Dodge Journey 2015: Le travail sans le plaisir
Lors du dévoilement du Journey en 2009, les dirigeants de la division Dodge parlaient d’un véhicule qui allait bouleverser le marché comme l’avait fait la fourgonnette « Autobeaucoup » plus d’un quart de siècle plus tôt. En fait, le Journey avait les mêmes qualités pratiques qu’une fourgonnette, mais sans les portes coulissantes tant décriées par certains et qui avaient pour effet de catégoriser ces véhicules en « taxi d’aréna ». Avec sa silhouette moderne, son rouage intégral optionnel et un choix de deux moteurs, on croyait avoir trouvé la bonne affaire, d’autant plus que le prix du modèle le plus économique était vraiment compétitif.
Mais si la recette était la bonne, les ingrédients faisaient défaut. En effet, développé alors que la compagnie éprouvait de sérieuses difficultés financières, le Journey souffrait de plusieurs lacunes qui ont ralenti les ventes et désintéressé le public, du moins jusqu’à une refonte en 2011. Non seulement la silhouette a été modernisée et enjolivée, mais l’habitacle a été modifié, tout comme le tableau de bord. Enfin, l’arrivée d’un nouveau V6 est venue changer la donne.
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Extérieur réussi, habitacle pratique
La silhouette n’a pas été radicalement transformée lors de l’importante révision de 2011, mais elle a été suffisamment retouchée pour avoir plus d’impact visuel. La grille de calandre arbore toujours l’insigne cruciforme propre à tous les modèles Dodge et elle est parfois de couleur noire sur certains modèles ou chromée la plupart du temps. Une large prise d’air sous le pare-chocs avant lui donne un air agressif tout comme les passages de roue en relief. Les feux arrière abritent des blocs optiques en forme de barillet qui sont d’un bel effet. En outre, le hayon en retrait par rapport au pare-chocs apporte une allure de robustesse.
Dans l’habitacle, la planche de bord est d’une présentation sobre et élégante. L’élément dominant est cet écran de 4,3 pouces / 10,9 cm ou 8,4 pouces / 21,3 cm (selon les versions) sur lequel sont affichés les symboles du système de gestion Uconnect, l’un des plus simples et des plus efficaces sur le marché. Il faut souligner les matériaux souples de la planche de bord ainsi que le positionnement des commandes qui est fort ergonomique. Comme il se doit, les boutons de gestion du régulateur de croisière sont placés sur l’un des rayons du volant.
La qualité des matériaux est à l’égale de la concurrence, mais là où le Journey se démarque, c’est au chapitre des multiples espaces de rangement qui sont faciles d’accès. On en trouve même un sous le siège du passager avant! Et si vous cherchez vos objets, certaines versions offrent une baladeuse rechargeable qui sert aussi de lampe d’appoint. Somme toute, le Journey est un véhicule pratique et familial qui permet à tous les occupants d’y trouver leur compte. Il faut toutefois déplorer le manque de confort de la troisième rangée de sièges qui peut servir pour dépanner ou pour punir les enfants trop turbulents.
En attendant 2016
Si depuis quatre années maintenant le Journey connaît des chiffres de vente impressionnants, c’est en grande partie en raison de sa commodité et d'une ingénieuse mise en marché. Car, malheureusement, ce multisegment est plus pratique qu’agréable à conduire. Dodge en est bien conscient d’ailleurs et travaille au développement de son modèle de remplacement qui est prévu pour l’année modèle 2016. En attendant, les changements mécaniques sont rares.
Il faut tout d’abord écarter d’emblée le moteur quatre cylindres de 2,4 litres et sa transmission automatique à quatre rapports. Uniquement offert en tant que deux roues motrices, ce groupe propulseur n’est pas suffisamment puissant pour un véhicule de ce poids.
Heureusement que le moteur optionnel, l’incontournable V6 Pentastar de 3,6 litres, est bien adapté, quoique gourmand en essence. Avec sa boîte automatique à six rapports, il peut être associé à un rouage intégral qui est efficace. Toutefois, si la motorisation est bonne avec le moteur V6, le comportement routier du Journey est décevant. Sa plate-forme n’est pas très moderne et il faut en tenir compte lors de la conduite car le véhicule n’est décidément pas très agile.
Malgré ces limites, la polyvalence de l’habitacle, le moteur V6 Pentastar et une présentation intérieure quasiment luxueuse permettent de compenser aux yeux de plusieurs. Comme un couteau suisse, il est pratique mais pas nécessairement agréable à utiliser.