Jeep Cherokee 2015: L’Italien coureur des bois
La disparition du Liberty en 2012 a laissé un poste vacant au sein de la gamme Jeep. Histoire de combler ce vide, le constructeur a tablé une fois de plus sur son passé en réintroduisant l’année dernière un modèle disparu depuis plus de 13 ans, le Cherokee. Se positionnant entre le tandem Compass/Patriot et le Grand Cherokee en termes de prix, le Cherokee a pour difficile mission de rivaliser dans un segment très populaire et surtout, desservi par une concurrence bien établie.
Afin de concevoir son nouveau VUS compact, Chrysler s’est servi d’une nouvelle architecture globale développée par le groupe Fiat. Eh, oui, le Cherokee est d’origine italienne! Cependant, on l’a croisé avec le Wrangler pour lui donner une personnalité entièrement Jeep. Oubliez l’inspiration européenne dans ses lignes, il ne ressemble à aucun de ses concurrents. Quoi qu’il en soit, son style particulier, surtout à l’avant, en fait jaser plus d’un. Certes, on retrouve la traditionnelle grille à sept fentes, mais le capot et le pare-chocs se rejoignent en V forment un devant en pointe. On a aussi séparé les blocs optiques en deux, alors que les clignotants et les feux de position, très minces, occupent la partie supérieure, tandis que le reste du phare est encastré plus bas dans le pare-chocs.
Des primeurs technologiques dans sa manche
Le Cherokee propose plusieurs variantes. Jeep a décidé de ne pas limiter les choix mécaniques en fonction de la version et toutes les combinaisons sont permises : moteur quatre ou six cylindres, traction ou rouage intégral, peu importe la mouture, sauf pour le Cherokee Trailhawk qui est configuré pour le hors route extrême.
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Le moulin de base est un quatre cylindres de 2,4 litres baptisé TigerShark, qui développe dans ce cas-ci 184 chevaux. Il délivre une bonne puissance en général, les accélérations étant, bien entendu, un peu moins vives lorsque le véhicule est bien chargé, principalement en raison de son couple un peu plus timide. Sa consommation retenue représente son principal avantage.
Pour davantage de vigueur, vous pourrez vous tourner vers le V6 Pentastar de 3,2 litres qui se veut le petit frère du V6 de 3,6 litres et qui trouve ici sa première application. Plus léger et économique, il déploie 271 chevaux et un couple de 239 lb-pi, ce qui permet au véhicule de livrer de meilleures prestations. On a bien aimé le quatre cylindres, mais le V6 rend mieux justice au Cherokee, surtout avec son excès de poids face à plusieurs rivaux. En plus, il ne majore par trop la facture ni les chiffres de consommation, et apporte au passage une capacité de remorquage supérieure à tous ses rivaux.
Concernant les transmissions, c'est simple puisqu’une seule est proposée et pas n’importe laquelle : une automatique à neuf rapports. Développée afin de réduire la consommation d’essence, cette nouvelle boîte ne semble toutefois pas encore totalement au point. Elle aura été la cause d’un retard lors de l’introduction du modèle, sans compter le rappel pour reprogrammation dont elle a été l'objet...
Le Cherokee profite de matériaux souples aux différents points de contact et l’ergonomie en général. Cet habitacle est beaucoup plus riche que celui de certains modèles Jeep du passé. La partie centrale du tableau de bord présente le système multimédia qui, via un écran tactile de 5 ou 8,4 pouces selon la livrée, permet de contrôler pratiquement tous les éléments à bord, au grand plaisir des amateurs de techno. L’aspect pratique est rehaussé avec plusieurs espaces de chargement bien pensés.
L’héritage forcé d’une marque
On ne reprochera certainement pas au Ford Escape ou au Honda CR-V de ne pas être en mesure de traverser le célèbre sentier du Rubicon. Puisqu’il arbore l’emblème Jeep, le Cherokee se doit d’être compétent en hors route.
Trois systèmes de rouage intégral sont au catalogue. Le premier, baptisé Active Drive I, équivaut à la majorité des systèmes offerts par la concurrence. Il maximise l’adhérence en transférant une partie du couple aux roues arrière en cas de besoin. Pour les exigences un peu plus poussées, l’Active Drive II, tel un système quatre roues motrices classique, comporte un mode gamme basse, soit un rapport inférieur qui améliore les prestations du véhicule en conditions extrêmes. De son côté, le système Active Drive Lock ajoute un différentiel arrière autobloquant, laissant loin derrière les autres utilitaires compacts qui voudraient se frotter au Cherokee hors des sentiers battus. Ce système se retrouve d’ailleurs de série dans la version Trailhawk, homologuée Trail Rated. On reconnait rapidement cette variante par ses boucliers avant et arrière et ses crochets de remorquage peints en rouge.
Malgré sa plate-forme italienne, le Cherokee demeure un Jeep pur et dur.