Porsche Macan 2015: Audi Q5 + Porsche 911 = Porsche Macan
En 2003, quand Porsche avait dévoilé un VUS, plusieurs avaient prédit sa fin. Pourtant, c’est exactement le contraire qui est arrivé et le Cayenne a permis à Porsche de demeurer en vie. Mieux, de faire des profits.
Voilà que Porsche nous refait le coup en présentant cette fois-ci un VUS compact, le Macan. Premièrement, en français, on est porté (du moins l’auteur de ces lignes) à prononcer Macan comme on dit « cormoran ou chenapan ». Parce que prononcé à l’anglaise « Macanne », ça fait un peu « cacanne »… ce que n’est pas le Macan! Cette précision phonétique apportée, soulignons que ledit Macan est fortement dérivé du Audi Q5. Mais adapté à la sauce Porsche.
Une 911 qui a du coffre
À première vue, on pourrait penser que le Macan n’est rien d’autre qu’un Cayenne ayant subi une cure d’amaigrissement. En fait, il s’agit plutôt d’une 911 plus haute sur pattes! Tout d’abord, et c’est très personnel, je trouve le Macan visuellement mieux équilibré que le Cayenne et beaucoup plus joli.
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Dans l’habitacle, on a droit à du Porsche tout craché. La console centrale, dont le design est repris des autres modèles de la marque, regorge de boutons et de commandes qui portent à confusion. Pendant des années, les journalistes automobiles avons tapé sur la tête d’Acura parce qu’il y avait trop de boutons à ses tableaux de bord. C’est maintenant au tour de Porsche d’avoir droit au même reproche. D’un autre côté, connaissant la propension des Allemands pour compliquer les choses, c’est peut-être mieux de conserver la mer de boutons…
Les sièges avant sont d’un confort et d’un maintien impeccables. Ceux à l’arrière ne sont pas inconfortables, toutefois, l’espace y est visiblement compté. Tout comme dans le coffre, très bien fini mais plus ou moins logeable. Droit devant les yeux du conducteur un immense compte-tours, signature de Porsche depuis des lustres. Autre signature Porsche, la clé de contact est toujours située à gauche du volant.
Deux turbos mais un seul modèle Turbo
Si la magie du Macan n’a pas encore opéré, il suffit de tourner la clé de contact… Le modèle de base, S, est doté d’un V6 de 3,0 litres turbocompressé développant 340 chevaux entre 5 500 et 6 500 tr/min pour un couple de 339 livres-pied entre 1 450 et 5 000 tr/min. Selon les standards d’aujourd’hui, c’est relativement peu mais c’est amplement suffisant pour nos routes bombardées. Le Macan S accélère avec autorité dans une belle sonorité. En mode Normal, la transmission à double embrayage PDK fait un bon boulot mais qui n’éblouit pas. Par contre, quand on passe au mode Sport, et encore davantage en Sport +, le comportement entier du Macan se transforme en quasi brute de la route et les passages de rapport sont instantanés.
Le Macan Turbo, de son côté, reçoit un V6 de 3,6 litres turbocompressé développant la bagatelle de 400 chevaux à 6 000 tr/min et 406 livres-pied de couple entre 1 350 et 4 500 tr/min. Qu’est-ce que ça avance! Les oreilles emplies d’une profonde musique, les yeux rivés vers la prochaine courbe qui arrive vite, les mains prêtes à engager le rapport supérieur, l’amateur de perfection automobile goûte le moment. J’ai bien écrit le moment. Car sur nos routes, il y a toujours un trou, une dénivellation, un enfant qui joue trop près de la chaussée, un retardataire, un officier de la police qui veut notre bien, un chat, un tracteur et que sais-je. À moins d’avoir accès à une piste de course où le Macan Turbo pourra livrer tout son potentiel, il n’y a pas de routes pour lui chez nous. Ce modèle Turbo, malgré ses qualités plus qu’indéniables, vaut-il les 30 000 $ supplémentaires par rapport à un modèle S?
Même s’il n’est pas aussi à l’aise qu’un Cayenne en hors route, le Macan l’est bien suffisamment pour franchir des obstacles quand même très intimidants. Son rouage intégral provient de la 911 mais est adapté pour une utilisation plus axée sur le hors route. À noter qu’il n’y a pas de version propulsion proposée, seulement l’intégrale est disponible. S’il y a un autre endroit où le petit VUS de Porsche n’est pas pris au dépourvu, c’est sur une piste de course. C’est là qu’on se dit qu’on pilote une 911 haute sur pattes. On a de la difficulté à croire qu’il s’agit d’un véhicule pesant environ 2 000 kilos tant les transferts de poids sont bien maitrisés. Le rouage intégral, associé au PTM (Porsche Traction Management) fait des merveilles pour garder le véhicule sur la bonne trajectoire et même les moins habiles ont quasiment l’air brillants au volant d’un Macan, même sans la suspension pneumatique optionnelle.
Le Macan est une adroite réalisation de Porsche. Même si la version Turbo constitue la quintessence du VUS compact, elle est, selon moi, trop chère. Le S satisfera parfaitement l’amateur de mécanique d’exception. Quant à l’amateur d’espace de chargement, on lui conseille d’aller voir le Honda CR-V…