Nissan Juke 2015: Carrément iconoclaste
Lorsque le Juke a été présenté pour la première fois au Salon de l’auto de New York en 2010, plusieurs des personnes présentes se sont demandé ce que les stylistes de Nissan avaient mis dans leurs céréales... Si le Cube s’était démarqué par son originalité, le Juke en rajoutait.
Avec ce dernier, les stylistes ont tenté de combiner la silhouette d’un VUS à celle d’une auto sport. Avec ses passages de roue en relief, ses blocs optiques placés sur le capot, ses phares circulaires et sa calandre alvéolée sans oublier la section arrière tronquée, cette japonaise fort originale n’a aucun équivalent sur la route. Qu'on l'aime ou qu'on la déteste, il est indéniable que le Juke a du caractère. Mais concevoir une silhouette sportive ne garantit pas nécessairement que la voiture sera à la hauteur des attentes.
Agréable surprise
Comme on doit s’y attendre, l’habitacle est tout aussi original – ou presque – que la silhouette. C’est moins déjanté mais quand même hors-norme avec une section centrale surplombée par un dôme sous lequel trône un écran d’affichage. Certains des éléments de la planche de bord sont inspirés de ceux d’une motocyclette, notamment la console centrale. Curieusement, le volant est on ne peut plus conventionnel, tout comme les cadrans indicateurs.
Si les sièges avant sont confortables, la banquette arrière est exiguë et peu invitante tandis que le dégagement pour la tête ne convient pas aux grandes personnes. Quant au coffre à bagages, il est assez limité. Il faut donc absolument rabattre le dossier arrière si l'on a de gros objets ou beaucoup de bagages à déplacer.
Le Juke compte sur un quatre cylindres turbo de 1,6 litre de 188 chevaux pour actionner les roues avant sur le modèle de base ou les quatre roues sur les versions dotées d’une transmission intégrale. Sur certaines versions à traction avant, il est associé à une boîte manuelle à six rapports. En option ou en équipement standard selon le modèle, on peut commander une transmission à rapports continuellement variables, la seule qui peut s’associer à la traction intégrale.
Avec sa garde au sol passablement relevée, on est en droit de s’interroger sur les prétentions sportives du Juke. En premier, les performances sont correctes pour la catégorie puisqu’il faut 8,0 secondes pour boucler le 0-100 km/h. Mais le plus intéressant, c’est que la tenue de route est à la hauteur des prétentions. La voiture est neutre en virage et très maniable, le roulis, quant à lui, est fort bien contrôlé. Sans oublier que le moteur répond à la moindre sollicitation. Dommage qu’il ne carbure qu’à de l’essence super. Parmi les autres bémols, la visibilité arrière est médiocre tandis que l’insonorisation est perfectible. Sur une note plus positive, sans être un VUS pur et dur, l’excellent rouage intégral livrable permet de rouler sur des sentiers en mauvais état.
Un peu plus, SVP
Afin d’optimiser les qualités sportives du Juke, les responsables de la mise en marché ont demandé aux stylistes et ingénieurs de concocter une version Nismo. Nismo est le département de performances de Nissan et cette appellation est le résultat de la contraction de Nis(san) Mo(torsport). Les stylistes ont dessiné une allure plus agressive avec des passages de roue accentués, une nouvelle calandre et un diffuseur arrière, entre autres changements. Sans oublier que les rétroviseurs extérieurs sont rouges. Plusieurs retouches dans l’habitacle permettent de distinguer ce modèle de la version ordinaire. C’est ainsi que le volant est gainé de cuir et le pédalier en aluminium.
Les ingénieurs ont modifié la suspension, fait appel à des pneus sport de 18 pouces et augmenté la puissance du moteur de 9 chevaux alors que le couple a progressé de 7 lb-pi. Le Nismo doté de la boîte manuelle est une traction et la version avec la transmission CVT est à rouage intégral. Curieusement, et même si le comportement routier est meilleur sur la version « pimpée » et l’agrément de conduite supérieur, le Nismo affiche des temps d’accélération un peu moins rapides que ceux obtenus avec une version de base avec boîte manuelle.
C’est sans doute pourquoi Nissan a concocté la RS dont le moteur de 215 chevaux garantit de meilleures performances. Cette fois, seule la transmission manuelle et la traction avant sont disponibles. Il vient quelque peu corriger un certain manque de puissance du Nismo. Avec la RS, le ramage est plus important que le plumage. Mais quel que soit le modèle choisi, la suspension manque de souplesse, ce qui devient agaçant à la longue.
Voilà une voiture qui devrait intéresser les personnes qui aiment l'originalité. Soulignons qu’en cours d’année, une version révisée esthétiquement et mécaniquement devrait être commercialisée. La voiture conservera sa silhouette et la mécanique sera peu modifiée.