Kia Optima 2015: La beauté ne suffit pas
Il s’agit d’une opinion éminemment personnelle, j’en conviens, mais Dieu qu’elle est belle cette Kia Optima! Peter Schreyer, le designer vedette de Kia a eu le coup de crayon juste assez subtil, juste assez provocant, juste assez moderne. Juste assez, en fait. Jamais trop. Pourtant, au Canada, l’Optima se vend presque deux fois moins que la cousine rivale qu’est la Hyundai Sonata, pas laide non plus. Et beaucoup moins bien que les Honda Accord et Toyota Camry qui font plus dans la sobriété que dans la beauté.
Tenter d’expliquer pourquoi l’Optima n’est pas aussi populaire qu’elle devrait l’être demanderait une thèse de doctorat, ce qui prendrait les trois quarts du livre que vous tenez entre vos mains. Pas sûr que l’éditeur du Guide de l’auto apprécierait! Cependant, on peut affirmer sans craindre de se tromper que, parmi toutes les raisons possibles, l’image de Kia est encore un tantinet moins prestigieuse que celle de Hyundai (le prestige, c’est relatif…)
Quoi qu’il en soit, l’Optima n’est pas en reste devant la Sonata de Hyundai. Après tout, les deux modèles possèdent la même plate-forme et les mêmes mécaniques. Les Coréens ont compris quelque chose que les Américains semblent encore ignorer… l’art du badge engineering, c’est-à-dire comment donner une identité propre à deux produits à la base identiques.
Mais concentrons-nous sur la Kia Optima. Son habitacle est l’un des plus vastes de la catégorie dominée par les géants des ventes que sont les Ford Fusion, Toyota Camry, Honda Accord et… Hyundai Sonata. Le tableau de bord est, à mon avis, très réussi, autant au chapitre du style que de l’ergonomie. Cette année, l’Optima gagne l’interface UVO de deuxième génération qui avait fait son apparition l’an dernier dans la Soul et qui se met enfin au diapason en offrant un système de navigation en plus de toutes les fonctionnalités propres à la connectivité, ce fléau des temps modernes.
Le style, ça se paie…
Les sièges avant se révèlent confortables même si mon anatomie a bien de la difficulté à les supporter plus de quelques heures. Même constat à l’arrière sauf qu’en plus, y accéder pour une première fois entraîne une douleur au crâne lorsqu’il rencontre la ligne de toit plongeante... La deuxième fois, le crâne évite ladite ligne de toit, épargnant ainsi aux cordes vocales la formulation de mots réprimés par la morale. Les dossiers s’abaissent de façon 60/40, mais ils ne forment pas un fond plat avec le coffre qui s’avère de bonnes dimensions quoiqu’il ne soit pas le plus grand de la catégorie. Ni le plus petit.
L’Optima propose trois moulins, tous à quatre cylindres. D’ailleurs, les V6 sont de moins en moins nombreux dans cette catégorie. Kia offre d’abord un 2,4 litres. Il s’agit d’un moteur de base mais comme moteur de base, il se fait bien pire! Grâce à sa puissance et à son couple généreux, il réalise des accélérations et des reprises tout à fait convenables bien qu’il manque un peu de punch à bas régime. Ce n’est toutefois pas dramatique. En plus, il consomme avec parcimonie. Une boîte automatique à six rapports s’occupe de faire le lien entre ce moteur et les roues avant. Son mode manuel ne convainc pas et on s’en lasse très rapidement. Une manuelle a déjà été offerte, cependant, la faible demande pour ce type de transmission dans ce type de voiture a signé son arrêt de mort.
Pour jouer les Villeneuve (presque)
Les livrées haut de gamme reçoivent un 2,0 litres turbocompressé, joliment plus déluré que le déjà déluré 2,4. J’ai eu la chance de conduire une version turbo et une 2,4 atmosphérique sur une piste de course. Conclusion : des deux modèles, aucun ne devrait aller sur une piste de course. Mais puisqu’on y était… Les performances du turbo sont nettement plus intéressantes, surtout en reprise, et son association avec l’automatique est mieux réussie. Toutefois, en conduite normale, cette différence est beaucoup moins sentie. Les suspensions des variantes turbocompressées sont assez dures alors qu’elles sont à peine plus souples pour les autres, ce qui permet à l’Optima de jouir d’une solide tenue de route. D’aucuns préfèrent la Sonata pour ses suspensions plus relaxes.
Enfin, il y a l’hybride. Son 2,4 litres, combiné au moteur électrique, développe suffisamment de chevaux et de couple pour assurer de bonnes performances. Mon dernier essai de l’Hybrid ayant eu lieu durant un février plutôt frisquet, la consommation d’essence réelle a été beaucoup plus élevée que celle annoncée par Kia et s’approchait de celle d’une 2,4. Ceci étant dit, on achète une hybride pour faire sa part pour l’environnement, pas pour économiser sur l’essence…
La Kia Optima est plus qu’une belle voiture. Elle possède tout ce qu’il faut pour être à la hauteur de sa beauté. Heureusement car la compétition dort bien peu sur ses lauriers.