Nissan Z 2015: La princesse nipponne
Lors de son dévoilement en 1969, la Z avait immédiatement occupé le trône de la gamme Nissan – appelée Datsun à l'époque – en devenant la Fair Lady du constructeur japonais. Même si sa couronne avait perdu quelques pierres au fil des ans avec l'arrivée d'Infiniti au sein de la famille Nissan, la Z a régné pendant 28 ans avant d'être écartée par les dirigeants de la marque en 1997. La crise financière qui a frappé l'industrie automobile japonaise au milieu des années 1990 avait également mené au bûcher plusieurs de ses rivales, la Mazda RX-7 en 1996 et la Toyota Supra en 1998. Seule la Toyota Celica avait survécu à ce régicide, pour s'éteindre finalement en 2006.
Oh, surprise! La Z est revenue d'entre les morts en 2003. On se rappellera que la Mazda RX-8 avait aussi ressuscité en 2004 pour trépasser à nouveau en 2012. Depuis son retour, la Z continue à dominer le segment des voitures sport japonaises même si elle compte deux nouvelles rivales sérieuses sous les traits de la Scion FR-S et la Subaru BRZ. La présence de la Z dans les films 3, 4 et 5 de la série Fast and Furious démontre que sa popularité ne dérougit pas et qu'elle entretient toujours un certain mythe auprès des amateurs de tuning et de voitures sportives.
Mais, est-ce suffisant pour que l'actuelle Z ait une descendance? La septième génération était attendue pour 2015. Question de ne pas manquer son coup, Nissan a joué de prudence cette année en limitant les changements à des retouches esthétiques, soit en incorporant des feux de jour aux DEL en position transversale et de nouveaux pare-chocs inspirés de la GT-R. À propos de celle-ci, la belle de Nissan se classe dans un autre niveau de prix et de performance. Vendue plus de 100 000 $, la GT-R coûte plus du double de la Z dont les tarifs débutent sous la barre des 39 000 $. Il est juste dommage que les acheteurs québécois ne profitent pas de la générosité de Nissan USA qui offre la Z en format coupé pour moins de 30 000 $. La faiblesse du dollar ne peut expliquer une différence de prix aussi importante. Questionné à ce sujet, Nissan Canada mentionne que l'équipement du modèle américain est moins complet. On comprend mieux pourquoi certains consommateurs décident de se procurer un modèle d'occasion chez l'Oncle Sam !
Une mécanique douée
Si la future Z suit la tendance, la prochaine cuvée devrait adopter une motorisation turbocompressée à quatre cylindres. Une telle mécanique dérogera avec la tradition des six générations qui l'ont précédé, lesquelles ont toujours confié leurs déplacements à un moteur à six cylindres – à configuration en ligne (1969-1983) ou en V (1984-1996 et 2003-2015).
Le V6 actuel de 3,7 litres est reconnu comme étant l'un des meilleurs moteurs de la planète. À l'oreille, il se reconnait à cent lieux à cause de sa résonnance rauque et singulière. Pour extirper toute la puissance de ce moulin en alu, l'acheteur a le choix entre une boîte semi-automatique à 7 rapports ou une boîte manuelle à 6 rapports. Cette dernière peut être munie en option du système SynchroRev Match (compris dans l'ensemble Sport et Navigation), lequel contrôle et ajuste automatiquement le papillon des gaz du moteur afin d'adoucir les changements de rapport. Ce dispositif vise à permettre au conducteur (novice?) de se concentrer sur la conduite et le freinage, selon Nissan. Il est vrai que la conduite s'avère plus coulante lorsque le mécanisme est enclenché. Mais à quoi bon? Le pilote d'une Z se moque de la douceur de roulement puisque ce vocable ne correspond pas aux ajustements du châssis et des suspensions, et encore moins au profil des pneus de 19 pouces – 245/40R19 à l'avant et 275/35R19 à l'arrière. Pour arpenter les routes du Québec, mieux vaut opter pour les pneumatiques de 18 pouces, lesquels filtrent davantage les imperfections de la chaussée.
Pour des performances accrues, le moteur du coupé Nismo développe 350 chevaux comparativement à 332 chevaux dans les autres versions.
Coupé ou roadster?
Offerte en format coupé ou roadster, la Z n'est pas aussi raffinée que les Porsche Cayman et Boxster. De même, elle ne propose pas les qualités hivernales d'une Audi TT. Toutefois, à équipement égal, elle coûte la moitié du prix (ou presque) de ces concurrentes allemandes.
Entre le coupé et le roadster, les puristes choisiront la Z originale avec son toit dur, alors que les amateurs de grand air opteront pour le toit souple et escamotable du cabriolet. Par contre, il faut savoir que l'agrément de conduite n'est pas nécessairement au rendez-vous quand le toit du roadster est relevé : l'habitacle est plus étriqué que dans le coupé, la visibilité nulle et l'insonorisation déficiente. Pour se faire pardonner, le roadster offre des sièges chauffés et climatisés de série avec la possibilité d'obtenir de hauts dossiers, plus confortables.
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