Mercedes-Benz Classe GL 2015: Tout faire en grand
Après un essai du tout premier ML envers lequel je n’avais pas été tendre, Mercedes-Benz m’avait invité à prendre le volant du GL. Non seulement les gens de chez Mercedes ne sont pas rancuniers, mais ils avaient, semble-t-il, aussi une grande confiance en leur produit.
Abstraction faite de l’inutile et heureusement peu répandu Geländewagen (le Classe G), le GL tient le haut du pavé chez ce constructeur dans le segment des utilitaires. Ses dimensions le placent comme une solution de rechange aux Cadillac Escalade, Lincoln Navigator et Infiniti QX80 de ce monde. Avec une longueur de plus de 5 mètres et un poids dépassant 5 000 livres, le GL ne fait pas dans la dentelle. Il est d'ailleurs primordial de sortir le ruban à mesurer pour s’assurer qu’il peut entrer dans le garage avant d’en faire l’achat... S’il passe le test, on a quand même droit à un autre chiffre gargantuesque : le prix, qui peut faire dans les 6 chiffres selon la version et les options.
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Le mazout ou rien du tout
Malgré son format qui n’a rien de délicat, le GL se laisse conduire facilement. À l’exception d’une direction qui gagnerait à transmettre un peu ce qui se passe sous les roues avant, la tenue de route est saine. Si l’on ajoute à cela le grand confort de la suspension et des sièges, il devient impossible de ressentir toute forme d’inconfort à son volant. Le GL se comporte comme un grand, mais pas comme un gros.
D’ailleurs, c’est avec le moteur de base que les prestations sont les plus intéressantes. Voilà une bonne nouvelle pour les finances. Bien que sa puissance de 240 chevaux puisse paraître chiche compte tenu de la masse à déplacer, il faut savoir que le GL350 BlueTEC carbure au diesel et que les moteurs de ce type sont particulièrement généreux pour ce qui est du couple. Grâce aux 455 lb/pi de couple, le GL350 BlueTEC peut vous emmener de l’arrêt jusqu’à 100 km/h en 8,5 secondes, ou encore accueillir 7 personnes tout en tractant 7 500 livres (3 400 kilos). Le plus beau, c’est qu’il autorise une consommation d’environ 8 litres aux 100 km en moyenne, soit la moitié moins que l’assoiffé de GL63 AMG avec son V8 biturbo de 5,5 litres développant 550 chevaux qui ne seront de toute manière jamais exploités. On peut d’ailleurs se questionner sur la nécessité d’une telle version. Afficher une vitesse de pointe de 250 km/h, c’est une chose qui, selon moi, n’a certainement pas sa place sur un véhicule utilitaire!
Les deux autres moteurs offerts sont certes un peu moins gloutons, mais aucun ne sied aussi bien au GL que l’étonnant V6 BlueTEC. Peu importe le moteur choisi, le rouage intégral est toujours présent, tout comme la boîte automatique à sept vitesses avec palettes de changement des rapports au volant, un dispositif d’une utilité lourdement mise en doute, surtout dans ce genre de véhicule.
Pour baroudeurs bien nantis
Bien peu de propriétaires de GL ont le réflexe d’aller jouer dans les bois. Toutefois, ceux qui veulent le faire n’ont pas à s’inquiéter des aptitudes de ce gros Tonka à l’étoile argentée et n’ont qu’à commander l’ensemble hors route. Ainsi, le GL reçoit un différentiel autobloquant, une gamme de vitesses basses (très démultipliée) et surtout, une suspension ajustable pouvant être rehaussée de 17 centimètres lorsqu’on aborde des terrains accidentés. La motricité sur surface meuble est impressionnante et nul besoin de jouer dans la boue pour s’en apercevoir : le GL fait preuve d’une facilité déconcertante quand vient le moment d’affronter les congères en froide saison.
La bonne affaire
Lorsqu’on place le Mercedes-Benz GL face à ses rivaux américains, on accepte mieux son prix. En comparaison, l’Escalade tient vraiment de la camionnette devenue véhicule utilitaire, puis luxueusement décorée pour faire avaler sa facture impertinemment salée. Le grand Mercedes lui, est brodé de finesse. Son habitacle allie métal brossé, cuirs et boiseries, dans un équilibre judicieux, souvent propre aux constructeurs germaniques. C’est élégant, mais pas clinquant. Si l’affichage est facile à consulter, certaines commandes demandent à être un peu étudiées avant d’être bien maîtrisées.
Sinon, la vie est à bord est agréable. Tous les occupants jouissent d’un espace convenable, y compris ceux de la troisième rangée qui sont plus gâtés que chez la concurrence, surtout pour le dégagement au niveau des jambes. Même avec toutes les commodités et les aides électroniques dont il dispose, il n’en demeure pas moins que le GL est beaucoup plus à l’aise sur la grande route qu’en ville. Pour ceux qui ont réellement besoin d’un véhicule de ce gabarit, il s’agit sans doute du meilleur en son genre.