiquée. L’avant, bas et large, se démarque avec des phares angulaires et une grille typique à la marque. Tout comme c’est le cas avec l'Optima, les jantes au design de pales de turbine ajoutent au dynamisme. L’arrière est aussi réussi avec son double échappement ovale et ses feux aux DEL. On perçoit les influences européennes, la voiture pourrait très bien passer pour une allemande.
À bord, on a l’impression d’être au volant d’un modèle beaucoup plus dispendieux. Les matériaux choisis sont de qualité et l’assemblage sans faille. Les sièges sont confortables et rendent agréables les longs trajets. Ils sont toutefois un peu moins bien adaptés à une conduite sportive en raison de leur manque de support latéral. Les commandes sont bien présentées et rapidement accessibles alors que le système multimédias UVO est un peu plus simple à utiliser que celui des concurrents.
Avec son prix légèrement en deçà de 40 000 $, la Cadenza tire son épingle du jeu avec un équipement de série complet. Système de navigation, caméra de recul, climatiseur à deux zones et sièges chauffants sont notamment du lot. Contrairement aux allemandes, pas besoin de plonger à grands frais dans le catalogue d’options pour avoir une voiture décente.
Sur la route
Au volant, la Cadenza dispose d’une bonne puissance, mais on est tout de même loin du dynamisme et de la fougue des berlines sport allemandes ou même de la Hyundai Genesis dont le moteur déploie 333 chevaux. La Kia n’est pas sous-motorisée, mais davantage de couple serait le bienvenu lors des manœuvres de dépassement. La voiture pèse tout de même près de 1 660 kilogrammes. La boite automatique tire bien profit de la puissance disponible tout en réduisant le régime à vitesse de croisière, diminuant ainsi la consommation. Sa suspension indépendante aux quatre roues apporte une conduite souple et contrôlant bien la masse. Puisque la puissance est transmise aux roues avant, la voiture à tendance à sous-virer en conduite plus dynamique. Dommage qu’elle ne soit pas proposée avec un rouage intégral, elle aurait ainsi un avantage supplémentaire sur plusieurs de ses rivales.
La Cadenza a certainement de bons attributs. Si vous cherchez une berline de luxe abordable, stylisée et bourrée de gadgets, elle pourrait bien vous plaire. Il faudra seulement accepter son logo beaucoup moins prestigieux!
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