Land Rover Range Rover Sport 2015: L’athlète de la marque
Lancé au Salon de l’auto de New York en 2013 avec l’alter ego de James Bond lui-même, l’acteur Daniel Craig, au volant, la nouvelle génération du Range Rover Sport a fait tourner les têtes et généré beaucoup de retombées médiatiques pour le constructeur britannique qui a réalisé une belle opération marketing. Tout ça c’est bien beau… mais qu’en est-il du véhicule au juste?
À la base, le Range Rover Sport n’est plus élaboré sur le châssis en échelle du LR4, mais plutôt sur une structure monocoque en aluminium, émulant ainsi le grand Range Rover. Ce changement très significatif a certainement contribué à l’allègement du véhicule, bonifiant la dynamique, les performances et réduisant sa consommation de carburant. Les qualités en hors route ne sont plus aussi relevées qu’avant mais la clientèle visée n’était sans doute pas du genre à aller s’épivarder dans la boue.
Un essai mené en plein cœur de l’hiver québécois avec le modèle à moteur V6 suralimenté par compresseur nous a permis d’apprécier au plus haut point les qualités dynamiques du véhicule. À l’aise en ville comme sur les routes secondaires recouvertes d’un manteau blanc, le Range Rover Sport maîtrise bien le roulis en virage et sa direction est nette et précise. Ce n’est qu’en roulant plus rapidement sur les routes enneigées d’une région très isolée qu’une tendance au sous-virage, typique des VUS dont le poids est important, s’est manifestée provoquant l’intervention rapide du système de contrôle électronique de la stabilité. Toutefois, la vraie surprise a été de constater à quel point le Range Rover Sport s’est avéré joueur dans ces conditions difficiles. Le V6 suralimenté de 340 chevaux ne livre pas une charge vers l’avant aussi expressive que le V8 suralimenté de 510 chevaux du Range Rover Sport Supercharged, mais il impressionne par sa souplesse livrant un couple maximal abondant à bas régime et il est aussi performant que le V8 atmosphérique qui équipait précédemment ce modèle.
Au volant du Range Rover Sport, on apprécie la qualité de la finition, le design épuré de la planche de bord et le tableau de bord virtuel qui remplace les cadrans à aiguilles conventionnels. Le confort des sièges en cuir est très bon aux places avant, et le dégagement pour les jambes des passagers arrière a progressé lors de la refonte, bonifiant ainsi le confort. Parmi les options, proposées à grands frais, on retrouve une chaine audio Meridian de 1 700 watts comprenant 23 haut-parleurs et même une glacière logée dans la console centrale capable d’accueillir une bouteille d’eau gazéifiée. D’aucuns y mettront une bouteille de champagne, ce que nous recommandons… à condition de ne l’ouvrir qu’une fois rendus à destination! Quant au style du Range Rover Sport, soulignons qu’il évoque parfaitement les aptitudes dynamiques de ce modèle à vocation nettement plus sportive de la marque.
Un modèle RS en vue?
Par ailleurs, il semble que Land Rover soit tenté de pousser le Range Rover Sport encore plus loin pour ce qui est de la dynamique et des performances puisqu’un prototype camouflé a été aperçu sur la route lors de tests menés par les ingénieurs de la marque. On peut d’ores et déjà parier que ce nouveau modèle portera la désignation RS et qu’il sera probablement animé par une version survitaminée du moteur qui équipe déjà le Range Rover Sport Supercharged et dont la puissance pourrait atteindre 550 chevaux. On ajoute une suspension surbaissée et plus ferme, des modifications apportées à la carrosserie, comme des prises d’air surdimensionnées, en vue d’améliorer l’alimentation et le refroidissement du moteur et le tableau serait complet, ce qui permettrait à Land Rover de concurrencer directement les versions les plus performantes des VUS développés par Porsche, BMW et Mercedes-Benz.
Plus ça change, plus c’est pareil…
Malheureusement, on ne peut passer sous silence le manque de fiabilité à long terme des véhicules de la marque Land Rover, une situation qui perdure encore, du moins si l’on se fie au sondage Vehicle Dependability Survey mené par la firme spécialisée J.D. Power and Associates qui mesure la fiabilité des véhicules après trois années d’usage. L’édition 2014 de ce sondage, qui mesure la fiabilité des modèles de l’année 2011, nous révèle que la marque Land Rover se classe au 29e rang sur les 31 marques répertoriées, seules Dodge (30e) et Mini (31e) faisant moins bien à ce chapitre. Pour une marque de prestige, voilà un constat que l’on doit qualifier de navrant. On espère que les modèles plus récents permettront à Land Rover d’améliorer éventuellement sa position à ce classement. À ce sujet, je dois souligner que le modèle d’essai qui a fait l’objet de ce reportage n’a démontré aucun problème.