Toyota Avalon 2015: Le passé, c’est le passé…
Alors que les humains qui ont un peu trop « viré » dans leur jeunesse doivent souvent vivre avec les conséquences de leur passé, pour certaines voitures, c’est exactement le contraire. La Toyota Avalon, par exemple, est aujourd’hui piégée par son passé trop sage. Toyota a eu beau lui donner une nouvelle vie en 2013, bien des gens continuent de l’ignorer. À tort.
Remarquez que les ventes de l’Avalon ont progressé de 196 % entre 2012 et 2013, ce qui n’est pas rien. Remarquez aussi que 196 % de pas grand-chose, ça demeure pas grand-chose… On parle ici de 427 unités vendues en 2012 contre 1 264 en 2013. C’est moins que les ténors de la catégorie que sont les Chrysler 300 (5 375 en 2013), Ford Taurus (4 238), Chevrolet Impala (3 802), Nissan Maxima (1 500) mais plus que la Hyundai Genesis (1 062). Ce créneau, on le voit, est fermement détenu par les Américains. Les autres se partagent les miettes.
- À lire aussi: Pleins feux sur les Toyota RAV4 et Avalon 2016
- À lire aussi: Toyota Avalon 2016 : Un long fleuve tranquille...
Ce qui ne fait pas de l’Avalon une mauvaise voiture pour autant! La berline la plus luxueuse et la plus imposante de Toyota affiche des lignes beaucoup plus agréables à l’œil qu’avant, malgré une immense grille inférieure avant qui rappelle, douloureusement, le sourire béat des anciennes Mazda. Sinon, c’est très réussi. L’habitacle, très vaste, l’est tout autant. La présentation générale fait penser à du Lexus. D’ailleurs, souvent lors de mes différents essais de l’Avalon, je me suis imaginé au volant d’une Lexus…
Quasiment du Lexus
Toujours est-il que le tableau de bord se mérite de bonne notes. On ne peut trouver à redire sur la qualité des matériaux, sur leur assemblage, sur la disposition des différentes commandes ni sur le confort des sièges avant. En passant, l’Avalon permet encore de changer de station de radio en tournant simplement un bouton, une délicatesse qu’on retrouve de moins en moins et que seule une personne ayant appris à conduire avant les années 2000 peut apprécier à sa juste valeur, pour ne pas dire à sa juste sécurité.
Les places avant sont confortables? Celles d’en arrière aussi. Qu’il y a de la place pour les jambes! Davantage que dans une Ford Taurus, c’est tout dire. L’accès à ces places est facile, au grand ravissement des gens moins souples. Malheureusement, on ne peut baisser les sièges pour agrandir un coffre qui est déjà caverneux. Il y a juste une trappe pour laisser passer des objets longs comme des skis. Enfin, déplorons l’ouverture relativement petite du coffre.
Sous le capot, un seul moteur. Personne ne devrait se plaindre du rendement du V6 de 3,5 litres qui développe 268 chevaux et 248 livres-pied de couple. Ce moulin est d’une douceur et d’une linéarité peu communes. On enfonce l’accélérateur et, grâce à la coopération d’une transmission automatique à six rapports au fonctionnement transparent, ça avance sans à-coups, sans effet de couple et surtout sans effort. La consommation s’avère des plus retenues et une moyenne sous 10,0 l/100 km est facilement atteignable. Ceux qui roulent uniquement en ville pourraient toutefois avoir une autre opinion!
Tout doux, tout doux…
L’Avalon, on s’entend, a tout pour plaire. Même si cette imposante Toyota se révèle beaucoup plus à l’aise sur la route que l’ancienne génération, elle demeure en retrait face à la majorité des voitures de la catégorie. Elle avale les kilomètres en douceur grâce à ses suspensions à jambes de force aux quatre coins et on peut rouler des heures à son volant sans ressentir la moindre fatigue. Mais il n’y a pas de passion, pas d’étincelle qui fait qu’on a juste hâte de reprendre son volant… peut-être, justement, à cause de ce volant relié à une direction engourdie et qui ne renseigne que très peu sur le travail des roues avant.
En courbe, la voiture penche incroyablement moins que l’ancienne version, mais à quoi bon si la direction n’est pas au rendez-vous? D’ailleurs, le faible maintien latéral des sièges avant découragera les plus téméraires bien avant que la direction le fasse! Oh, il y a bien un mode Sport qui fait passer la transmission du sixième au quatrième rapport (à 100 km/h, le moteur monte de 1 700 tr/min à 2 800!), mais outre ce coup de nitroglycérine aux fesses, je n’y ai pas retrouvé le plaisir recherché. Le mode Eco, de son côté, m’est apparu plus efficace. Contraignant, certes, mais efficace.
Les Américains ont droit à une Avalon Hybrid. La voiture étant plus populaire chez nos amis du Sud, il est normal que plus de variantes leur soient proposées. Ici, l’Avalon Hybrid n’est pas offerte. On peut comprendre Toyota Canada…